Tu ne viens plus visiter le tumulus.
Tu as oublié le sens des signes.
Les traces de mon passage ne t’évoquent rien.
Elles n’illuminent rien sur ton visage.
La toponymie a enfoui le tumulus.
La mémoire a désappris à regarder le paysage.
Je suis sous les tonnes de pierre de l’oubli.
Entre toi et moi, les murs de ceulles qui veulent nous détruire.
Entre toi et moi, on a défait toutes les histoires.
On a enterré tous les trésors.
On a banni nos savoirs.
Entre toi et moi
la distance.
Je suis seule. Tu es seule.
Dans ton désarroi, tu gratouilles la surface.
Engage ton corps.
Engage ton désir.
En gage de confiance, je t’ai laissé les clés.
Use de tes pouvoirs ignorés.
Allume les torches auprès du tumulus des ancêtres.
Lève les yeux au ciel.
Je brille pour toi.
Cherche en toi les connexions qui nous relient.
Entre tes neurones.
Quand tes organes de plaisir se gonflent.
Entre tes respirations.
Quand ta peau touche la sienne.
Constellations lesbiennes.
Les ancêtres
le tissu conjonctif faisant tenir
notre ciel,
nos corps,
nos créations
Ne me laisse pas,
ne nous laisse pas,
dans les méandres de l’oubli où on nous a reléguées.
Si tu nous sens vivre en toi,
même si nous n’avons plus de nom,
nous avons des sensations.
Ces sensations communes nous unissent.
Ce texte est extrait des tirages pour la Planète des Ancêtres dans le ciel de nos constellations queer: