Il y a des blessures auxquelles tu ne prêtes plus attention. Des blessures qui sont là depuis si longtemps que tu ne t’en occupes plus. Elles ont malgré tout plus d’impact que cette évaluation sommaire de leur état. Elles requièrent ton attention et tes soins afin d’éviter les infections et leur propagation.
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Je trouve ça terrible. J’ai passé tellement d’années à aller VRAIMENT mal. J’ai peur de m’occuper des blessures que je connais désormais. J’ai peur de passer trop de temps avec elles. J’ai peur de les confier à des psys ou d’autres personnes extérieures. J’ai peur qu’on me confronte à mes limites, à mes excuses, au chemin à parcourir, aux schémas qui sont encore en place.
J’ai la trouille de me confronter à mes stratégies de fuite. Je sais que je dégage quand je ne peux plus gérer une situation que j’ai laissé dégénérer en ne prononçant pas assez clairement mes limites. je sais que j’évite plein d’endroits dans cette ville à cause des triggers qu’ils activent. je sais que je n’ai jamais mis les points sur les i par rapport à tout un tas de violences intrafamiliales. je sais… Je sais que fuir me protège autant que ça m’affaiblit. Ça soulage autant sur le moment que ce n’est pas vivable sur le long terme, pourrissant et galopant.
Je sais qu’il est temps de déballer tout ça. Il faut que j’accepte que je ne peux pas tout gérer. Il faut que j’accepte qu’aller mieux depuis 7 ans a aussi signifié que certains de mes coping mechanisms ont gagné en ampleur jusqu’à devenir envahissants.
Mais j’ai peur, qu’est-ce que j’ai peur.
Je sais que les gens vont en thérapie pour aller mieux, mais jamais je n’entame de telles démarches le cœur léger. Parce qu’aller mieux, ça passe par crever l’abcès, faire tomber les masques, faire preuve d’humilité vis-à-vis de soi-même et des autres, écouter ce qui ne va pas du tout même si oui oui ça va mieux globalement.
Je suis une froussarde. J’essaierai de ne pas me montrer lâche.
