Le 10 de pentacles évoque la stabilité, la sécurité, un équilibre matériel qui soulage et satisfait, des accomplissements professionnels rassurants.
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Après notre excursion d’hier, le syndrome d’Ehlers-Danlos a repris ses droits… en pire que plus tôt dans la semaine. Avec une maladie chronique aussi fluctuante, la gestion des cuillères constitue un apprentissage constant. On croit qu’on a bien cerné ses resources. Et puis, ça foire d’un coup. L’équilibre entre une activité physique régulière qui limite les douleurs et les moments où la douleur agit trop pour ça, c’est périlleux. L’hypermobilité n’est pas sans risque.
Je ne regrette pas mes escapades de la semaine, rythmées par des tissus conjonctifs capricieux. Je peux me reposer en attendant ma séance de kiné hebdomadaire.
Mais le 10 de pentacles me rappelle qu’il ne s’agit pas exclusivement de mon corps. Après un an d’incapacité de travail, je bouge vers le statut qu’on appelle en Belgique « invalidité », ou maladie de longue durée comme disent les politiques qui nous méprisent.
J’aimerais pouvoir tirer les cartes professionnellement un jour, à défaut de pouvoir me plier aux nécessités du salariat à nouveau, à défaut de pouvoir travailler de nombreuses heures par semaine. J’aimerais bosser, mais pas parce que les politiques pensent qu’on est des merdes de feignasses hein.
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Le 10 de pentacles, c’est aussi un cycle. Quelque chose qui s’achève. Avec cette date symbolique, finie la peur permanente des rendez-vous chez le médecin conseil (aussi compréhensif soit-il). Et quelque chose qui se libère dans mon esprit par rapport à mon travail. Par rapport aux angoisses accumulées, à la saturation, aux crises. Un cap incontestable, même si je n’en cerne pas encore tous les enjeux. Et même si la précarité reste de mise. Même si on vit en sursis dans un système handiphobes.
Une année en partie passée à stresser quant à la pérennité de notre logement temporaire. Désormais, c’est un peu moins flou de ce côté. On se sent bien chez nous et ça, c’est très 10 de pentacles non ?
Un cap… En un an, j’ai beaucoup appris sur mon corps et sur son fonctionnement. Je maîtrise mieux l’impact du stress sur mes symptômes. J’essaie de le gérer pour continuer à fonctionner. Je limite ce qui m’épuise ou m’angoisse. La kiné me soulage. Mes traitements s’améliorent. On ne me bourre plus d’antibiotiques parce qu’on ne comprend pas mon corps. Un cap…
Quand on a une maladie génétique qui ne nous lâchera pas, je suppose que les étapes nous marquent différemment. Le 10 de pentacles ne fonctionne pas tout à fait pareil. Je regarde cette image… Je ne peux pas faire confiance à mes chevilles. Qu’est-ce que la sécurité dans un corps auquel on ne peut pas faire confiance, foncièrement instable ? J’en sais rien. Je sais que je suis en phase avec lui. Je l’aime. J’en suis fière. J’en profite quand je le peux et tant que je le peux.
En fait, même si cette journée a été dure, même si je ne sais pas où je vais, le 10 de pentacles résonne.
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