De l’équinoxe d’automne à celui de printemps. La durée du jour plus courte que celle de la nuit.
Liminalité et précarité de l’équilibre. La durée du jour devient plus longue.
Equinoxe de printemps, le soleil rentre en bélier. Vénus le suit de près. Je me décompose. J’agonise dans le secret de ma maison 8
Soleil exalté. Entends-tu ta chanson qui monte, qui perce la surface, qui porte en elle sa floraison ? J’entends les oraisons funèbres de mes désirs qui s’amoncellent dans la discrétion de ma maison 8. Le feu du bélier les emporte. J’entends les lamentations de mes joies qui se précipitent, qui se déchiquètent, qui périclitent. Elles mordent, elles morflent, elles succombent.
De la balance au bélier.
De l’équilibre à l’explosion.
(info: nudité sur les prochaines images)

From an equinox to another, my desires wander in a liminal place that knows no balance.
The crude light burns my eyes. Too bright too soon. I’ve been underground for so long. Too bright too soon. My roots extracted from the soil. Too dry too soon. Forced smiles draw lines on my face. Too dry too soon.
My skin. I wish I left it underground. My names. What’s in a name? Call me The Destroyer. I shall swallow the rest. What’s in a mane? I will leave my hair on the threshold.

The Ram
Strong
Egoistic
Radiant
Rays of horns
The Ram
Swirling in my womb
Desires, ambitions, will
The fiery ram
My modest life purpose
On the altar of my past
The sacrificial lamb
Represents what kept me small
I thrive, I thrive
Rays of horns
Crown on my head
I am nothing small
Let Spring shine!

J’ai des trésors autour du corps
Des rituels pour parer mes deuils
ça, j’en ai
Je suis revenue
C’était hier
Je m’en suis allée
Le printemps est revenu
Le printemps s’en est allé
C’était hier
Dans le fracas des cabanes qui s’effondrent
Des trésors dans mes mains tremblantes
Des troncs creux où résonnent des rires vides
J’ai des printemps où dansent les macabres apparitions
Des revenantes
L’essor dans mes reins brinquebalants
Des printemps blêmes où frissonnent des riches livides
Des débutantes
Les richesses de l’Hades
Des rituels pour parer mes deuils
Le lien ténu qui retient mes départs
Dans les allées vers la surface
En compagnie du messager
aux sandales ailées
Je m’en reviendrai
Des tresses d’or dans mes mains
Le lien tissé par ce qui se répète

I do not fear
The flames
Fire where I lay my pain to rest
I do not fear
She said petals look like tongues of flames
I do not fear
Silence

Tiraillée entre mes vérités d’hier et mes découvertes d’aujourd’hui
L’impression d’éclater
Je dépose le besoin d’avoir raison
J’étouffe le souci de cohérence
Je ne sauverai pas celle d’hier. Je ne la renierai pas. Je ne l’idéaliserai pas.
Elle rejoint le « miasma » au croisement des routes
Avalée par le feu sacré, le bûcher des peaux étriquées
La peur ne me gouverne plus.
Dans l’obscurité de la grotte, je sacrifie à la Déesse Suprême…

Je me dépouille, tu me dévores. De ton feu salvateur, je ressors dans ma pleine splendeur, renouvelée.
Je suis celle que je suis en cet instant et qu’advienne que pourra.
Dans tes mains, mon destin.
Dans mes mains, ma souveraineté.
Je suis libre de renaître dans la pleine puissance de mon âge.
Le passé ne me définit pas. Je ne sais plus rien. Je suis forte de mes expériences.
Les connaissances se font et se défont.
Mes veines repoussent.

En bout de course, je dépose mon souffle au pied du chêne.
Je n’ai plus d’âge, je n’ai plus de visage.
L’haleine des compagnes d’Hékate fait rougir mes joues.
A la chaleur des chiennes, je suis l’une d’elle.
Nous avons ignoré les affronts. Puis les interdictions.
Je me recueille sur ta tombe. Tes ossements étaient doux. Si doux.
Ci-gisent les entrailles de la déesse. Ici jaillissent les promesses de la déesse.
Perséphone, la destructrice, apparaît aux côtés de son Amie. Et, ainsi, la vie. La Reine des Mort-e-s, la messagère de l’Hades, les promesses.
Je pleure encore. Celle que j’étais, je la pleure encore.
Ce deuil est peut-être le plus long de mes dix mille morts.
Se dépouiller encore.
Couche après couche.
Plus loin dans les Enfers.
Un carnage. Un pillage. Ma chair à nu.
Et mes os, ma chère, qu’ils sont doux quand tes mouches et tes vers et tes corneilles carnassières les ont nettoyés.
Un pillage.
Il pleut. Mes rhizomes poussent.

Je vois à travers ta peau
Les réseaux
Les chemins
Through your skin
I see
Networks
Roads
Dans tes pétales je vois
Le récit d’un déclin annoncé
Les larmes d’un peut-être si frêle
Dans tes blêmes pétales
Je vois
Mon teint livide
Mes veines qui repoussent
Mes désirs avides
Les chiennes qui me coursent
In your petals I see
The narrative of a decline
And tears caused by a “maybe”
That’s so frail
So fragile
In your blemish petals
I see
Your livid face
My re-growing veins
My frantic desires
My hunger
And the She-Dogs, see how they race, they race
They race me

Mon Cœur, ce trou béant, arrache-le, arrache ce qu’il en reste, accroché aux parois comme s’il fallait tenir à ce désir Creuse la béance, encore, encore, nettoie-moi, purifie-moi Mes morceaux de cœur Mon moi morcelé mes désirs éparpillés pourtant résistent repoussent reviennent Tu arraches je reviens
Ces désirs ce corps ces désirs Ecoute-les hurler Ecoute-les pleurer Gémir se tortiller jouir Ecoute les sangloter Ce corps ce désir ces désirs sens les frissonner Regarde-moi me fondre me recomposer me fondre me recomposer
Ce désir Ce corps
Quand je n’en pourrai plus de n’être qu’une carcasse, de ne vibrer que sous l’action du vent, de ne flamber que pour crever, de ne fondre que pour me noyer Quand je n’en pourrai plus Le désir l’emportera M’emportera Dans les tornades sauvages Là où hurlent de solitude les louves égarées