Il y a des mots qui résonnent, des envies qui font mouche, des exclusions qui rapprochent.
Yels sont trans, lesbiennes, gouines, bies, queer – binaires ou non. Certain-e-s sont des pédés à la follitude pétrie de femitude.
Parmi les grands débats : est-ce qu’une fem est une lipstick, et inversement ? Dans la « typologie lesbienne », la lipstick est une lesbienne à l’apparence féminine. Le lipstick fait référence au maquillage des lesbiennes de la pop culture des années 90 et 2000 : celles des pubs à l’heure de gloire du porno chic, les personnages de L-Word, souvent des actrices et mannequins cishétéras quoi. Le capitalisme et le marketing auraient en quelque sorte donné naissance à la lipstick. Sauf qu’elle a aussi permis aux ados de ma génération de s’imaginer lesbiennes, bies, meufs queers. Elle nous a ouvert un imaginaire loin des stéréotypes habituels. Marge de manœuvre toujours ténue quand on mobilise les figures lesbiennes de la pop culture.
Son association au capitalisme rend la lipstick peu attachante dans les milieux qui se disent « politisés ». Elle ne serait pas ouuuuh déconstruite. Elle occuperait le registre de la féminité sans le questionner, horreuuuur. Tandis que les fems mettraient dans leur démarche davantage d’intentionnalité. Elles seraient résolues à comprendre les rôles de genre et les préjugés avant de s’en emparer. Elles ne se départiraient jamais de cette autonomie par rapport aux normes.
Je pense que la vie est plus compliquée que ça. Il ne suffit pas de vouloir affirmer son genre ou sa subversion des genres pour parvenir à ses fins. Il est impossible de s’émanciper seule de l’hétérocispatriarcat.
Mais.
Extrait de mon zine Fems!? à consulter ici: Fems-cathou-zine-jui2018corr