Pendant longtemps, je me suis retranchée dans l’écriture automatique pour me dire vraiment. Comme pas grand-monde ne me lisait, personne ne me connaissait.
Mais je disais quoi au juste? Ce qui ressortait de ces automatismes était intense. C’était aussi détaché de moi. Je ne savais pas quelle réalité donner à mes écrits. Je ne pouvais pas. Je disais tellement. Je ne disais rien de tangible. Rien que de l’occulte.
J’y voyais une façon de laisser l’inconscient se déverser dans le stylo. Des messages qui viennent de loin. J’étais plutôt dans cette optique thérapeutique. Pas du tout dans le volet « spiritisme » de l’écriture automatique.
Mais avec le recul… il y avait vraiment un travail de médium vis-à-vis de ces contenus: souvenirs, contes, déesses, monstres, mémoire transgénérationnelle, mémoire de lieux,…
Maintenant, quand je relis certains textes, je suis frappée par leur exactitude. Je retranscrivais si fidèlement des éléments dont je n’avais pas connaissance à l’époque. Je dansais avec un monde invisible, voyante avant l’heure. Ou depuis toujours.
Je rencontrais mes guides. J’ai appris violemment que des guides, c’est complexe, ça n’est pas juste lumière et joie et paillettes et positif. J’ai rencontré la déesse sombre, des sorcières, des femmes torturées, des femmes assassinées. Parmi les guides, il y a celles à écouter, mais aussi et surtout à canaliser. Celles dont il faut fragmenter l’énergie. Il faut des interfaces.
Je n’arrive plus à m’y mettre de la même façon. Douleurs aux mains, à la nuque, au dos, aux yeux… Je n’arrive plus à m’y plonger de cette façon brute parce que je comprends mieux. Il y a de l’automatisme et de l’instinctif. Mais plus organisé. Moins ravagé. Je retrouve plutôt ces « contenus », ces archétypes, ces présences, ces ancêtres dans les méditations guidées, les voyages astraux, sur une plage déserte et dans les champs. Et puis, je « travaille » avec eux tout doucement. ✨
Par rapport à l’écriture automatique dont j’emplissais en 2002, qu’est-ce qui a changé? Les portails, les passages, l’absence d’urgence, la traduction, les interstices.