

avec Cathou
Un texte canalisé lors d’un espace sacré polythéiste de Valiel Elentari sur le deuil avec la présence de la déesse Freyja.
Dans les méandres
Dans les déserts
Terres arides
Ruisseaux desséchés
Je cherche mes larmes
J’appelle mes larmes
Je cherche comment pleurer
Dans les sillons laissés par le souvenir de l’eau
Les traces du courant
Les pierres polies
Je cherche
Il faut creuser, creuser
Il faut creuser pour que jaillisse la source
Des torrents
Des larmes, des sanglots
Des tourments
Ainsi, je ne suis pas desséchée
Ainsi, je prospère
Féconde
Des larmes
De pluie pour que poussent les récoltes
Ainsi je suis en vie
Je m’arrête là
Je me pose sur la berge
La révérence… ça fait plusieurs fois que je tire cette carte du tarot de la dévotion pour des tirages collectifs. Sauf qu’elle me dérange alors je la range et je nie le tirage ! 😊 Cette fois, je n’y échapperai pas !
C’est que la Révérence semble demander de nous une abnégation face au divin. Un état de dévotion qui en appelle aussi à notre dévouement. Qu’acceptons-nous d’offrir ou de sacrifier à nos dieux et déesses (si on croit en un/des dieux) ou au divin en nous et en tout (si on prend le concept sous un aspect plus métaphorique) ? Sacrifions-nous (des parts de nous, des objets qui nous sont chers, le fruit de notre labeur) ou laissons-nous les offrandes qui nous arrangent ? Ou bien le faisons-nous « à la demande de » ? Si nos offrandes répondent à des appels, où se place notre libre-arbitre ? C’est que les déités peuvent se montrer exigeantes !
Quand j’étais enfant -je devais avoir 7 ou 8 ans- j’ai fait don d’une de mes barbies pour une organisation. J’ai bien écouté les cours de catéchisme : pour que notre don gagne en valeur, il faut qu’il soit désintéressé, ou mieux encore, qu’il nous affecte, qu’il nous transforme. Il fallait aussi, pour preuve de notre respect pour les bénéficiaires du don, un objet de valeur à nos yeux. J’ai choisi ma Barbie préférée. Elle avait une robe de princesse irisée avec un bustier rose et des manches courtes bouffantes. Elle ressemblait à une déesse, irréelle. Elle m’a manquée, mais je ne l’ai pas regrettée.
Presque 20 ans plus tard, je suis fièrement débaptisée. La charité chrétienne me pose problème. La religion n’est pas ma tasse de thé. Mais je suis polythéiste.
Ce polythéisme ne me donne pas toutes les réponses. Il me pousse dans mes retranchements. Il m’amène à considérer et reconsidérer et déconsidérer les notions d’offrandes, de sacrifices, de don, de dévotion, de révérence. L’enfant que j’étais se montrait plus intuitive. Elle admirait Bernadette Soubirous qui était tombée à genoux, avant de creuser et de manger de la boue pour fusionner avec la Grande Dame, la divinité lumineuse, face à elle.
Lire la suite « La Révérence »Dans ma tête, cette publi ressemblerait à quelque chose de subtil sur les inondations qui viennent en rêve. Les raz-de-marée qui déferlent. Le vent qui mugit. Se sentir toute petite face à l’univers. Rester sidérée. Ou courir pour en échapper.
Ce serait à propos des rêves où le flot de l’eau recouvre tout et comment au fil des années ils se sont avérés annonciateurs d’un épisode au mieux dépressif au pire psychotique. Ma santé mentale emportée par le courant.
Cette publi parlerait du passe-droit que m’a accordé la Grande Prêtresse au fil des ans : je peux soulever le voile et tremper le bout des orteils dans ses eaux profondes.
J’articulerai un truc complexe sur le fait que La Lune, c’est pas forcément savoir nager. Juste plonger avec la peur. Et revenir. Je dirais quelque chose de très sensé sur toutes ces années durant lesquels j’ai cru ne jamais revenir de la folie. J’ai voulu crever, je l’ai tenté souvent, pour lui échapper. Lire la suite « La Grande Prêtresse et La Lune. Raz-de-marée »
Un point sur la roue de l’année n’existe jamais sans sa connexion aux autres. C’est particulièrement le cas pour les polarités. Équinoxe de printemps, le jour et la nuit sont d’égale durée. La lumière du jour augmentera jusqu’au solstice d’été. Elle restera plus longue que les nuits jusqu’à Mabon, l’équinoxe d’automne. D’ailleurs, pendant qu’on célébrait Ostara, c’était Mabon dans l’hémisphère sud. Les concepts de cycles des saisons évoquent souvent l’interconnexion, finalement.
Un équinoxe de printemps en confinement me ramène le bruit des vagues, superposé à celui de ma respiration en méditation. J’étais à la Mer du Nord pour l’Equinoxe d’automne. J’y ai rencontré Nehalennia, la déesse de la Mer du Nord et des échanges. J’ai réalisé des rituels autour de figures de mères, en particulier Déméter. J’ai célébré l’autonomie de Perséphone autant que le dévouement de son entourage. Il paraît qu’elle revient des Enfers au printemps. Il paraît qu’Hékate accompagne ses voyages.
J’ai récolté des semences de roses trémières, des baies d’églantine, de rose sauvage et d’aubépine. Le vent balayait les peupliers noirs auprès des ruines de l’Abbaye de Notre-Dame des Dunes. Je récoltais les branches. Mabon, célébration de récolte. Le printemps suggère de ne pas amasser, d’utiliser, de rendre à la terre, d’offrir. Accumuler ne sert pas, paraît-il. Lire la suite « Relier les équinoxes d’automne et de printemps. Souvenirs. »
Troisième quartier.
Vision du dedans.
Entrailles éparpillés.
Disséquer les tourments.
🌗
Dernier quartier.
Offrir ses tripes aux trois voies.
Bientôt.
Débarrasser, offrir.
Qu’Elle s’en régale. Lire la suite « Dernier quartier de lune »
Une prière/méditation le sureau en fleur. Ce n’est pas encore la saison, je livre un vieux texte. Le sureau, en particulier l’essence de fleurs de sureau que j’ai récoltée l’année passée, m’appelle en ce moment. Dans la forêt, il y a 10 jours, les feuilles de sureau commençaient à apparaître. L’arbuste de sureau, au niveau du folklore, a une réputation proche de l’aubépine. Il abriterait des fées par exemple. Les baies de sureau, récoltées à la fin de l’été, participent aux remèdes anti-grippaux. Elles ont des propriétés anti-virales. Ce n’est peut-être pas pour rien que le sureau m’appelle ces jours-ci! T’inquiète, je ne prétends pas que c’est un remède au covid19 hein, mais simplement: la sagesse et l’esprit des plantes font partie de notre environnement. Alors, cette méditation pourrait te faire du bien – comme elle m’en fait!
La plante est si belle avec ses premières fleurs. Avec ses grappes comme des réseaux. Une toile. Le dos des mains parallèle à la terre, j’ouvre progressivement mes doigts. Le sureau monte si haut. Il cherche la lumière. Il s’élance. D’ici, assis-e sur le sol, on voit comme il est haut. Toutes ces multitudes sont connectées : ancêtres, guides, esprits des arbres, racines, sorcières. Des branches forment des arches. Des ponts. On n’est pas seule, on n’agit jamais pour soi uniquement, on est en connexion. On reçoit et on transmet. C’est la responsabilité des sorcières.
Les arches abritent les fées, les elfes, les présences. La multitude. Iels disent que la sagesse n’a jamais cessé d’être là. Elle vit. On vit. Hécate aussi. On est connectées. On reçoit. On transmet. Je ne suis pas que la descendant-e, je suis aussi l’ancêtre qui transmet. J’ai un devoir. Une responsabilité. Comme le sureau. Comme tout. Lire la suite « Méditation avec les fleurs de sureau »
L’œil aguerri du faucon
Toi qui assistes de très loin
Entourée des tiennes
Maîtresse des covens
Ou dans le silence des dunes
Marcheuse de la solitude
Hekate-Artemis
Tu assistes
Tu vises d’une main assurée
Ta lance ne manque pas une cible
Bouillante
Ton arc tendu condense les passions
Les routes n’ont aucun secret pour toi
Hekate des oracles
Reine des armes et de l’armoise
Gardienne des équilibres
Entre les mondes, les éléments, les créatures
Hekate, tu ajustes
Aux croisements
A l’orée
Dans les clairières
Gardienne du sacré
Divinité des déchets
Protectrice des enchanteresses
Justicière au jugement aimant
Même quand il est sans appel
Tu confies le croissant de la nouvelle lune
Ma réponse à « C’est quoi pour vous être sorcière ? », une des questions posées le 16 novembre lors de la rencontre « sorcières et militance » organisée par charliequeen.org à Le Vecteur.
Sorcière, c’est un mot puissant (au moins autant qu’il est frustrant et fuyant) parce qu’il est polysémique. En raison de ses multiples sens, qui se confirment aussi historiquement, il est impossible de donner une définition définitive et générale de la sorcière. Cette fluidité qui fait que le mot nous échappe parfois est aussi ce qui en fait l’intérêt.
Pour élaborer une définition toute personnelle, informée autant par ma spiritualité que par mon parcours féministe…
Si je dois choisir des termes précis pour définir mes convictions et ma pratique, je dirais que je suis païenne, sensible aux mondes invisibles, intéressée par les pratiques liminales, avec un penchant pour le polythéisme. Si je réalise des charmes et des rituels, ce n’est régulièrement.
Je tire les cartes d’une façon intuitive et divinatoire. Je ne lis pas particulièrement l’avenir, mais j’utilise ce support pour accéder, avec le consentement de quelqu’un, à des informations auxquelles je n’accéderais pas dans mon état « normal ». Pour ça, j’active « les clairs » et je travaille avec ce que j’appelle « les guides ». Je me suis formée et j’ai beaucoup pratiqué pour ça. Mais je n’ai pas été initiée à la sorcellerie ou à la cartomancie au sens traditionnel du terme qui semble encore à ce jour impératif pour certain-e-s. Je n’ai pas la discipline de certaines sorcières. Je fais mon petit bonhomme de chemin assez éclectique dans tout ça.
Je dois dire que le terme sorcière, d’un point de vue spirituel, ne m’est pas utile en soi par rapport à d’autres comme païenne.
En fait, à la réflexion, sorcière, pour moi, c’est ce qui fait le lien entre tous ces éléments d’une part et de l’autre le féminisme ou la militance plus largement. Comme un chaînon manquant.
Tout d’abord, ça crée un lien entre ma pratique et d’autres pratiques:
– je travaille avec Hécate, la reine des sorcières, parmi ses nombreux titres.
– Je m’intéresse à l’héritage de la chasse aux sorcières, même si ce féminicide visait avant tout des femmes et des personnes au genre déviant de la norme, et pas des sorcières.
-Sorcière historique parce qu’en travaillant avec l’invisible, j’accède à des contenus, des informations qui me viennent de l’époque. Et sans doute parce que je suis historienne de formation et j’aime fouiller les histoires.
– Sorcière historique parce que les luttes féministes se sont emparées de « la sorcière » comme une figure de proue depuis les années 60. Le terme sorcière, c’est un héritage féministe vaste. C’est une volonté de continuité critique. C’est de la réflexivité dans les luttes. C’est comprendre d’où on vient. C’est partager des savoirs et des soins en résistance à l’hétérocispatriarcat, au capitalisme, au racisme et au colonialisme, etc.
– Finalement je me retrouve avec un héritage un peu éparpillé, pas forcément cohérent et parfois épuisant. Il y a des liens, certes, mais ils sont un peu discontinus. Il y a du queer, des pointillés. Lire la suite « C’est quoi être une sorcière? »
Pour le festival Sorcières et militance organisé à Charleroi par Charlie Queen, j’ai conçu et testé des tirages de tarot. Avec cet article, j’en livre des versions améliorées. L’idée, c’est que tu t’appropries et que tu adaptes ces étalements en fonction de ta situation. Je souhaite aussi qu’ils soient utiles et qu’ils véhiculent de l’entraide. Par conséquent, c’est génial si ça te dit de lire les cartes à des personnes qui en auraient besoin en suivant ces modèles.
Les tirages proposés divergent, se ressemblent, se recoupent, se complètent afin de coller au mieux à ta situation. Ils couvrent les domaines de la créativité, de l’engagement, de la spiritualité, des collectifs. Et ce, séparément ou avec des ponts entre ces terrains.
Ce sont des tirages personnels pour t’aider à te comprendre et à te positionner, mais sans perdre de vue ta place dans le monde, dans tes communautés ni ta contribution à la justice sociale. Lire la suite « Étalements de tarot engagés »