Le feu. Il brûle. Il dévaste. Il ravage. Tu n’en peux plus. Elle est loin, l’heure où tu brillais. L’heure où tu jonglais avec tes feux d’artifices, disparue. Tu peines à te souvenir des raisons qui t’ont menée à te lancer. Il ne reste plus que la lassitude. De cet épuisement, tu ignores comment te relever. Il te reste un désespoir si intense que plus rien ne brille à l’horizon. Le feu a dévasté ce qui tu avais d’ambitions et de convictions. Il a ravagé tes rêves et espoirs. Aride. Ne demeure que l’aridité. La chaleur laisse des traînées de douleur le long de tes muscles. Elle électrise tes tendons. Comme si tu recevais constamment le même signal: il faut courir, il faut fuir, le danger est imminent. Mais tu ne sais plus où. Ni d’où ça te vient, ni où aller, ni où te réfugier. Tu es paralysée. Il ne reste que la douleur de ce courant qui ronge chacune de tes cellules. Ta peau est fine. Traînées de cire ou veines gonflées, prêtes à imploser sous la pression d’un sang qui ne circule plus. Lassitude. Épuisement. Harassement. 10 de bougies. 10 de bâtons.

10 de bougies et l’ermite
L’Ermite. Peut-être qu’à force de te recroqueviller, à force de t’enfoncer sous le poids d’une ferveur devenue oppressante, tu finiras par atteindre quelque chose qui brille encore. Quelque chose qui brille faiblement. Peut-être que tu t’attacheras à la toute toute faible lueur d’espoir. Peut-être que tu la couvriras. Peut-être qu’elle te réchauffera. Peut-être qu’à force de la fixer, une transe s’emparera de toi. Peut-être que tu te sentiras à nouveau en vie. Peut-être même à nouveau l’envie de vivre. Qui sait? Tu trouveras peut-être un soupçon de sérénité, tout au fond de ta solitude. Et peut-être même qu’elle pourra te guider. Qui sait?