Un texte écrit/canalisé l’année passée m’est venu à l’esprit en commençant à rédiger ma première newsletter.
Son partage (brut, comme il est sorti en écriture automatique) est aussi un prétexte pour t’inviter à rejoindre mes courriers, ça se passe par ici.



Chandeleur… Avec Cérès/Déméter
2 février 2021
Le chant des anciennes me parvient.
Maigre consolation
Je murmure ton nom comme on enchaîne les soupirs.
A peine intelligibles.
J’ai oublié ton nom, mais pas de te chercher.
L’absence est gravée dans ma mémoire
Dans mes articulations
Elle est mon devoir
Chercher, chercher et chercher encore
Le chant des anciennes, je l’identifie
Je n’ai plus de contact
Je n’ai pas de véhicule pour la traversée
Mais je les entends
Je sais qu’elles sont là
Ainsi, je poursuis
L’absence est mon code génétique
Elle est inscrite sur la plante de mes pieds
Mes soupirs ont muté en râle
C’était il y a fort longtemps
J’ai erré dans les terres, dans les déserts
J’ai apporté le givre sur mon passage
Dans les déserts
Le jour est la nuit est le jour
Je murmure des noms
J’énumère mes pertes
Les mots, les chiffres, ce ne sont que des sons
Je murmure ce que je ne comprends pas
Depuis lors, mes soupirs sont devenus des râles
Mes larmes, des glaires
Mes états d’âme, des spectres
Je suis une forme qui erre
J’erre à travers les plaines
J’enchaîne les plaintes
Les râles
Je rampe ou je flotte
Je sais que je ne marche pas
Je n’entends pas le bruit de mes pas
J’entends le chant des anciennes
La cadence qui empreint mes mouvements
Ne suis-je qu’une forme possédée ?
Une âme si vague qu’elle est indétectable
Absence, absence, absence
Béance
Je n’ai pas oublié l’errance. J’ai encore la trace de cette expérience. Je n’ai pas oublié le vide. Je n’ai pas oublié l’absence. Elle ne m’aspire plus, mais j’en garde la trace.
A tous ces hivers.
A toutes ces fouilles, ces missions que j’accomplissais par devoir, sans les comprendre.
A tous ces hivers.
Je suis parce que je les ai traversés. J’ai traversé des déserts. J’ai semé le givre.
Déméter, je te connais depuis toujours.
Avec Hécate, je viens à ta rencontre : « Mon amie, mon amie, j’ai entendu un cri ».
Celui de l’absent-e ou celui de mes râles ? Pour seule réponse, Hécate offre de la compassion.
Parce que j’ai l’amour, je viens à ta rencontre.
Je ne suis pas condamnée à errer. J’ai retrouvé la mémoire.


