De l’équinoxe d’automne à celui de printemps. La durée du jour plus courte que celle de la nuit. Liminalité et précarité de l’équilibre. La durée du jour devient plus longue. Equinoxe de printemps, le soleil rentre en bélier. Vénus le suit de près. Je me décompose. J’agonise dans le secret de ma maison 8
Soleil exalté. Entends-tu ta chanson qui monte, qui perce la surface, qui porte en elle sa floraison ? J’entends les oraisons funèbres de mes désirs qui s’amoncellent dans la discrétion de ma maison 8. Le feu du bélier les emporte. J’entends les lamentations de mes joies qui se précipitent, qui se déchiquètent, qui périclitent. Elles mordent, elles morflent, elles succombent. De la balance au bélier. De l’équilibre à l’explosion.
Les anneaux Eléments encerclent la Planète des Esprits. Leur composition est dévoilée dans la vidéo. Voici aussi la version écrite des textes canalisés.
Terre
Le Lieu te parle. Ecoute l’endroit. Ecoute la terre. Communique. Fais-toi connaître. Laisse-lui des présents. Ecris tes messages sur les feuilles tombées.
Le lieu est vivant. Le lieu ne cesse de respirer, de partager, de transmettre. Le lieu sait. Les esprits qui l’habitent ou le traversent sont là depuis si longtemps, les genius locorum.
Le lieu est multiple. Il est abondant. Ses expériences sont riches. Ses demandes sont nombreuses.
Mes orteils caressent la terre. Mes talons se font racines. Je me connecte à toi. Tu m’as acceptée. Je me connecte à ton infinie sagesse. Je pousse. Mes feuilles caressent le vent. Je suis présente.
J’offre un peu de salive à ta sève. Elle coule sur le tronc. Tu absorbes un peu de mes offrandes.
Dans le doute, je peux me tourner vers toi. Après avoir noué une relation avec toi, après avoir obtenu ta permission, en cultivant le respect envers toi, je peux me tourner vers toi.
Tu me dis ce dont tu as besoin. Je cherche un peu de ce dont j’ai besoin
Tu fais apparaître tes messages sous forme de signes : un caillou, une floraison inattendue à l’endroit où je dépose des offrandes, une abeille laissant un peu de pollen sur mes bras.
Je t’abreuve de nectars. Je te chante des poèmes. Les corneilles me répondent. Les fruits tombent auprès de moi. Tu me parles sous forme de messages. On ne me prend pas au sérieux. Tes messages sont tout le sérieux dont j’ai besoin.
Un jour, moi aussi, je serai un signe. J’aurai une signification dans ton jardin.
Air
Oh, la joie !
La joie, la joie, la joie !
Etendue de nuages. Atmosphères sauvages. Toisons étalées dans les prés. Sauts à travers les dimensions.
Ivres de joie, nous dévalons la pente. La guimauve nous comble de douceur. Sous nos doigts, la texture de ses feuilles glisse. Elle nous procure du plaisir. Elle stimule notre imagination.
Enlacer langoureusement ce qui fait que nous sommes « nous » Toucher le dégoûtant, le sublime, l’épatant Étreindre l’inavoué Ce qui était honteux, Le couvrir d’amour Le sentir tout entier Ressentir le soulagement Pressentir l’embarras Craindre le retour de bâton Tomber sous le charme Frémir quand l’hésitation s’évapore Ce corps qui rampe hors de l’eau Tous ces corps, tous ces traumatismes Toutes ces transformations, toutes ces histoires Émotion Oh, nous sommes entièr.e.s Nous sommes entièr.e.s S’enlacer tout.e(s) entièr.e(s) Il en a fallu du temps S’enlacer pour 10 générations Et des centaines de relations
Embracing what makes us ‘us’ The wonderful, the terrible and the ugly Hugging what we used to consider shameful Feeling it all Relief in reconciliation Embarassement Unease and fear of retaliation Our body crawls out of the water Many bodies, many traumas, Many changes, many stories We’re whole we’re whole Damn scared but oh so whole How come we hadn’t realised it before?
Proprement alignés sur l’étagère, les flacons d’une thérapie de la discipline dégagent une odeur aseptisée. Ici, tout est dans le rang. On a organisé, on a étiqueté et, surtout, on a capturé. Ici, on fait le travail du pouvoir-sur. On a discipliné le pouvoir-du-dedans. On fait correctement les poussières afin de donner le change. On referme la vitrine pour célébrer la distance. Ici, on a déterminé les limites de l’humain-e fonctionnel-le, intégrée dans le système, dans le rang, sous contrôle.
Si tu prends l’ascenseur et que tu descends, et puis que tu descends encore, et puis que tu t’aventures en dehors de ta cage de verre, tu peux sentir l’herbe sur tes orteils. Tu peux laisser le vent caresser tes poils. Tu peux écouter les messages qui circulent avec la rivière. Tu peux sentir le humus qui gronde. La terre réclame. La boue régénère. Voilà où tu laisses des offrandes. Voilà où tu sacrifies. Voilà où tu tranches. Voilà où tu meurs. Voilà où tu renais. Voilà où tout se renouvelle. Où tout cesse. Où tout (re)commence. Voilà où les flacons ne capturent rien. Où le courant des ruisseaux a raison. Où les plantes nettoient. Où les rêves s’envolent. Où les rêves s’immolent. Voilà où l’on souffre et où l’on guérit. Perpétuellement. Dans le désordre. Dans l’infini. Avec la révolution des astres. Avec la ferveur du compost. Voici où l’on partage. Voici où l’on est vulnérables. On est effroyables.
Ici, les disciplines n’ont pas étouffé notre créativité.
En lisant le chapitre « Retrouver un pouvoir personnel: la magie comme volonté » dans Rêver l’obscur de Starhawk.
Il n’y a pas de répit pour les créatures de l’entre-deux Des portes, des orifices, le froissement des plumes, le murmure du vent Les prédictions ne sont pas joyeuses Les créatures des entre-deux sont sur le front Appelle ça une armée si tu veux Appelle-nous des sorcières Appelle-nous des téméraires Nous sommes sur le fil des équinoxes Et déjà au cœur de l’automne Et déjà à frôler des cailloux des cimetières de nos pieds nus
Nous flottons Nous sommes la brume Nous ne connaissons pas de répit Créatures des entre-deux Le chaudron, la fumée, le feu, la potion, la cuillère, les enfers Nous sommes Tou-te-s entièr-e-s Nous ne sommes pas faites de pierre
Nous sommes le mouvement Insoupçonnables Les imperceptibles créatrices de l’entre-deux Les créatures de la matrice Au fin fond et à la surface Nous sommes Ainsi soit-on
Dans ton chaudron, On plonge la tête la première Un prérequis Un acte de foi
Dans ton chaudron, On revient sans loi On en revient cent fois
Je me débats avec les esprits Ou Avec mes peurs les plus inavouées ? Je me débats avec ce qui n’a pas de nom Pas de visages Les incubes dont les bras affleurent à la surface
J’ai tant de craintes
Je fais acte de foi Je plonge dans le chaudron La tête la première Incubation Résurrection
J’ai peur de n’être qu’une armée de zombies Je les sens trembler dans mes bras Je crois que je vais exploser
Je suis une tisseuse Ma vie ne m’appartient pas complètement J’intègre les fils
Fil du traumatisme Fil du divin Fil des ancêtres Fil des contes Fil du fantasme Fil de la dystopie Fil du déni Fil des codes Fil de l’inconnu Un fil, des fils, des pelotes
Je tisse du mieux que je peux Par devoir comme par passion
A la lisière de la forêt, un corps n’est pas fait pour durer.
Dans l’entrebâillement de la porte, tu demandes un gage avant de passer.
Un sacrifice en échange des clefs.
Un corps n’est pas fait pour durer, éphémère.
Les os s’entassent au gré des tourments, au fil des vies.
2 d’épées
Je suis cachée et sans cesse renouvelée. Je suis protégée par des sorts dont on a perdu la mémoire, des compagnons dont on a perdu le nom. Ma défense, une fois accordée, ne saurait faillir. Ma vengeance… Pour tout ce qu’ils peuvent en retenir… Elle retentit. Lire la suite « Règles, tarot, écriture automatique »→
J’élabore des selfies. J’en ai rien à foutre de l’art. Tu me verras parce que tu ne peux m’échapper. Nous sommes fait.e.s de chair et de de reflets. Nous sommes les rayons qui percent l’arrogance des apparences. Nous sommes les éclairs qui viennent à bout des protections, des coffres bien scellés. La perception de nous se réfracte. Nous sommes les fractures. Nous sommes les rayons.
J’élabore des selfies.