Songe d’un solstice d’été
Révolté
La Lune
Les convictions qui se délitent
Les incertitudes qui crépitent
La Lune
Dans un état de chaos
Ne pas ordonner, ne pas prédéterminer, ne pas arrêter
Être à l’écoute, ouvert-e
Pas sur mes gardes
Parce qu’aucune barrière ne tiendrait bon
Face aux cris des entrailles
Aux hurlements des louves
A l’appel de l’obscur
Salvateur appel
Lorsque aucun rempart ne peut contenir
La survie qui jaillit du fond des entrailles
Des traumas
Des violences
Les barrières doivent céder
La Lune
Le cri déchirant la nuit
Pourtant gonflé de confiance
La Louve. La voix. La Lune.
Le Monde
Ce qui m’appelle, ce qui t’appelle
Cela n’appelle pas que nous
Aucun accomplissement ne vaut
S’il te porte seul-e
Le Monde
Intégrer ta voix aux autres
Démanteler ta voix si elle couvre les autres
Celles des océans étouffés par le plastique
Celles des baleines chassées par des eaux trop chaudes
La voix des migrant-e-s
La voix des pauvres
La voix des personnes écrasées par le racisme d’Etat
La voix des personnes assommées dans les usines
Et qui fuient, qui fuient
L’autoritaire pour le totalitaire
L’arbitraire pour le sectaire
Sécuritaire partout
Le Monde
Démanteler ta voix si elle couvre les autres
Si elle impose
Si elle domine
Comment survivre ?
Collectivement
Comment continuer de tourner ?
Est-ce qu’on tourne en rond ?
Est-ce que ça ne tourne plus rond ?
Comment continuer de tourner ?
Le Monde
Sa révolution
Peut-être qu’il est trop tard
Mais même s’il est trop tard
On peut encore limiter les dégâts
Les enfants hurlent en silence
Dans la poussière des centres fermés
Dans la boue des camps
Que fait la louve à l’appel de la meute ?
Reine de bâtons
Solstice d’été
L’alliée du feu
La passeuse de foudre
Celle qui veille à la transmission de nos passions
Reine de bâtons
La passeuse de révolution
Briller des flammes de notre rage
Nos rages
Ravager les injustices
Foutre le feu aux palaces, aux parlements,
Aux billets et à la crytpomonnaie
Ravager les banques
Reines de bâtons
Actrices d’une nuit d’été
Changement sous un ciel étoilé
La grande prêtresse
La gardienne des cycles
Passeuse de foudre et de leçons
De connexions
La connectée
Son ventre
Les ventres de tou-te-s les prêtresses
Sa puissance
Vulnérable et chamboulante
La grande prêtresse
Elle me dit que je sais
Elle nous dit que nous savons
Que nous pouvons nous comprendre
Au-delà les mots et par-delà les frontières
Elle dit : à l’assaut des frontières
Elle dit
Cherche et tu trouveras
Mais sûrement pas ce que tu crois
Songe d’une nuit d’été
Il nous faut croire que nous trouverons
Il nous faut nous retrouver
Même démantelé-e-s
Il nous faut crier, chanter et foudroyer
Il nous faut foutre le feu
Et créer
Créer inlassablement
La lumière est à son apogée au solstice d’été
Les cycles nous soutiennent
Le Monde
La foudre est à son apogée
Et nous allons briller
Nous allons briller
Nous allons nous retrouver
Nous allons nous consolider
Solidairement