Pour certain-e-s, ce contact se cultive en purifiant régulièrement un tarot à l’encens ou en lui associant des pierres ou plantes. Tu peux aussi créer ou commander des pochettes spécialement pour protéger tes jeux (surtout que l’espace dans certaines boîtes peut mettre les bords à rude épreuve). Si tu es dans ma team, c’est en emportant un tarot partout avec nous qu’on s’en rapproche (quitte à le malmener parfois) : poser les cartes sur la mousse ou sur le sable, les tirer en harmonie avec les lieux, etc.
D’après moi, un tarot, ça se manipule (dans la déférence ou dans le joyeux bordel). Je crains que le considérer comme un objet sacré qu’on n’ose pas trop retourner dans tous les sens nous en éloigne. A chacun-e son truc en la matière, on ne le répète jamais assez.
On connaît la légende du vieux sage autoproclamé qui dort avec les lames de tarot sous son oreiller. Pas besoin de te la jouer grand mage pour établir cette proximité. Même si tu ne crois pas au pouvoir inhérent des cartes, il se produit quelque chose quand tu entretiens ta relation avec ton tarot de différentes manières. Tu déposes une carte sur ta table de chevet. Sa photo devient ton fond d’écran. Tu accroches des cartes sous les aimants de ton frigo. Tu en rêves. Tu les recharges à la lumière du soleil ou de la lune, sur ton autel ou entre des cailloux. Dans ce domaine, ne te limite pas : à toi de voir si le tarot t’accompagne au lit ou si tu privilégies d’autres rituels !
Étaler l’ensemble des cartes d’un jeu aide à le visualiser comme un tout, un ensemble avec plein de petits liens. Si tu as de l’espace pour ça, tu peux jongler : comment répartir les arcanes majeurs en trois lignes qui ont du sens ? Quels sont les liens entre toutes les cartes d’épées quand tu les vois les unes à la suite des autres ? Modifierais-tu la séquence ? Comment tous les as se répondent-ils ? En plus d’attirer ton attention sur des petits détails qui t’échapperaient à la manipulation individuelle des cartes, ça met aussi en évidence les grandes tendances : choix de couleurs ou de saison en fonction des suites, moyens de locomotion de certaines figures, positionnement des autres,… Plus on étale et on prend de la hauteur, plus on remarque.
J’apprécie particulièrement positionner des cartes sur mon corps en les tirant, en les choisissant, en demandant à quelqu’un-e de les positionner. Au contact de ma peau, les cartes semblent provoquer davantage de visions et de sensations. Dans un monde qui entretient la haine de nos corps, ces tirages ont le potentiel de bousculer notre intimité. Ils ouvrent une discussion tactile entre le corps et le tarot. Idem pour le fait de tirer une carte avant de prendre un bain relaxant ou de se mettre en route pour une balade apaisante. Tous les sens voyagent avec cette carte.
Le conseil de Tata Cathou : j’ai abîmé plusieurs cartes en les glissant dans mon soutif pour aller me balader ou à cause de la vapeur d’eau de la salle de bain. Si t’es pas soigneux-se non plus, réfléchis peut-être deux secondes avant d’emmener tes cartes dans toutes tes aventures !