Les Amoureuses + L’Etoile

Les amoureuses, les éternelles, les fabuleuses. Contre son corps, tout tout contre son corps. Dans la contrée des merveilles, tout tout contre son corps. Contre les dominants, contre ce qui oppriment. Notre refuge, tout tout contre nos corps. La dépression dessine des creux. Des sillons où se lovent les doutes, le temps d’un soupir, le temps d’un frisson, quand les dents claquent brièvement.

J’ai de l’espoir, j’ai des promesses. Tout contre toi, ma butch. Je ne m’étais pas figurée ce genre d’histoire. Je n’avais pas imaginé. Dans cette histoire, je suis sereine. Amoureusement sereine. Prête pour les épreuves. Armée pour les galères. Parfois à court de souffle. Souvent à court. Cours, cours, danse dans les champs qui s’étendent à perte de vue. Dans cette histoire, je suis confiante. Ça veut pas dire que j’ai pas peur de temps en temps; ça veut dire que j’en sais assez sur nous pour savoir qu’on brille à l’infini. Et notre amour se nourrit, se soigne, s’amplifie.

Notre passion nous jaillit du bout des doigts. Comme la magnétiseuse que tu es, la tireuse de cartes que je suis. Comme les sorcières qu’on était vouées à être. La magie nous jaillit du bout des doigts et notre amour se renouvelle. S’amplifie. Se développe. Fleurit. Notre amour gagne en envergure dans un écrin de verdure. Je patauge dans les images un peu cheap, mais c’est seulement parce que les mots c’est jamais assez pour tant de beauté. Je ferme les yeux tout contre toi et je vois défiler des couleurs, de la chaleur, de l’énergie ou des trucs comme ça. Notre engagement, c’est comme une guirlande de ressources. Tout contre toi, ça sent la vie.

Ça sent notre vie, notre engagement, nos convictions, notre extravagance et notre puissance. Tout contre toi, c’est l’infini qui se blottit. Puis s’étend. Qui palpite. Ça vibre comme un big bang. Tout contre toi, toutes les lignées des ancêtres qui nous protègent attisent notre révolte. Scellent des vœux de protection. Tu es plus que de multiples soleils. Les étoiles te garnissent les pores, t’agrandissent le corps. La volupté est vulnérable.

Tout contre ma chère et tendre, mon inénarrable. Ma très fabuleuse. Notre relation est œuvre de création. Continuelle. Nos cons à nu, nos ailes. Notre relation donne vie à des autres lieux. Chez nous. Autour. Partout. Elle défie les attentes. Elle tente des ponts. Elle enlace la seule souveraine preuve: l’amour est à écrire. L’amour est à foutre à la poubelle. L’amour est ce que le patriarcat en a fait. L’amour est ancré dans le capitalisme. L’amour s’achète, l’amour leur achète une place dans le système. Re-boot.

On reprend depuis le début. Notre relation met à mal l’hétéropatriarcat. Sa reproduction en sera le coup de grâce. On se reproduit. Gouines, trans et queers qui recrutent. On écrit nos histoires sur les cendres de leurs normes. A l’encre de. On tatoue nos histoires sur nos corps triomphants. Couverts de bleus et triomphants.

Dénoncer et dégommer l’hétéronorme. Peut-être qu’yels ne le choisissent pas, mais le constat demeure : être cishétéro, c’est être complice. J’ai de l’espoir pour ce monde en raison des gouines/trans/queers qui résistent. Qui écrivent. Qui protestent. Dénoncent et énoncent les sentences : à la poubelle ce qui a été fait de l’amour. Des étincelles pour une autre façon de le faire: la sorcellerie.
On n’en a pas assez fait. Yels n’ont pas fini de nous entendre. Bourdonnant-e-s et rebelles.

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