Le 8 juillet, c’est la journée internationale du tarot organisée du côté francophone par Les Mondes d’Alice. Elle invite toute personne intéressée à créer/produire « quelque chose » autour d’une carte tirée par ses soins. Un dessin, une musique, une sculpture, une photo, un gâteau, un texte, un tirage, un bijou étaient par exemple les bienvenus.
L’idée émane d’abord de tarologues anglophones: événement fb ici.
Et voici ce qui a été proposé pour la tarosphère francophone: pareil.
Je me suis inscrite rapidement après avoir pris connaissance de l’annonce relayée par Loptr Au gré des cartes. En retour, Alice m’a tiré et assigné le 7 de pentacles. Grrr scrogneugneuh, soupirs. J’aime les défis mais bon là quand même…
Le truc, c’est même pas que j’aime pas cette carte. C’est qu’elle ne m’inspire pas du tout. Peut-être parce que j’ai appris le tarot avec le Wild Unknown Tarot. Regardez plutôt, difficile de faire plus abstrait :
Ou alors ça signifie peut-être que j’ai des réticences à me connecter à cette carte parce qu’elle réveille des choses chez moi que je n’assume pas. Oui mais lesquelles ?
Quand je lis les cartes pour d’autres et que cette carte apparaît, je balaie de mon esprit l’image du Wild Unknown pour mobiliser des illustrations comme celles du Thea’s Tarot, du Rider-Waite-Smith ou encore du Shadowscape.
Une personne récolte des fruits sur un arbre ou arbuste qu’elle a nourri, chéri, soigné avec amour, jour après jour. Elle l’a probablement abreuvé de son attention et de ses intentions. Elle semble sélectionner soigneusement les fruits qui sont suffisamment mûrs et laisser sur les branches ceux qui pourraient attendre un peu. Peut-être y reviendra-t-elle plus tard ou peut-être que, finalement, elle n’aura pas besoin ou envie d’utiliser ceux-là. Elle fera de la confiture ou une potion avec les fruits arrivés à maturité qu’elle emporte dans son panier pendant que les autres restent à la nature. Ils seront grignotés par les insectes ou les lapins. Ils iront nourrir le sol en pourrissant. A chaque chose son tempo. La roue de l’année tournera et l’arbre portera certainement de beaux fruits l’année prochaine.
Ne pas mettre tous ces œufs dans le même panier somme toute.
Comme il s’agit de pentacles, j’explique à ma/mon consultant-e qu’il s’agit probablement de quelque chose qui a trait au boulot ou à une formation. Qu’yel a accompli jusqu’ici un travail de longue haleine et que le moment est venu de se poser et de contempler les options pour la suite. De faire le tri. Que garder et que jeter ? Ou plutôt, que laisser de côté pour le moment en sachant que certains éléments pourraient se révéler utiles indirectement ou à une autre occasion ? La personne en face de moi réfléchit généralement… Elle ne voit pas trop de quoi je parle. Et elle me demande de réexpliquer. J’ânonne alors sans grand succès mon interprétation très scolaire.
Systématiquement, je me retrouve dans l’incapacité d’accomplir ce que nécessite pourtant un tirage de tarot : me connecter à mon intuition pour proposer une interprétation qui résonnera avec la vie de la personne, écouter ce que me murmure la carte au-delà des trucs bateaux pour comprendre ce qu’elle signifie pour elle. Frustration des deux côtés et piqûre de rappel à mon attention : on n’apprend pas le tarot en quelques mois. Son apprentissage et, surtout, nourrir ma relation avec les cartes, c’est plutôt l’œuvre d’une vie.
Le bât blesse sans doute pour moi en raison d’une lecture simpliste et trop conventionnelle des pentacles.
Les pentacles, c’est aussi… L’élément terre dans son côté le plus brut. Comment tu es en lien avec la nature : avec tes animaux de compagnie, avec tes plantes d’intérieur, tes plantes aromatiques ou herbes magiques ? Combien de promenades dans les champs, en forêt ou dans un parc as-tu faites récemment ? Si tu ne peux pas te déplacer, as-tu ressenti le besoin de communiquer avec la nature différemment ? As-tu cueilli des fraises ou des cerises ? Comment expérimentes-tu la nourriture ? Est-ce qu’elle te fait du bien ? Parviens-tu à comprendre les besoins de ton corps ? Prends-tu du plaisir dans les repas ?
Les pentacles font référence à tes sens. En fonction de ce que permet ton corps, valide ou avec un ou des handicaps :
Comment est-il en contact avec ton environnement ? Est-ce que tu as envie d’un massage ou d’un câlin ? Si tu détestes ça, pourquoi ? Si tu adores ça, pourquoi ? Est-ce que tu t’arrêtes parfois brusquement dans la rue pour regarder ou sentir des choses qui te parlent – parce que tu les trouves belles, parce qu’elles te dégoûtent ou toute autre raison ? Quelle sensation te donne le tissu sous tes doigts ? Tes cartes de tarot ? Le tournevis quand tu montes un meuble ? Quelles parties de ton corps sont douloureuses en ce moment ? Quelles tensions ressens-tu ? Si tu es malade, est-ce que tu te soignes et de quelle manière ? Ou préfères-tu ignorer les symptômes ? Tu as des envies de sucré ou de salé ? Quel est le plat qui te manque terriblement ? Est-ce que tu écoutes de la musique qui te plaît ? Le piaillement des oiseaux le matin ? Le croassement des corneilles à la tombée de la nuit ? Est-ce que tu chantes à tue-tête ? Est-ce que tu danses ? Tu nages ? Tu fais du sport ? Envie d’essayer le BDSM ? Marre du sexe ?
Pas question ici de s’interroger dans une optique de jugement, en accordant des valeurs morales à ce qu’on fait ou pas et comment. Non, non : écouter son corps et ses interactions avec son environnement, tout simplement. Réfléchir à ce qui t’ancre dans la vie, ce qui t’enracine pour que tu te sentes solide au quotidien. Quelle est ta base ?
Et doooonc… Le 7 de pentacles, c’est l’heure de se poser pour les bilans. Qu’as-tu envie de garder et d’améliorer dans ton rapport à ton corps et à ton environnement ? De quelle pratique voudrais-tu te débarrasser pour le moment ? Respire. Fais voyager l’énergie dans ton corps. Partout. Jusqu’au bout de chacun de tes membres. Qu’est-ce qui t’appelle ? Déploie tes sens et écoute-les. Ecoute-les vraiment. Laisse-les s’exprimer. N’écoute pas les conseils des magazines, oublie deux minutes ton/médecin et ses jugements. Fais taire les attentes sociales que tu as intériorisées. Ignore ce qui fait un « bon » corps et un « bon » style de vie dans la société dans laquelle tu vis. Pose-toi la question pour toi-même uniquement. Plonge dans ton corps et dis-toi qu’il connaît ses propres envies. Comment il a envie d’être gâté. Ce qu’il l’épanouirait.
Alors, tu vas faire quoi ?
Une belle inspiration pour le solstice d’été, Litha, finalement, le 7 de pentacles.
Pour clôturer, tu as vu, je poste une début de contribution au jeu super tôt. Pour la journée internationale du tarot, je proposerai en plus : un schéma de tirage pour aller plus loin et une suggestion de tisane pour accompagner cette réflexion. J’espère que ces premières impressions t’encouragent à participer toi aussi. Il n’est pas trop tard, tu as jusqu’à la fin du mois. Pas besoin d’être un-e expert-e ni de manier la plume. Ça peut être une super façon de commencer le tarot si tu as un jeu qui traîne quelque part en plus 😊
J’ai ri tout de suite en voyant la carte du Wild unknown, effectivement niveau pa s’inspirant c’est de haut niveau. Je n’avais jamais croisé de carte de ce jeu aussi grise et… Vide. ^^
Mais après j’ai lu la suite, c’est super et merci d’avoir partagé cette réflexion. Décidément il me tarde de découvrir les créations des autres pour ce tarot day ! 🙂
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Mais ouais quoi, j’adore le Wild Unknown, mais cette carte est limite bâclée. Kim Krans a remis des couleurs sur certaines cartes pour la deuxième édition. Comme disait mon amoureuse, il suffirait d’une « aura » à l’aquarelle autour de chaque pentacle pour dynamiser l’idée. Enfin, j’imagine a vraiment voulu transmettre quelque chose avec ça mais quoiiii? Je regarderai dans le livret, tiens.
Oui, ça va être chouette de tout découvrir. J’ai commencé à réfléchir au tirage que je veux proposer dans le parc tout à l’heure mais je suis moins créative que je ne le voudrais.
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