S’il n’y avait que l’insatisfaction Mais il y a aussi l’épuisement
S’il n’y avait que le dépit Mais il y a aussi le néant
S’il n’y avait que la trahison Mais il y a les visages qu’on ne reconnaît plus
S’il n’y avait que le changement Mais il y a aussi le dégoût
S’il n’y avait que la lassitude Mais il y a aussi l’absence de perspectives
S’il n’y avait que la tristesse Mais il y a aussi le départ de l’amour
Alors, je vide, je vide, je vide ce qu’il me reste d’espoir, ce qui me retient encore dans cette relation qui m’a vidé.e. Je rends au lac l’eau de la dernière coupe.
Ainsi libéré.e, je m’en irai gravir les montages. Je m’en irai dans le répit de la lune sombre épouser le vide. Je m’en reviendrai, à jamais dépouillé.e de quelque chose, déterminé.e à remplir mes coupes.
She guides. But *you* hold the swords. What are the prophecies? What are your decisions? She bestows the keys. You enchant them.
L’intégrité est le curseur de ta balance Pèse tes choix Exalte tes vœux Traverse les Mystères Exauce tes voies Transmets les torches L’orage à la porte Le seuil de dérobe
La Justice a une vision à 360°
Hekate’s wheel whirls Inspiring a 360° vision The owls never hesitate They race in the threshold Between day and night Night and day
7 de coupes. Dissiper les doutes S’emparer des rênes du récit Telle Skylla régner sur les eaux troubles Echouer les épaves sur les récifs Les fantasmes sur les rivages Enfouir les mirages dans la vase
S’initier au doute Définir une route
Mouvement. Pause. Firmament. Trouble.
Rêver l’indicible Surfer sur le dos des peurs Insuffler de la défiance S’épargner la candeur de ceulles qui se défilent L’arrogance des puissants Invoquer la tendresse révolutionnaire
J’envisage de démolir tout ce que j’ai construit jusqu’ici. Je me sens tout.e mini devant mon oeuvre. Je sais comment la saboter, mais pas la moindre idée de comment la détruire. Si j’essaie de la saborder, elle m’envoie chier. Je me retrouve blessé.e et encore plus désemparé.e.
Bref, je prends mon mal en patience.
Je me ronge les sangs. J’vous jure: je suis à la fois speedé.e comme jamais, déter comme l’outsider dans une compétition de télé-réalité et pas inspiré.e, épuisé.e, lessivé.e comme un pull de fast-fashion que je veux revendre sur un app alors qu’il a plus de forme (en a-t-il jamais eu?). A la fois sur- et dé- motivé.e. J’ai zéro sérénité.
Je marque un temps d’arrêt, je prends mon mal en patience.
Y a toujours les adeptes de la pensée positive pour me balancer que la ligne d’arrivée est proche. Puis, y a les réalistes/défaitistes/pragamatistes qui me disent que c’est ok d’admettre qu’on a fait fausse route.
J’ai bousillé le GPS. J’écoute ma voix intérieure qui répète en boucle qu’elle recalcule ce fichu itinéraire. Je suis à bout. A court de patience. Mais la réalité, c’est que j’ai pas de plan B. Alors je défends tout ce que j’ai. Non, j’essaie de le détruire. Je…
Je suis à bout.
Ma motivation rame comme la musique d’attente d’un service après-vente.
Le chagrin me retient dans un monde qui n’est pourtant plus le mien. Les déchets du passé entravent la logique de mes pensées. Dans mes poignets, dans mon cœur, dans mes poignets, ça se serre, ça se serre. Je coule dans la mélancolie. Je sombre dans le désespoir: ça a toujours été comme ça, je ne vois pas pourquoi ça changerait.
J’envoie des mots d’espoir à celle que j’ai été. J’ai du mal à y croire. Je me sens coincé.e dans mes schémas. Je me sens engoncé.e dans la mémoire de mes déchirures d’autrefois, mes échecs d’avant. Ils me hantent. Maison à la dérive. Je coule dans un demi-sommeil. Je sombre dans des flashs. Je ne distingue plus les événements du passé des rêves du passé.
Avec mes récipients en piètre état, j’écume dépité.e la surface de ma tristesse. Je fais le deuil d’un changement total. Je rends à la rivière le mythe d’une vie nouvelle, déconnectée des traumas passés.
Sur la pointe des pieds entre les mondes Les chevilles embourbées dans des perspectives eschatologiques Sur le fil des contradictions, pas d’évasion Pas de récits, pas d’écrins pour les utopies Décharnées Ce corps ce monde ce corps ce monde Réintégrer, ré-encorporer, réclaimer, réapproprier Ces ruines Les sucs gastriques se chargent des fruits précocement tombés L’acidité engouffre la disette la déconfiture la féconditure les offrandes écarlates Gaz succulents s’échappant d’usines désaffectées Alertes par SMS Disette Notifications rassasiées L’écorce saigne Les cosses sont vides Les coquilles les îles les îles S’étiolent S’étiolent Croupissent
Quelles déesses de la fertilité appeler? T’as raté un chapitre. Hier encore… Un désastre. Quelles déesses de la fertilité appeler ? Les épis pourrissent Hekate ratisse Les carnassières rappliquent Utopies décharnées Les espoirs rapetissent Comme neige carbonique au pistolet
Y a pas de morale à la valse du 2 de disques, c’est rien d’autre qu’une histoire d’équilibre Pas de morale Des coquilles en guise d’épaves, de navires, d’épaves Ainsi va la valse du deux de disques Récit d’équilibre La pratique pour mission La matière la terre le corps
Une bien belle (dé)composition L’art de flétrir Le défi de périr Sans la dignité que le capitalisme a annihilé L’art de flétrir Le défi Être où ça s’écroule dans le ciment dans la cime des cèdres centenaires incendiés dans les civières Ontologie de l’indicible Fanfares des entre-mondes dont les grondements fragmentent le ciel
On dit que la Grande Peste se caractérise par la disparition des traces écrites
Que crient les corps ? Qu’écrit l’Agonie ?
Il n’y a pas de morale, pas de positivité dégoulinante ni de défaitisme dépolitisé, juste la pratique de l’équilibre avec le 2 de disques (et peut-être des hernies discales, des lignes de faille, des fractures d’où hurlent l’Autre Monde)
Dans l’atelier, dans le silence, on peaufine, on dessine, on se plante, on invente, on déchire, on se débine, on reprend, on se méprend, on insiste, on s’applique, on apprend, on comprend, on rigole, on fignole, on remonte, on démonte, encore et encore et encore. On prend le temps de l’apprentissage.
Transformer l’inspiration en sanctuaire. Bâtir un corpus. Créer des lieux d’échange. Travailler les étincelles mystiques et les impulsions divines. Les faire advenir dans la matière. Se saisir de la matière. La pétrir. (Dé)construire. Faire œuvre.
Source de l’Empereur, forêt de Soignes, à proximité du Rouge-cloître, juillet 2021.
Je laisse ce cauchemar derrière moi J’ouvre les yeux sur le même monde Le même marasme Je ne l’aborde plus avec mes ouinouins- boubouhs J’en ai fini avec mes mécanisme de défense J’abandonne mes techniques d’attaque Je ravale mes rafales de verve mal placée Ci-gît le plaisir dans la mauvaise foi Je laisse ce cauchemar derrière moi