Cet article s’inscrit dans une série sur l’éthique et le tarot.
D’après moi, les grands principes de nos chartes éthiques doivent être visibles et facilement accessibles publiquement et pas après que des consultant-e-s potentiel-le-s aient pris un premier contact. Il existe de nombreuses façons de tirer les cartes. En tant que consultant-e-s, on doit pouvoir s’orienter en connaissance d’éléments de base, même si une charte plus aboutie n’est dispo qu’à la demande ou commande. Est-ce important pour toi ? Pourquoi ?
La présentation
D’un point de vue pratique, les options ne manquent pas ! Tu peux créer un site avec une seule page, juste pour la charte si tu ne comptes pas alimenter un blog. Tu peux la rendre accessible en pdf sur un cloud dont le lien sera accessible dès que tu proposes tes services. Tu peux aussi la réduire à quelques points clés en story à la une sur insta. A toi de voir ce qui doit absolument être accessible et ce qui est secondaire. Garde bien en tête la confusion sur certains termes. Ils doivent être prioritaires soit à détailler, soit à élaguer. En effet, si des mots fourre-tout ne donnent qu’une vision floue de ton travail, ça signifie peut-être qu’ils sont superflus (en tout cas, dans ta charte).
Ne perds pas de vue qu’on n’aime pas trop devoir cliquer plein de fois pour trouver une information, que les vidéos et audios ne sont pas accessibles pour tout le monde, ni même les longs textes. Certain-e-s consultant-e-s vont en revanche avoir besoin de détails pour être rassuré-e-s. Tout ça doit te permettre de composer ta ou tes chartes en t’adaptant à ton public et à ses besoins.
Une fois que le processus de réflexion, entamé à la suite des premiers articles, a livré des premiers résultats, on peut rédiger quelques paragraphes ou quelques points « puces ». On pourra broder à partir de là en fonction des circonstances. Ta sélection d’expressions emblématiques de ta pratique pourra être ce qui revient en gras ou en début ou fin de paragraphes dans ta charte ou en story à la une. Elle peut être l’axe autour duquel tu articules ta charte afin de ne pas t’éparpiller.
Je n’aborde pas les questions du ton, du graphisme, des codes couleurs, des illustrations. Mais elles sont nécessaires. J’espère qu’on y reviendra un jour !
Faire le point
On est d’éternel-le-s étudiant-e-s du tarot. On évolue avec le tarot. Notre pratique change. Ta charte est vouée à évoluer. La moindre évolution ne doit pas être mentionné-e immédiatement si elle n’affecte pas tes consultant-e-s. Mais un bilan annuel ou bisannuel s’impose. N’hésite pas à concevoir un tirage de tarot pour t’aider dans cette mission.
L’étalement de Beth Maiden La lecture de tarot sur la personne qui lit le tarot est parfait. Je le refais de temps en temps. J’aime aussi comparer les résultats au fil du temps. ça serait cool que j’en fasse une section de mon agenda ou d’un carnet afin d’y revenir facilement. Tu peux aussi concevoir un tirage sur mesure pour ta charte avec des positions comme :
– qui suis-je en tant que cartomancien-ne ?
– qu’est-ce que je veux proposer ?
– qu’est-ce que j’ai appris de ma pratique du tarot ces derniers mois ?
– qu’est-ce que je veux apporter à mes consultant-e-s ?
– comment mon tarot contribue-t-il au monde, à la justice sociale ? etc.
Puisque le doute a sa place dans une approche du tarot, on peut refaire ces exercices régulièrement. Il n’y a aucune obligation à se figer. Au contraire ! Le tarot peut devenir un outil qui nous enferme dans un fonctionnement rassurant au lieu de nous autonomiser. La remise en question nous permet d’éviter les pièges.
Introduire tes formats de lecture
Quels sont les formats que tu proposes et pourquoi ? Est-ce qu’ils te permettent de proposer des services différents ? Est-ce qu’ils répondent avant tout à tes besoins ou à ceux de tes consultant-e-s ?
Dans ma charte initiale, j’insistais pour ne tirer les cartes qu’avec une question ou un thème préalable. Je ne faisais pas suffisamment confiance à mon intuition pour partir en free-style. Avec le temps, cette précaution n’est plus nécessaire. C’est à lae consultant-e de décider quels sont les éléments qu’yel a envie de me livrer. Dans le même ordre d’idée se pose la question de lire les cartes pour des personnes que tu connais bien. Est-ce que tu le fais pour soutenir des ami-e-s ? Est-ce que ça a déjà causé des problèmes parce qu’on a eu l’impression que tu te mêlais d’une situation ? Est-ce que tu arrives à mettre tes opinions personnelles de côté quand tu tires les cartes pour quelqu’un-e que tu connais ? Il peut aussi arriver que tu ne puisses plus mettre les pieds à une fête sans être assailli-e de demandes de tirer les cartes. Tu peux alors avoir l’impression qu’on s’intéresse plus à ça qu’à toi. Pour ton code de l’éthique perso, pose-toi la question de temps en temps : est-ce que tu tires les cartes uniquement/de préférence/en aucun cas à des ami-e-s/des connaissances/des inconnu-e-s ?
Détailler l’offre
En ce qui me concerne, j’utilise le tarot à différentes fins. Je compte donc proposer des formules de tirage aux résultats variés. Par exemple, je pense allier tarot poétique et canalisé dans des textes en écriture libre (ou automatique). Les tirages audio, quant à eux, sont plus pratiques, moins mystiques, plus exploratoires, axés conseil pour faire le point sur une situation. Les tirages en face à face (format plus compliqué avec ma maladie chronique) sont plus interactifs. Ils sont moins dans un flow intuitif et vont souvent moins en profondeur (en tenant en compte ma situation personnelle). Mais l’échange qu’ils permettent est précieux.
Quelles sont les balises ou les limites qui te sont nécessaires?
A cet égard, j’ai rencontré beaucoup de personnes insistantes, désireuses de recevoir un tirage de tarot exclusivement de visu. Même si je comprends ce souhait, je me sens très mal face à des personnes insistantes. Tout d’abord, j’ai l’impression qu’on ne respecte pas mon handicap et qu’on attend de moi que j’agisse comme un robot sans prêter attention à mes limites. Ça me fait aussi ressentir qu’on doute de ma façon de tirer les cartes, comme si « à distance » signifiait « ça ne marche pas ». Le scepticisme est bienvenu, évidemment. Mais je sais que je n’arrive pas à gérer ce genre de situation. Mon plus grand défi dans l’élaboration d’une charte sera d’affirmer mes limites afin de me sentir à l’aise avec mon offre. Comme tu l’as sans doute remarqué, ce sont mes propres insécurités et mes blessures qui parlent avec ce genre de réaction. A moi de ne pas être hostile dans ma formulation et surtout à faire mon travail, de mon côté, sur les zones d’ombre enclenchées chez moi dans tout ça. Hors de question de les faire peser sur mes tirages et sur mes relations avec les consultant-e-s !
Le temps, le nombre de mots
La question de la longueur des tirages peut se révéler très vaste également. Adepte au blabla, j’ai longtemps cru que des tirages plus longs étaient forcément plus approfondis et de meilleure qualité. En réalité, justement parce que je suis adepte au blabla, ça ne se vérifie pas à tous les coups. Lors de tirages interactifs, la longueur permet davantage de questions personnalisées et le développement de certains points, en particulier ceux qui résonnent moins. C’est plus compliqué lors de tirages à distance. Dans ce cas, il est sans doute préférable que j’interprète le tirage en 15 à 20 minutes pour que lae consultant-e prenne des notes et ressorte de la séance avec des éléments très concrets au lieu de livrer trop d’informations dans une consultation d’une heure. On m’a suggéré de proposer des tirages de 20 minutes (même avec beaucoup de cartes) et la possibilité de réserver une séance d’approfondissement si nécessaire. Tout cela dépend des thèmes, des tirages proposés, des questions spécifiques des consultant-e-s. Et puis aussi, de ton offre. Si tu proposes des soins en plus des tirages ou du mentoring avec le tarot, ces considérations propres à ma pratique ne vaudront pas. Il n’y a pas une règle générale. Néanmoins, ces questionnements vont me permettre d’affiner mon offre et ma charte.
Les cobayes qui testent tes tirages peuvent faire des retours très précieux pour l’évolution de notre pratique et l’adaptation aux besoins. Un aspect à ne pas négliger quand on réfléchis à notre offre et qu’on rédige nos chartes.
Quelques questions
Quelle est la durée moyenne de tes tirages ? Est-ce que ça te convient ? Avec quel timing es-tu moins à l’aise ? Est-ce que le timing est important pour toi ?
Est-ce que la durée d’un tirage est relative au nombre de cartes tirées ou dépend d’autres choses ? Est-ce que tu préfères interpréter un tirage carte par carte, dans sa globalité ou un mélange des deux ? Est-ce que ça influence le service proposé ?
Tout ça évolue. Tous les éléments ne doivent pas figurer dans ta charte mais ils la nourrissent.
Suite au prochain épisode!