Update: j’ai articulé tout ça un peu mieux en anglais dans « The witchy fat body: cycles« .
Ok, ça fait affreusement délire new age mais c’est arrivé.
En orientant davantage mes pratiques de sorcières sur les cycles lunaires, mon rythme a changé. Je ne sentais pas particulièrement ses effets a priori. Il m’ait avant tout apparu comme un bon modèle, un repère temporel pour organiser des rituels et des tirages. Il me permettait d’organiser ma pratique. Puis, j’ai réalisé que j’avais vraiment une baisse de motivation, plus de fatigue et une absence de (le mot horrible) productivité à la fin de la lune décroissante avant d’embrayer sur un regain d’énergie et une créativité accrue après la nouvelle lune. Sans vouloir décider d’un effet incontestable du cycle lunaire, force était de constater des avantages: ancrer dans le temps + conscientiser les processus. Il m’incite à être attentive aux cycles en général. Il m’invite à suivre les évolutions de ma santé et de mon humeur.
Parallèlement, quand mes crises prémenstruelles ont commencé à se manifester (ou du moins quand je les ai identifiées) il y a quelques années, j’avais remarqué des effets similaires avant et après les règles. Sauf que, en 22 ans de menstruation, jamais je n’avais eu un cycle régulier. Au mieux, dans les bonnes années, j’avais une fourchette: entre 30 et 35 jours. Depuis quelques années, 5 à 6 semaines entre chaque période de règles. Parfois, je sautais des règles. De ce fait, impossible d’appréhender l’enfer de la crise prémenstruelle. L’inflammation pouvait très bien s’installer dans mon corps pendant trois semaines, si l’envie lui en prenait. Impossible de compter les jours jusqu’à la délivraaance.
Mais voilà, à force d’être attentive, il s’est passé quelque chose. J’ai acheté un New Moon journal, sans me départir de mon scepticisme dans un premier temps. Il offre la possibilité de « tracker » plein de choses au choix pendant le cycle lunaire. Il y a un espace pour débriefer le cycle passé et pour poser des intentions à la nouvelle lune. J’ai adapté mes tisanes aussi. Et voilà quoi, depuis plusieurs mois, mon cycle menstruel s’est synchronisé sur celui de la lune. Je vous promets: je n’ai jamais eu des cycles de 29 jours aussi réguliers. Je trouve ça incroyable. Ça me fait beaucoup de bien parce que la lune croissante correspond bien à l’énergie des jours entre les règles et l’ovulation. Mes envies, ma créativité et le suivi de mes rituels s’accordent. Je relativise aussi la noirceur et les douleurs de la crise prémenstruelle en la suivant sur mon calendrier. Je sais combien de temps elle va me tourmenter (saleté!). Je ne panique pas si mon corps me fait mal. Je sais que les crises de larmes inexpliquées ne vont pas durer.
Alors, évidemment, je ne crois pas que mes règles sont connectées à la lune. Je déteste toutes les conneries essentialistes sur la fâââm, ses règles et les « mystères féminins » de la lune. Pour moi, il n’y a pas de mystère : je prête une plus grande attention à mon cycle et aux cycles en général, je suis davantage l’évolution des saisons, je marque les différents festivals de la roue de l’année. Il en résulte plus d’équilibre. Moins de montagnes russes. Rien de féminin dans tout ça. J’ai pas ce privilège parce que je suis une meuf cis. Peut-être davantage à cause des générations de fermier-e-s qui me précèdent.
Je voulais écrire là-dessus. J’ai tiré les cartes qui m’ont encouragée à le faire. Le 10 de pentacles, surtout dans le Next World Tarot, m’évoque ce sentiment d’harmonie avec son corps, son environnement, la matière. Et l’Impératrice excelle aussi dans ce domaine. Elle en irradie.
Tarot queer et féministe 