Vénus et Mars sont en conjonction en Lion. Elles ne se rejoignent que tous les 2 ans. Mon cœur explose, tiraillé entre des désirs antagonistes. Mon corps se raidit sous l’effet des tensions. Mon hyperlaxité cède sous cette pression: je me heurte, je me coupe, je romps.
J’essaie de jongler entre mes envies et les impondérables et la chappe de plomb du silence et la puissance des contraintes et puis ma furieuse nécessité d’être moi devant l’adversité. Mon égoïsme martial rencontre le besoin d’aller au devant des autres de Vénus. ça clashe dans le secret de ma maison 12. ça chiale dans les confins de ce que je ne donne pas à voir au monde, par obligation et non par choix.
Le 2 de cailloux me demande de faire preuve de souplesse face à ce que je ne peux pas changer pas dans l’immédiat, pas facilement pas d’un claquement de doigts pas sans (me) blesser. Il me demande de tenir en équilibre malgré ma douleur. Mon corps sait que la plupart de mes douleurs proviennent de la résistance musculaire nécessaire pour tenir en réaction à la souplesse de mes articulations, de mes tissus conjonctifs en général. J’éclate de rire, comme le personnage du 2 de cailloux du Gentle Tarot: bien sûr, je n’ai jamais pu jongler en raison de ma proprioception défaillante. Mais les astres défient mes gènes, mon collagène, ma gêne. Ils dansent dans le ciel du soir. Je n’ai qu’à suivre le mouvement. Pas le choix. Résister pousserait à la chute. En apesanteur pendant ces journées où tout tout mais tout me pèse.
Après la drache vient parfois l’arc-en-ciel. Mes larmes s’abattent encore une fois sur mon oreiller. Dans le déchirement entre deux pôles jaillissent mes désirs enfouis. En prendre soin, c’est juste ça, l’arc-en-ciel.