Babelons tarot, tout ça avec Hadda Djeribi

Premier entretien sur ma chaîne en mode « babelons tarot et plus » (babeler, c’est papoter en belge)! J’accueille la pétillante autrice (et beauuuucoup plus!) Hadda Djeribi pour la sortie de son premier ouvrage: « Mon cahier d’éveil spirituel: énergies ».

Parce qu’on est des vraies babelles, ce n’est que la première partie. Retrouve-nous prochainement pour une conversation tarot et astro à bâtons rompus!!!

2 de disques. Visions d’orage. Célébrations des Moissons

Août 2021


Sur la pointe des pieds entre les mondes
Les chevilles embourbées dans des perspectives eschatologiques
Sur le fil des contradictions, pas d’évasion
Pas de récits, pas d’écrins pour les utopies
Décharnées
Ce corps ce monde ce corps ce monde
Réintégrer, ré-encorporer, réclaimer, réapproprier
Ces ruines
Les sucs gastriques se chargent des fruits précocement tombés L’acidité engouffre la disette la déconfiture la féconditure les offrandes écarlates Gaz succulents s’échappant d’usines désaffectées Alertes par SMS Disette Notifications rassasiées L’écorce saigne Les cosses sont vides Les coquilles les îles les îles S’étiolent S’étiolent Croupissent

Quelles déesses de la fertilité appeler? T’as raté un chapitre. Hier encore…
Un désastre. Quelles déesses de la fertilité appeler ?
Les épis pourrissent Hekate ratisse Les carnassières rappliquent
Utopies décharnées Les espoirs rapetissent
Comme neige carbonique au pistolet

Y a pas de morale à la valse du 2 de disques, c’est rien d’autre qu’une histoire d’équilibre
Pas de morale
Des coquilles en guise d’épaves, de navires, d’épaves
Ainsi va la valse du deux de disques
Récit d’équilibre La pratique pour mission
La matière la terre le corps

Une bien belle (dé)composition
L’art de flétrir Le défi de périr
Sans la dignité que le capitalisme a annihilé
L’art de flétrir Le défi
Être où ça s’écroule dans le ciment dans la cime des cèdres centenaires incendiés dans les civières
Ontologie de l’indicible Fanfares des entre-mondes dont les grondements fragmentent le ciel

On dit que la Grande Peste se caractérise par la disparition des traces écrites

Que crient les corps ? Qu’écrit l’Agonie ?

Il n’y a pas de morale, pas de positivité dégoulinante ni de défaitisme dépolitisé, juste la pratique de l’équilibre avec le 2 de disques (et peut-être des hernies discales, des lignes de faille, des fractures d’où hurlent l’Autre Monde)

voir aussi. Hymne homérique à Déméter

Le coucher du soleil, le premier croissant: entre chien et loup

Entre chien et loup
Ne pas vaciller
Rester
Ressentir

Entre chien et loup
D’abord trier
Puis
Laisser venir

Avant l’étreinte du sommeil
Le jour s’attarde
La terre tourne
Le soleil coule
La nouvelle lune apparaît
Derniers aboiements

Néoménie, j’ai laissé hier aux vagues du soleil couchant. Je vais me coucher. Je vacille dans le sommeil. Noumenia, Hekate Artemis porte ton croissant sur le front. Elle allume Vénus, gracieuse étoile du soir, au bout de sa lance. Tu vises. Je m’en remets à tes desseins. Je m’endors. Ton conseil me berce. L’armoise allume mes rêves.
Nous sommes louves.

Prière à la Minerve locale

Texte canalisé le 16 juin, au Mont Minerve

Les yeux dans les yeux
Les yeux dans ton Feu
Brille brille la joie du Solstice

La luminosité innonde la plaine
Ton Mont offre le repos
Comme nous brillons!
Comme nous dansons!

Les roses sauvages indiquent le chemin
C’est ici que l’on prie

Louanges Ivresse Louange
Prolonge ma transe
Ton feu jaillit de moi
Je suis ta torche
Ton feu de joie
Ta nature sauvage

Tes prêtresses versent l’eau sacrée de tes sources
Leurs amphores comme des fontaines sur nos têtes
De moi jaillit la vie
Le plaisir
Je suis Fontaine

Prière rédigée dans la foulée


Je suis venue te visiter dans la nuit
L’aube fut ta réponse
Entends mes louanges, Minerva


Brillante Minerva
Nous te dédions ces Feux
Ces éclatants Feux de Solstice
A ta lumière inénarrable

Nous dansons à en perdre haleine
Nous chantons de nos voies éraillées
Tu brilles, tu brilles
Comme nous brillons!

Tu es la mélodie
La cadence et les spotlights
Tu es le vin qui alimente notre transe
Reçois nos offrandes

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L’animisme: réenchanter le rapport au monde

Manifeste pour un animisme féministe

Nos sens savent. Nos sens comprennent. Nos communautés (se) soutiennent. Autour de nous, les vies fourmillent sous diverses formes. Plus encore : les plantes, les pierres, les ancêtres, les déités, tout cela s’exprime, accueille, rage, attire, rejette. On va à la rencontre de ce fourmillement. De la beauté comme de la monstruosité. On suit nos sens, en ce compris ceux qu’on n’a pas appris à utiliser. On croit nos frissonnements.

L’Invisible a été mis au ban de nos sociétés rationnalisées, capitalistes, vidées. On renoue. On le valorise. On (re)trace des cosmologies dont l’humain-e n’est pas au centre. On observe les schémas et on les respecte. Tout comme là-haut, aussi ici-bas. Tout comme en nous, aussi au dehors. Nos pratiques oraculaires consistent à mettre en lien. Les résonnances emplissent notre vision du monde.

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La Lune (sombre)

J’ai entendu les noms
Puis, plus rien que
Le tourbillon

Le silence qui préside à l’entre-deux
Dans l’entre-deux-lunes

Les futilités s’éclipsent
Ce qui compte
C’est cet instant propice
Ce qui compte
Est là, cru, sans parures
Obscur, sans pompe

Les étalages se démontent
Les échafaudages tombent
Reste ce qui compte
Pur, brut, obscur

Tourbillon en pause
Au centre, le portail s’expose
Les entrailles saignent
Les visions dégainent
Le silence, lui, règne

Tu as l’odeur de la chair
Le goût de la cyprine
Les frissons m’oppriment
Me libèrent
Me dépriment, m’enserrent
Et enfin me traversent

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L’Hiérophante: C’est toi, la clé!

Tous les savoirs, tous les livres, toutes les traditions occultes ne valent rien si tu ne peux pas t’approprier la matière.

Je comprends l’insistance sur la rigueur et sur le temps de l’étude. Sauf que ça revient souvent à nous couper de nos propres savoirs et de nos manières de communiquer et de chercher les informations, même les moins conventionnels. Ça nous coupe de l’expérience de nos sens, y compris notre intuition. Ça fait des barrages. Ou des barricades qui nous emprisonnent. Quand on brandit l’importance de la tradition, on réveille nos tendances dogmatiques, nos habitudes à s’en remettre à des maîtres-ses, et le spectre de l’emprise qui nous attend au tournant dès qu’on abdique nos connaissances.

On me dit souvent que je « décomplexe le tarot ». Qu’est-ce que ça veut dire? Parfois je passe à côté de la pression autour de l’apprentissage du tarot dans les milieux francophones en particulier: il faudrait bien connaître toutes les cartes avant de pouvoir les tirer, il faudrait les craindre, les vénérer, arriver avec la déférence qui serait due à cet outil « ancestral ». Même si la multiplication des sources a heureusement ( !) brouillé ce « gatekeeping » (gardiennage élitiste et contrôle à l’entrée) du tarot, beaucoup d’entre nous intègrent ces peurs. On ne se sent pas à la hauteur. On a besoin qu’on nous dise comment faire. On pense qu’il y a ceulles qui savent et les autres. On oublie les échanges et les interactions. On culpabilise. 

Bien sûr que les traditions comptent, mais oui les mentors comptent aussi, cependant au milieu de toutes ces injonctions, on en vient à oublier que ce qui compte c’est TOI. Tu es ta-ton Hiérophante. Tu détiens les clés pour accéder aux savoirs (et pas que dans les livres!). Personne ne peut te les reprendre. Même si on t’a fait comprendre toute ta vie que tu ne pouvais pas faire confiance à ton intuition ni à ta façon d’apprendre ni à tes rêves, on ne t’a pas enlevé les clés. Elles sont encore là, dans une de tes poches. Et puis, vas-y, je vais t’en révéler un secret trop bien gardé en fait : tu es la clé. 

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Tirages combinant des oracles & un tarot. Des suggestions.

J’intègre de plus en plus d’oracles dans ma pratique perso des cartes. Grâce à la parution ces dernières années de nombreux oracles s’éloignant de la ligne new age/développement personnel/affirmation, j’ai découvert des jeux qui me correspondaient. Jusqu’à la révélation! Je peux être complètement créative dans mes tirages oraculaires.

Je développe ce sujet en 3 vidéos. La première est consacrée à des recensions de jeux avec lesquels j’aime travailler pour cet usage. La deuxième balaie diverses questions soulevées par cette pratique. Enfin, la troisième s’attarde sur les types de tirages que je réalise avec ces combinaisons. Elle se clôture sur un tirage collectif. Petite note: sur youtube, le sous-titrage automatique en français devient plus satisfaisant, n’hésite pas à utiliser cette fonction.

Voici les positions de cartes dans mes étalements dont je discute dans cette dernière vidéo.

1. Cartes du jour

le matin (et/ou le soir), avant un projet créatif, avant une rencontre, avant/pendant une promenade ou une médiation, …

Dans ces groupes de questions, je choisis ce qui est approprié ce jour-là afin de tirer entre 2 et 6 cartes.

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Equinoxe, bélier, tulipes

De l’équinoxe d’automne à celui de printemps. La durée du jour plus courte que celle de la nuit.
Liminalité et précarité de l’équilibre. La durée du jour devient plus longue.
Equinoxe de printemps, le soleil rentre en bélier. Vénus le suit de près. Je me décompose. J’agonise dans le secret de ma maison 8

Soleil exalté. Entends-tu ta chanson qui monte, qui perce la surface, qui porte en elle sa floraison ? J’entends les oraisons funèbres de mes désirs qui s’amoncellent dans la discrétion de ma maison 8. Le feu du bélier les emporte. J’entends les lamentations de mes joies qui se précipitent, qui se déchiquètent, qui périclitent. Elles mordent, elles morflent, elles succombent.
De la balance au bélier.
De l’équilibre à l’explosion.

(info: nudité sur les prochaines images)

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Retrouver un pouvoir personnel: la magie comme volonté (7 de coupes, La Mort, Page de pentacles)

Proprement alignés sur l’étagère, les flacons d’une thérapie de la discipline dégagent une odeur aseptisée. Ici, tout est dans le rang. On a organisé, on a étiqueté et, surtout, on a capturé. Ici, on fait le travail du pouvoir-sur. On a discipliné le pouvoir-du-dedans. On fait correctement les poussières afin de donner le change. On referme la vitrine pour célébrer la distance. Ici, on a déterminé les limites de l’humain-e fonctionnel-le, intégrée dans le système, dans le rang, sous contrôle.

Si tu prends l’ascenseur et que tu descends, et puis que tu descends encore, et puis que tu t’aventures en dehors de ta cage de verre, tu peux sentir l’herbe sur tes orteils. Tu peux laisser le vent caresser tes poils. Tu peux écouter les messages qui circulent avec la rivière. Tu peux sentir le humus qui gronde. La terre réclame. La boue régénère. Voilà où tu laisses des offrandes. Voilà où tu sacrifies. Voilà où tu tranches. Voilà où tu meurs. Voilà où tu renais. Voilà où tout se renouvelle. Où tout cesse. Où tout (re)commence. Voilà où les flacons ne capturent rien. Où le courant des ruisseaux a raison. Où les plantes nettoient. Où les rêves s’envolent. Où les rêves s’immolent. Voilà où l’on souffre et où l’on guérit. Perpétuellement. Dans le désordre. Dans l’infini. Avec la révolution des astres. Avec la ferveur du compost. Voici où l’on partage. Voici où l’on est vulnérables. On est effroyables.

Ici, les disciplines n’ont pas étouffé notre créativité.

En lisant le chapitre « Retrouver un pouvoir personnel: la magie comme volonté » dans Rêver l’obscur de Starhawk.