Entre chien et loup Ne pas vaciller Rester Ressentir
Entre chien et loup D’abord trier Puis Laisser venir
Avant l’étreinte du sommeil Le jour s’attarde La terre tourne Le soleil coule La nouvelle lune apparaît Derniers aboiements
Néoménie, j’ai laissé hier aux vagues du soleil couchant. Je vais me coucher. Je vacille dans le sommeil. Noumenia, Hekate Artemis porte ton croissant sur le front. Elle allume Vénus, gracieuse étoile du soir, au bout de sa lance. Tu vises. Je m’en remets à tes desseins. Je m’endors. Ton conseil me berce. L’armoise allume mes rêves. Nous sommes louves.
Interprétation du jet de cartes en écriture automatique + lecture spontanée
J’éclaire mon chemin. Faiblement, d’une lumière aussi vacillante que ma main, la lanterne partage son éclat. Elle donne naissance à des ombres. Je sursaute. J’éclaire malgré l’épaisseur de l’obscurité dont le manteau de pierre pèse sur mes épaules.
Mes doigts trouvent la fente dans le tronc. Le creux de l’arbre répond aux frémissements de mes doigts. L’excitation coule le long de mes articulations.
Je bois goulûment la sève à même l’écorce. J’arrose les racines en retour. Nous fusionnons. J’entre. J’entre dans l’intimité de l’arbre. J’entre dans le creux du monde. Je n’ai plus besoin de lanterne car l’élixir est maître de mes visions.
Mes os s’entrechoquent. Je suis réduite à une version dépouillée de moi-même. Les os forment la limite entre la terre profonde, les existences passées, les secrets dont on m’a dépouillée et l’infinie capacité à revenir des morts. J’orne mon crâne d’une couronne de fleurs.
Les fleurs sauvages poussent sans la photosynthèse. Elles sont primaires. Brutes. Primordiales. Irrécupérables. Inénarrables. Les fleurs sauvages poussent dans le pot de mon crâne décharné par mes années d’errance. Les fleurs sauvages poussent dans les tripes des êtres de la nuit, dans les entrailles des chats qui chassent sans lassitude, dans les viscères des créatures qui s’échappent sans relâche. Les fleurs sauvages poussent, champignonnesques, dans les vestiges de mes articulations. Elles poussent dans les vertiges de mes hallucinations.
Tout en bas, je suis épuisée, guidée dans ma danse macabre par le bruit de mes os qui s’entrechoquent. Je suis guidée par la musique de mon être élémentaire, cet être qui n’est plus à moi, qui n’a plus d’identité. Cet être composé-e de ramifications et de mycélium est guidé-e par la cadence des os. Epuisée, elle se blottit dans la tasse de thé. Elle dépose ses glaires, coussins de fortune, avant de s’endormir.
Tu liras son histoire dans les formules micellaires déposées autour de la paroi quand la tasse sera vide. La tasséomancie ou l’art d’entendre les fantômes. L’art de relâcher la lune ou l’existence dans un chaudron. Je reviens. Tu sais que je reviens. Comme la lune toujours revient, je reviens. Recomposée, décomposée, j’émane du chaudron. Mes vapeurs agrippent des nuages. Bientôt, je serai la brume. L’aurore ne m’attend pas. Je reviens pourtant, flottant sur sa croupe. Substantielle, je rampe. Je suis matière. Mon histoire éphémère ne connaît pas de fin. Que des renouvellements…
On se fait du souci alors qu’on voudrait s’en foutre.
On s’en tape mais on nous en culpabilise. On se s’en honteuxse.
Les blessures qu’on croyait guéries s’ouvrent. Les larmes coulent.
Y a pas de remède simple à cette douleur. Le 5 de coupes nous rappelle *simplement* qu’on peut pleurer, on peut se sentir mal, on peut ressentir la perte ou l’échec ou l’impuissance, on peut être endeuillé.e.s, on peut être très loin d’en avoir rien à foutre. C’est OK. Avec la complexité de nos sentiments et de nos traumas, c’est OK.
Le white fox oracle nous invite à nous trouver un espace pour donner libre court aux sanglots. Un espace de soulagement. A travers la méditation, les prières, les gémissements.
Du haut de ta cabane, perchée dans les arbres, là où tu fais l’ermite, ta lanterne éclaire les voyageur.ses égaré.e.s. De ton point de retraite, ta vue s’aiguise. Dans le silence, tu aperçois des ombres. Tes sens gagnent en puissance. En haut de la montagne, pas de prophétie, pas d’éclats, rien qu’un peu de lumière pour éclairer les routes masquées par le brouillard. Le temps que tu t’accordes, le soin que tu développes, les baumes sur ta peau fatiguée, autant de combustibles pour ta lampe. Le temps, le soin, les baumes réverbèrent vers d’autres. Lire la suite « L’Ermite. On a tou-te-s cette lanterne »→
Un ordinateur. des doigts qui courent sur le clavier. l’inspiration qui pousse sur la carapace.
La fluidité des images que je capte avec des mots, que je fige mais déjà elles filent.
Loin devant. Ou derrière. Ou tout en dessous. Ou au-delà.
Disparues. Saisies. Jamais capturées. Inoubliables. A jamais. Comme l’odeur des pois de senteur que je cueillais enfant à la ferme dans le Pays des Collines.
Le soulagement. Les envies.
Je réalise seulement à quel point ça me manquait, un ordi, en particulier un ordi suffisamment compatible avec mon handicap.
Je respire.
C’est pas grave si ça prend du temps à pousser. C’est chiant, peut-être… Mais pas grave. T’as pas des résultats instantanés, mais tu continues à t’appliquer, loin des photos lisses et des vantardises en ligne.
Tu noues une relation avec ton art. Tes plantes. Tes cartes de tarot. Une déité. Les sabbats.
Tu t’investis pour du durable. Ça en jette moins à la face. Tu te sens nul.le, t’arrives même pas à t’impressionner toi-même.
Mais tu verses de l’amour. Tu tailles avec considération. Tu y passes une énergie considérable – oui elle est considérable même si elle est à hauteur de tes cuillères, de tes responsabilités familiales, de tes moyens financiers, etc. Lire la suite « Amazone de pentacles + Considération. Prendre le temps de pousser »→
Les choses passent. On se décompose. On se renouvelle. Les saisons passent. Les vies passent.
Hekate Kourotrophos, la nourrice.
Tout se précipite. Tout paraît voué à ne pas revenir.
Il faut prendre soin. Il faut se laisser envahir par l’amour. Il faut cajoler l’espoir. Il faut soigner dans le désespoir. Il faut s’abriter sous sa cape. Il faut concevoir des alternatives. Il faut favoriser du lien. Il faut (se)trouver. Il faut se regrouper sous sa cape.
Les saisons ont été modifiées. Les choses passent. Se précipitent. Sont détruites avec une violence qui paraît inexorable.
Hekate Kourotrophos. Il faut prendre soin.
Danse ! Écoute ton coeur et danse. Écoute les constellations, les générations, les luttes à venir et danse ! Ne laisse personne te dire « c’est comme ça ». Conteste l’arbitraire, même quand plus personne n’ose le faire. Recherche les partenaires de dancefloor qui se soulèvent aussi.
Emma Goldman disait: si je ne peux pas danser, je ne veux pas faire partie de cette révolution.
Oui mais… les conditions sont dures. Lire la suite « Dagaz: Si je ne peux pas danser… »→
Cartomancie old-school à moitié revisitée avec cette précieuse antiquité de Grand Jeu de Mlle Lenormand.
Ça vole pas bien haut. Le registre de la séduction s’épuise. Après le grands sourires, les « je vois tout à fait ce que tu veux dire », les « c’est ça quoi » et les minauderies, quand les masques tombent, il ne reste que les coups bas. On s’arrache les miettes qu’on peut encore sauver. C’est à celui ou celle qui se tire avec le plus vite.
La personne la plus rapide use de plus de fracas. Elle gère les froufrous. Elle en met plein la vue. Poudre aux yeux! Elle dissimule ainsi ses lacunes, voire ses manipulations. Ça passe crème. On lui déroule le tapis rouge partout. La renommée, les likes, les vidéos, les articles,… Ça séduit, ça attire et ça se gausse des personnes écartées par ces procédés pas franchement classes. L’audace paie tout comme les belles paroles. Lire la suite « Cartomancienne et conteuse. Le grand jeu de Mlle Lenormand revisité »→