Lire la suite « Qu’est-ce que le tarot? Quelle est ma relation au tarot? »
Étiquette : Sorcières
Le Tarot Souverain.es
Puisque la campagne de financement de ce superbe tarot écoféministe et non-binaire se clôture ce 3 décembre, je me dois de partager l’information sur le blog.
J’en ai déjà parlé ailleurs donc… à la place d’un article, voici une compilation de ces partages:
Emmanuel.le Fontaine, la créateur.rice est venu.e en babeler ici:
J’en ai aussi fait une recension:
Mon interprétation du 9 d’eau:
Lire la suite « Le Tarot Souverain.es »L’animisme: réenchanter le rapport au monde
Manifeste pour un animisme féministe
Nos sens savent. Nos sens comprennent. Nos communautés (se) soutiennent. Autour de nous, les vies fourmillent sous diverses formes. Plus encore : les plantes, les pierres, les ancêtres, les déités, tout cela s’exprime, accueille, rage, attire, rejette. On va à la rencontre de ce fourmillement. De la beauté comme de la monstruosité. On suit nos sens, en ce compris ceux qu’on n’a pas appris à utiliser. On croit nos frissonnements.
L’Invisible a été mis au ban de nos sociétés rationnalisées, capitalistes, vidées. On renoue. On le valorise. On (re)trace des cosmologies dont l’humain-e n’est pas au centre. On observe les schémas et on les respecte. Tout comme là-haut, aussi ici-bas. Tout comme en nous, aussi au dehors. Nos pratiques oraculaires consistent à mettre en lien. Les résonnances emplissent notre vision du monde.
Lire la suite « L’animisme: réenchanter le rapport au monde »Diviner pour moins régner!
Sorcières et féministes: irréconciliables?!?
Préambule
Quand j’ai commencé cet article il y a quelques mois, j’avais envie d’un texte trop parfaitement bien étayé : des tonnes de sources, des vérifications approfondies, etc. Comme toujours, les aléas de ma santé en décident autrement. L’article ci-dessous se révèle plus brut. Il est beaucoup plus court. Comme un chantier sur lequel je reviendrai, plutôt qu’un long essai super élaboré. Le temps de la réflexion permettant à l’agacement de décanter, le projet s’est redessiné. J’ai peu retravaillé mon argumentaire. Il est plus « rond » que l’idée que j’en avais à la base.
Le Daughters of the Moon Tarot, un tarot féministe rond pionnier publié en 1984, m’a inspirée des réflexions plus libres. Après avoir créé une vidéo de présentation dans laquelle j’articule certains arguments de ce texte, j’y suis revenue, j’en ai arrondi les angles, j’ai accepté qu’il ne serait pas ce que j’avais l’ambition de partager initialement. Il est cependant un complément à la vidéo.
Sorcières et féministes, le grand écart ?
J’ai constaté un usage généralement péjoratif de « la sorcière féministe ». On la considère comme un épouvantail. Dénigrée, elle ne serait
- ni un-e sorcière aux yeux des un-e-s. En effet, sa posture serait exclusivement théorique/politique tandis que seules les pratiques feraient la sorcière.
- ni un-e féministe aux yeux des autres. Soit parce qu’yel aurait succombé à un phénomène de mode soit parce que le féminisme se voudrait rationaliste, anti-religions, etc.
Cette incompréhension dérive des multiples significations tant de « sorcière » que de « féministe ». Des féministes ont beau clamer depuis des décennies qu’il n’y a pas un mais des féminismes, l’anti-féminisme est tel que des collisions cognitives semblent vouées à se produire dès que quelqu’un-e s’en réclame. L’histoire de chacun de ces termes est bien plus complexe que les émois qu’ils provoquent.
Comment en vient-on à prétendre que les féministes auraient volé ou souillé une sorcellerie prétendument intemporelle alors même qu’elles ont cherché à l’historiciser (d’un point de vue purement académique ou d’un point de vue pratique) ? Comment utilise-t-n des arguments anti-capitalistes pour nier toutes les pratiques de sorcellerie qui ont existé et qui existent encore ? Pourquoi certaines féministes sont-elles aussi réticentes à intégrer les liens, qu’elles ont passé des décennies à déconstruire, entre femmes et nature ? Une fois pelées les couches de construction sociale autour des « sorcières », des « femmes, du « genre », de la « féminité », faut-il tout jeter au compost ou peut-on goûter le zeste et reconstruire ou se réapproprier (reclaim) des éléments ?

Féminismes des années 70
Pour mieux comprendre pourquoi on agite à tort le spectre de « la sorcière féministe », il faut remonter aux années 60 et 70. Se déroulent alors parallèlement deux mouvements (dont je me garderai bien d’affirmer qu’ils n’étaient pas joints par de nombreux ponts).
Lire la suite « Sorcières et féministes: irréconciliables?!? »L’Hiérophante: C’est toi, la clé!
Tous les savoirs, tous les livres, toutes les traditions occultes ne valent rien si tu ne peux pas t’approprier la matière.
Je comprends l’insistance sur la rigueur et sur le temps de l’étude. Sauf que ça revient souvent à nous couper de nos propres savoirs et de nos manières de communiquer et de chercher les informations, même les moins conventionnels. Ça nous coupe de l’expérience de nos sens, y compris notre intuition. Ça fait des barrages. Ou des barricades qui nous emprisonnent. Quand on brandit l’importance de la tradition, on réveille nos tendances dogmatiques, nos habitudes à s’en remettre à des maîtres-ses, et le spectre de l’emprise qui nous attend au tournant dès qu’on abdique nos connaissances.
On me dit souvent que je « décomplexe le tarot ». Qu’est-ce que ça veut dire? Parfois je passe à côté de la pression autour de l’apprentissage du tarot dans les milieux francophones en particulier: il faudrait bien connaître toutes les cartes avant de pouvoir les tirer, il faudrait les craindre, les vénérer, arriver avec la déférence qui serait due à cet outil « ancestral ». Même si la multiplication des sources a heureusement ( !) brouillé ce « gatekeeping » (gardiennage élitiste et contrôle à l’entrée) du tarot, beaucoup d’entre nous intègrent ces peurs. On ne se sent pas à la hauteur. On a besoin qu’on nous dise comment faire. On pense qu’il y a ceulles qui savent et les autres. On oublie les échanges et les interactions. On culpabilise.

Bien sûr que les traditions comptent, mais oui les mentors comptent aussi, cependant au milieu de toutes ces injonctions, on en vient à oublier que ce qui compte c’est TOI. Tu es ta-ton Hiérophante. Tu détiens les clés pour accéder aux savoirs (et pas que dans les livres!). Personne ne peut te les reprendre. Même si on t’a fait comprendre toute ta vie que tu ne pouvais pas faire confiance à ton intuition ni à ta façon d’apprendre ni à tes rêves, on ne t’a pas enlevé les clés. Elles sont encore là, dans une de tes poches. Et puis, vas-y, je vais t’en révéler un secret trop bien gardé en fait : tu es la clé.
Lire la suite « L’Hiérophante: C’est toi, la clé! »Equinoxe, bélier, tulipes
De l’équinoxe d’automne à celui de printemps. La durée du jour plus courte que celle de la nuit.
Liminalité et précarité de l’équilibre. La durée du jour devient plus longue.
Equinoxe de printemps, le soleil rentre en bélier. Vénus le suit de près. Je me décompose. J’agonise dans le secret de ma maison 8
Soleil exalté. Entends-tu ta chanson qui monte, qui perce la surface, qui porte en elle sa floraison ? J’entends les oraisons funèbres de mes désirs qui s’amoncellent dans la discrétion de ma maison 8. Le feu du bélier les emporte. J’entends les lamentations de mes joies qui se précipitent, qui se déchiquètent, qui périclitent. Elles mordent, elles morflent, elles succombent.
De la balance au bélier.
De l’équilibre à l’explosion.
(info: nudité sur les prochaines images)
Lire la suite « Equinoxe, bélier, tulipes »Retrouver un pouvoir personnel: la magie comme volonté (7 de coupes, La Mort, Page de pentacles)
Proprement alignés sur l’étagère, les flacons d’une thérapie de la discipline dégagent une odeur aseptisée. Ici, tout est dans le rang. On a organisé, on a étiqueté et, surtout, on a capturé. Ici, on fait le travail du pouvoir-sur. On a discipliné le pouvoir-du-dedans. On fait correctement les poussières afin de donner le change. On referme la vitrine pour célébrer la distance. Ici, on a déterminé les limites de l’humain-e fonctionnel-le, intégrée dans le système, dans le rang, sous contrôle.
Si tu prends l’ascenseur et que tu descends, et puis que tu descends encore, et puis que tu t’aventures en dehors de ta cage de verre, tu peux sentir l’herbe sur tes orteils. Tu peux laisser le vent caresser tes poils. Tu peux écouter les messages qui circulent avec la rivière. Tu peux sentir le humus qui gronde. La terre réclame. La boue régénère. Voilà où tu laisses des offrandes. Voilà où tu sacrifies. Voilà où tu tranches. Voilà où tu meurs. Voilà où tu renais. Voilà où tout se renouvelle. Où tout cesse. Où tout (re)commence. Voilà où les flacons ne capturent rien. Où le courant des ruisseaux a raison. Où les plantes nettoient. Où les rêves s’envolent. Où les rêves s’immolent. Voilà où l’on souffre et où l’on guérit. Perpétuellement. Dans le désordre. Dans l’infini. Avec la révolution des astres. Avec la ferveur du compost. Voici où l’on partage. Voici où l’on est vulnérables. On est effroyables.
Ici, les disciplines n’ont pas étouffé notre créativité.
En lisant le chapitre « Retrouver un pouvoir personnel: la magie comme volonté » dans Rêver l’obscur de Starhawk.

Retour sur l’Equinoxe d’automne 3
Il n’y a pas de répit pour les créatures de l’entre-deux
Des portes, des orifices, le froissement des plumes, le murmure du vent
Les prédictions ne sont pas joyeuses
Les créatures des entre-deux sont sur le front
Appelle ça une armée si tu veux
Appelle-nous des sorcières
Appelle-nous des téméraires
Nous sommes sur le fil des équinoxes
Et déjà au cœur de l’automne
Et déjà à frôler des cailloux des cimetières de nos pieds nus
Nous flottons
Nous sommes la brume
Nous ne connaissons pas de répit
Créatures des entre-deux
Le chaudron, la fumée, le feu, la potion, la cuillère, les enfers
Nous sommes
Tou-te-s entièr-e-s
Nous ne sommes pas faites de pierre
Nous sommes le mouvement
Insoupçonnables
Les imperceptibles créatrices de l’entre-deux
Les créatures de la matrice
Au fin fond et à la surface
Nous sommes
Ainsi soit-on
Processions
Un texte canalisé en août lors de l’espace sacré Fête des Moissons de Valiel Elentari
Rester dehors pour regarder les étoiles. Nemoralia, perséïdes, assomption, cosmogonies. Souvenirs.
Où étions-nous ?
C’était un jour comme un autre
ordinaire
l’air piquait un peu
à part ça, ordinaire
Je me revois là-bas
Le sentiment d’absence
de vide
de circonstance
Les visages de circonstance
Les villages en transe
On avait chaud
Le ciel se déchire
se fissure
Abyssal

Tu descends ou tu montes ?
C’est la valse des psychopompes
Marie entourée de ses anges
Portée par les nymphes
Nous marchions, transpirantes
accablées par la chaleur
et les flambeaux
…… Les flambeaux
Les étoiles filantes dessinent le ciel
Des bouts de nous
On a laissé des traces
On s’est laissées dans les trances
On s’est laissées aller
Tu te souviens de mon odeur
Dans les noms que je te donne
Catalogue de curiosité (…)
On entend les sons du monstre du lac
Ce soir on n’a pas peur, même si on crève de trouille
Je suis poussée sur tes épaules
On me porte
en procession