Cet article s’inscrit dans une série sur l’éthique et le tarot
Il est grand temps de dépoussiérer ma charte éthique ! Il faut que je définisse ma pratique du tarot en quelques paragraphes, clairement, sur mon blog. Mes réflexions sur l’évolution de ma pratique ne doivent pas se trouver exclusivement dans des longues vidéos sur youtube. Elles doivent être accessibles. D’ici quelques semaines, je compte offrir, occasionnellement, des consultations de tarot professionnelles. La transparence doit suivre. La charte qui figure sur mon site depuis 3 ans a rarement été remaniée alors que ma pratique a beaucoup évolué. Puisqu’il me faut m’y mettre, j’ai préparé diverses questions et exercices auxquels je vais me soumettre pour (ré)élaborer ma charte.
Afin de t’inspirer à en faire autant et parce que je suis convaincue que ce processus est impératif pour tou-te-s les personnes qui tirent les cartes à d’autres (gratuitement, contre échange ou paiement), je partage ici mon cheminement. Si le processus est laborieux, il ne devra pas forcément transparaître dans la charte finale. Les prises de tête et grandes mises au point avec soi aident à se mettre au clair avec soi-même, avant d’être réduites dans un discours accessibles. Après tout, on a envie que les consultante-s- se sentent avant tout rassuré-e-s, invité-e-s dans notre univers et confiant-e-s (pour les bonnes raisons).
L’intérêt d’une charte éthique
La plupart d’entre nous a tendance à négliger sa charte éthique ou la remettre à plus tard. Or, ces questionnements en perpétuelle évolution sont inhérents à notre pratique. Loin d’être des à-côtés de notre passion ou de notre profession, ils en font partie. Nous évaluons, grâce à eux, notre pratique et nos services. Nous observons leurs transformations. Ces questionnements au sujet de notre éthique et notre pratique assurent que, accompagnant notre évolution, nous soyons aussi transparent-e-s que possible avec nos consultant-e-s.
Et, cette transparence, franchement, ça peut être un grand bordel ! Nos tâtonnements, nos hésitations et même nos revirements participent à la richesse de notre offre de cartomancien-ne-s ou de tarologues. Le néolibéralisme voudrait que tout soit lisse, clair, facile. Nos vulnérabilités, en revanche, créent des ponts sur d’autres bases, plus franches.
La lisibilité
Les pierres d’achoppement ne manquent pas quand on construit notre éthique des cartes et du tarot. Notre adaptabilité et notre intransigeance sont toutes deux mises à rude épreuve. Ainsi, notre éthique forte peut se heurter aux techniques de communications à l’heure des réseaux sociaux : on ne clique plus beaucoup pour chercher des infos, on prend rarement le temps de lire un texte plus de deux minutes avant de commander un service, etc. Même si on veut développer un slow internet, même si nous voulons privilégier la qualité aux clics, aux likes, au buzz, je pense, personnellement, qu’il faut aussi composer avec ce constat. Pourquoi plancher sur un long texte hyper détaillé pour présenter ma pratique alors que je ne le lirais pas chez d’autres ? J’essaie d’incorporer un max de réalisme et de pragmatisme à ce processus.
Ta propre voix dans la cacophonie
L’absence de terrain commun constitue un défi majeur pour une communication limpide au sujet de nos services. As-tu remarqué qu’on semble tou-te-s entendre des choses très différentes quand on utilise « tarot », « tarologie », « cartomancie », « lire les cartes », « guidances », « voyance », etc ? Ces mots recouvrent une telle diversité de pratiques qu’ils sonnent creux. Ils nous filent entre les doigts quand on essaie de définir notre propre pratique à travers eux. Ils prêtent à confusion. Même des expressions plus spécifiques peuvent avoir une histoire qui rend leur réception différente d’une personne à l’autre.
Ce terrain glissant et tous ces déplacements dans notre vocabulaire ne constituent pas des mauvaises choses en soi. Par contre, on est bien obligé-e-s de composer avec ce constat ! Puisque la confusion existe, à nous de développer notre langage ! C’est aussi une belle occasion d’en discuter avec d’autres qui partagent ta passion/
D’après moi, il vaut mieux utiliser plusieurs phrases pour développer sa pratique que des mots fourre-tout, polysémiques et perturbants. Mais, toi, est-ce que tu apprécies ce flou ? Est-ce qu’il t’horripile ? Pourquoi ? Quels sont les mots qui t’ont frappé-e comme ayant une signification différente selon la personne qui les utilise ? As-tu parfois le réflexe de chercher l’historique de son usage pour comprendre son sens ? J’avoue que je me suis rarement prêtée à cet exercice jusqu’ici. Je me plaisais dans la joyeuse cacophonie.
Dans l’article suivant, on réfléchira à l’usage des mots.
Cette réflexion tombe à pic car je suis en réflexion depuis le début de l’année. Je veux redéfinir ma pratique et mon site pro car j’ai évolué et c’est plus précis. Le flou a tendance à m’horripiler (chez moi) et c’est intéressant à constater car généralement à trop vouloir expliquer je rends les choses encore plus flou.
J’aimeAimé par 1 personne