Le cinq de coupes. Ne plus voir les étoiles. Chercher à remplir la seule coupe qui n’est pas renversée. Avoir les pieds dans l’eau. Pourquoi ne pas suivre ce courant? La tristesse. Beaucoup de tristesse. Derrière les montagnes, peut-être d’autres perspectives. Mais ici, pourquoi ne pas prendre le temps de pleurer…
Je ne serai jamais celle qu’on aurait voulu que je sois. Ni celle que j’aurais voulu être.
Où puis-je aller chercher un soupçon d’orientation? Comment se poser les questions qui font mal?
L’empereur. Celle qu’on aurait voulu que je sois. Carrée et sans pitié, comme eux. Ceux que je n’ai cessé de décevoir. Pas assez. Pas comme eux. Violée. Dépassée. Sans limites. Quand les gens ne connaissent pas les limites. Affection et violences.
Pas celle-là.
Pourtant, je ne peux pas être sans les traumatismes.
C’est la carte suivante, le sept de bâtons. S’élever. Surmonter. Dans l’opposition. Mais ne pas pouvoir être sans ceux et celles qui m’ont démolie.
Parfois, je n’ai pas envie d’être triste. Pas envie d’être marquée.
Je voudrais pouvoir m’abstenir de pleurer de douleur à cause des cicatrices marquées de son fer incandescent qui s’enflamment encore.
Je voudrais une place pour ma vie sans leur violence.
Peut-être est-ce celle que je pleure, la vie que j’aurais pu avoir sans la violence du patriarcat. Des hommes.
Quels récits pour toutes ces femmes à la vie déchirée? Comment raconter ou réécrire?
Être le six de bâtons. Celle qui s’en sort de justesse. Et qui pleure. Leurs vies. La mienne.
Nous sommes celles qu’on aurait voulu tuer. Programmées pour survivre et changer. Celles qui ont nagé coûte que coûte pour revenir à la surface.
Pas d’esprit de vengeance. Mais du mal à pleurer. Du mal à nous souvenir de l’empreinte que la dissociation a laissé sur nos corps. Que serait-on sans ces empreintes et comment les retrouver?

Cet article me touche énormément. Merci 🌱
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