Enfant de pentacles et enfant de coupes

C’est l’heure de mettre tes pantoufles de paillettes. Et, sur la pointe des pieds, après avoir esquissé un pas de danse et esquivé le coin d’une table, tu pars dans la nuit.

Tu vas parler aux hiboux. Tu vas réveiller les grenouilles. Et t’asseoir aux côtés des renards.

Tu es la gamine sauvage. Qui refuse d’être disciplinée. Celle qui file à la tombée de la nuit, discrète et rapide comme une chauve-souris. Pour se faufiler dans entrebâillement des portes pourtant bien closes. Et accéder à d’autres mondes.

Tu blâmes ceulles qui portent des œillères. Tu te moques d’eulles. De leurs vues limitées.

Mais tu es une fée. Yels n’ont pas la moindre idée de ce que tu peux réserver au monde. Tu sais que tu ne t’endormiras pas sur les lauriers de la satisfaction d’une vie rangée. Tu sais que tu prouveras que rien ne prédestine à leur ennui.

Pour l’heure, tu danses avec les elfes. Sorcière des heures inconnues, non inscrites dans leurs calendriers. Tu cultives le jardin de la créativité. Tu te promets de passer ta vie à le soigner. Ton âme d’enfant, tu dis. Celle que tu n’enterreras jamais. Un jour, elle t’ouvrira les portes de ce qu’yels ne peuvent concevoir. Toi-même tu ne sais pas très bien quoi. Tu ne veux pas tellement savoir. Tu sais que tu te réserves une vie différente.

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Mystical Cats Tarot:
Chaton de terre + chaton de mer

Le monde te révolte. Toutes ces injustices. Tu ne comprends pas que personne ne s’en inquiète. Tu ne comprends pas leurs vies paisibles. Leurs comportements impassibles. Tu écris ton effarement. Tu le racontes aux arbres. Tu demandes aux oiseaux de porter tes messages. Et tu te promets encore et encore : je ne perdrai pas mon âme d’enfant. Ni ma capacité à m’émerveiller, ni surtout celle à me révolter, à être en colère, à vouloir changer le monde.

La nuit quand tu cours avec les renards, tu tends la main en direction des étoiles, vers celle que tu seras. Et tu lui dis de ne pas t’oublier. De te rester fidèle. De ne pas s’oublier. De rester une sorcière et une rêveuse. Fermement accrochée à sa volonté de faire changer les choses.

Je t’écris avec toute ma tendresse. Je t’écris parce que je suis fière que tu sois toujours là. Que la nuit je parle encore aux renards. Je t’écris parce que du haut de tes sept ans tu as été tellement attentive à ta révolte que tu l’as portée jusqu’à moi. Je t’écris parce que je ne crois pas t’avoir trahie. Je crois être restée une fée. Et de nos mains tendues, j’ai saisi d’autres mains. Je t’ai sortie de ton univers pour t’ancrer dans le monde. Mais pas aux dépens de cet univers. On est toujours un peu là-bas, un peu ici, et à la recherche d’autres terrains.

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Thea’s Tarot: Enfant de pentacles + enfant de coupes

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