Il y a tellement d’endroits douloureux qui requièrent ton attention, ta patience et tes soins. Dans ton corps, dans tes projets et, bein, partout quoi, à l’heure où l’Europe s’enfonce dans les fascismes et/ou l’ultralibéralisme.
Mais ton cerveau ne t’accorde pas de répit. La patience, c’est quand même un luxe là. Les coups qu’on t’inflige provoquent tes mots durs par défense. Personne ne capte précisément d’où ça vient. C’est qu’en réalité, tout est lié. Il suffit parfois d’un frôlement pour rouvrir d’autres traumas. Cascade. Et tes mots durs, ils en remettent des couches et ça fait encore plus de trucs à gérer. Tourbillons.
Est-ce que tu arrives encore à défendre et à protéger toi-même et les autres ou est-ce que ces réactions alimentent une rage qui te fais perdre de vue tes intentions ?
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Le repos, c’est une vraie option tu sais.
Tu peux en profiter pour fantasmer tes réactions de défense, les écrire, les dessiner, en faire des collages. Et surtout : dormir beaucoup, si tu le peux. Ou faire de la méditation. Aller à la piscine. Te poser au parc sans ton gsm. En période de crise, il y a des fois où réagir très vite est absolument nécessaire et d’autres où tu peux juste pas. C’est pas égoïste. CE N’EST PAS UN ECHEC. De toute façon, tu ne vas pas tout changer tout-e seul-e en 24 heures ni en une semaine.
Dur de relativiser l’urgence quand tout s’effondre. Alors, imagine la forme de la zone de répit du 4 de couteaux, même pour quelques heures par semaine. Ça ressemblerait à quoi ?
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Ce qui nous attend est gigantesque. Chaque jour, un ministre fait une sortie raciste. L’office des étrangers pose des actes racistes. Chaque jour, la police toute puissante, protégée par le gouvernement, dépasse les limites des libertés. Chaque jour, une nouvelle loi grignote ou arrache les droits des plus précaires tandis qu’une autre en donne davantage aux entreprises. La tâche est gigantesque. Impossible de vivre dans le déni. Mais tu ne dois pas tout affronter aujourd’hui.
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