Aujourd’hui Lae Créatriceur (L’impératrice) nous suggère de nous préserver.
Parfois, ça ressemble à l’aveu d’une défaite face à l’injustice.
Mais ce n’est pas le cas.
La douleur est telle qu’il faut essayer de la désactiver quelques heures.
Se reconnecter à son corps.
Sentir les tensions dans la nuque et la mâchoire,
la langue appuyée contre le palais,
les molaires serrées,
la respiration bloquée dans la gorge.
Bailler,
tenter de respirer,
écrire ou dessiner ou cuisiner.
Prendre des nouvelles d’ami.e.s
qui n’appuieront pas sur le bouton de l’angoisse.
Les appeler ou les voir.
Essayer de ne pas culpabiliser si on y arrive pas.
Prendre du temps pour créer.
Être lent.e.
La lenteur est un enjeu anticapitaliste.
Refuser la productivité et la performance.
Écouter le corps qui les refuse.
Déconnecter les réseaux sociaux.
La rage si vive
qu’elle nous écorché.e de partout
La poser,
lui laisser le temps de devenir une colère transformatrice
et plus une fureur qui nous dévore.
Le changement, aujourd’hui, c’est ne pas laisser l’emprise sur nos pensées, nos envies, nos luttes, nos créations, nos liens, nos amours, notre solidarité à ce qui les détruit.
Ne pas chercher à s’imposer une vitesse ou une hyper réactivité.
Briser l’emprise, revenir au care et à la création du quotidien.
Avant de s’engager dans la construction, laisser la transformation opérer.
Créer et nourrir les conditions pour ça.
Self-care ? Je ne sais pas. Temporiser pour mieux (re)bondir? Sans doute.
Refuser la bataille des egos. Ceux qui la gagnent sont des rois de pacotille dont on ne peut qu’espérer que le prestige se dégonflera.
Déconnecter. Lâcher le contrôle. Relâcher l’engrenage des idées obsessionnelles. Revenir à soi, à nous.