Penchée sur le vase de divination, j’observe la magie. Des comètes surgies de nulle part se précipitent dans le liquide. Ces boules de feu illuminent brièvement l’obscurité de la caverne. Leurs traînées sont faites de paillettes. Si tôt atterries, les comètes fusionnent avec la matière. Dans mon récipient sacré, l’alchimie opère. Des sphères dorées se dessinent. Des spirales de leur traînées dansent.
Mais déjà, d’autres comètes. Déjà, plus de feu, plus de force, plus de créations.
Comme là-haut, de même ici-bas, dans les souterrains, dans les entrailles. Comme dans le ciel étoilé, comme dans l’univers, de même dans mon bol.
Je n’ai pas la compréhension de tous les mystères. Mais je suis sur le rebord de la bassine. Mes yeux plongent dans l’immensité. Je n’ai pas la compréhension, mais j’ai l’intuition. Je verse les précieux liquides. Les explosions dans les cieux viennent à moi. Ma grotte, la régénération. Je perpétue la régénération.
Au mur, sur les parois, les trainées des comètes laissent des œuvres. Des horloges aux mécanismes alambiquées. Les trajectoires des planètes. Diverses manières de calculer ou d’inventer le temps. Des manières de se raconter. C’est joli.
Sur mes doigts, les paillettes dorées que m’ont offertes les comètes. Les messagères. Je dessine des traînées sous mes yeux. Je les étire sur mes joues. En frôlant Vénus, les messagères ont reçu des ornements. La beauté dans les yeux, je salue l’étoile du soir. Conjonction. Cazimi. L’étoile du matin. L’étoile du soir. L’étoile du matin.
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