Des envies qui reviennent Enfin, des étincelles Enfin de quoi activer l’alchimie créative
Ça frémit, ça pétille Puis ça s’emballe Mon cœur, mes passions, mon art Ça s’enflamme
Pas question de laisser la fascination me happer La splendeur des feux D’artifice ne me transfixera pas Le nez en l’air, immobile
Tourner le regard vers moi-même : Je suis la flamme ! Retourner à l’énergie brute Mon feu intérieur s’aligne sur Les inspirations
Je ne résiste pas à l’impulsion Je laisse enfin L’optimisme (ou est-ce l’utopie?) me Saisir, m’étendre, m’ouvrir Des horizons insoupçonnés apparaissent
Ta vérité émerge du cocon Il est temps c’est le moment La vérité de l’instant Ne sera peut-être pas celle de demain
En trempant la pointe de ton histoire Dans l’intégrité Ta vérité ressort assertive Mais ni destructrice ni définitive
En remuant le chaudron de l’intégrité On crée un monde où Nos fabuleuses imperfections peuvent Apprendre, partager, écouter, amplifier, Désapprendre, rejeter, aimer
C’est le moment ! Il est temps d’affirmer Ce qui frémit Ce qui était en gestation Il est temps d’apparaître
A toi de décider pour Toi-même désormais Par pour les likes, pas pour les ventes Pas pour plaire ni pour saisir l’air du temps Pour toi
Ton temps, c’est le seuil d’une ère Un autre temps D’autres temporalités Ta lame intérieure étincelle Tu as suffisamment aiguisé tes choix L’heure est venue de voler De tes propres ailes
Tu t’appuies fermement sur les pierres Que d’autres ont gravées Tu es ferme sur tes fondations Pas seul.e Autonome Interdépendant.e Il est temps, c’est le moment De t’envoler, cher.e papillon.
Tu ne viens plus visiter le tumulus. Tu as oublié le sens des signes. Les traces de mon passage ne t’évoquent rien. Elles n’illuminent rien sur ton visage. La toponymie a enfoui le tumulus. La mémoire a désappris à regarder le paysage.
Je suis sous les tonnes de pierre de l’oubli. Entre toi et moi, les murs de ceulles qui veulent nous détruire. Entre toi et moi, on a défait toutes les histoires. On a enterré tous les trésors. On a banni nos savoirs. Entre toi et moi la distance.
Je suis seule. Tu es seule. Dans ton désarroi, tu gratouilles la surface.
Engage ton corps. Engage ton désir. En gage de confiance, je t’ai laissé les clés. Use de tes pouvoirs ignorés. Allume les torches auprès du tumulus des ancêtres. Lève les yeux au ciel. Je brille pour toi. Cherche en toi les connexions qui nous relient. Entre tes neurones. Quand tes organes de plaisir se gonflent. Entre tes respirations. Quand ta peau touche la sienne. Constellations lesbiennes.
Les ancêtres le tissu conjonctif faisant tenir notre ciel, nos corps, nos créations
Ne me laisse pas, ne nous laisse pas, dans les méandres de l’oubli où on nous a reléguées.
Si tu nous sens vivre en toi, même si nous n’avons plus de nom, nous avons des sensations.
Demain est un autre jour. Tu dis toujours ça et puis demain vient et tu agis juste pareil, comme si de rien n’était, comme si tu ne démolissais pas tout.
Avec ton fantasme de toute-puissance, tu me manipules à ta guise. Tu crois me perdre. Tu m’exploites comme si on pouvait me vider. Comme si je n’allais pas répondre.
Au point du jour, je dépose mon venin sur tes paupières. Je me défends puisque ma subsistance en dépend. Je me défends.
Demain est un autre jour, dis-tu ? Je réduirai tes jours en bouillie si tu continues à faire fi des miens.
Si demain est un autre jour… si, si, si vraiment… alors c’est dès à présent qu’il te faut changer.
Il faut changer. C’est un fameux chantier.
Tu ne peux plus piétiner les Esprits, humaine.
La ciguë comme avertissement. Prends garde à toi. Attelle-toi à l’ouvrage. Dès à présent.
« Garde-les pour toi. Ne les révèle pas. Emprisonne ce qui hurle pour l’étouffer. Couve ce qui te bouffe afin de le vider. Garde pour toi, tiens bon. Encaisse. »
Aaaaaaaaahhhhhhh !
Je suis épuisée d’obéir. Je suis lessivée par ce que j’ai subi. Je suis déformée sous le poids de l’emprise. Je ne suis plus que l’ombre…plus que l’ombre…
Ah !
Chouette chevêche triomphante déboule. Elle perce l’étau. Elle anéanti le sceau. Elle brise les emprises. Elle me venge. Elle abat les murs. Elle libère. La chevêche d’Athéna libère.
Je fouille mes poches à la recherche d’antidotes. Je croque les os à la recherche de ma moëlle, la substance que j’ai cru volée.
Mort. Ainsi, je n’ai jamais succombé. Ainsi, je n’ai pas disparu. Ainsi, je ne suis pas seule.
Je décharne les fruits toxiques. Je mâche la pulpe. Je reprends vigueur. Je trouverai les mien-ne-s. Nous serons à la croisée des chemins. Je sais que nous y serons.
Liens. Ainsi, nous nous réunirons. Ainsi, nous fomenterons. Ainsi, nous extrairons.
Comme nous brillons. La belladone dilate nos pupilles. On développe une vision de nuit. On traque les cris des nôtres. On se sauve, on se protège, on crache.
Ainsi, Atropa rattrapera les agresseurs. Ainsi, Atropos tranche irrémédiablement. Ainsi, rien n’échappe au regard d’Athena.
Qu’est-ce qui anime nos constellations queers? Qu’est-ce qui habite nos interstices? Qu’est-ce qui nous relie? Traveller of vessels. Voyageuse de vaisseaux, voyageur de vases. ✨ Yel s’exclame:
« Monte à mes côtés. En quête! En selle! Nos élans habillent les cieux que nous composons. Nos pulsations habitent chaque particule de cet univers. Nous sommes éparpillées mais reliées. On se dissout. On s’immisce partout. On recompose les constellations. »
Yel dit:
« Je parcours des siècles pour toi. Ça va sonner cliché mais écoute ça: c’est l’amour qui ne meut. L’amour nous met en mouvement. L’amour bouge nos constellations. Voyageurses de galaxies en reconfiguration. Mues par l’amour, nous nous retrouvons.
On refuse la solitude. On refuse ce qui nous dissocie. On rejette ce qui nous isole. On déjoue ce qui brise notre fougue. On se cherche. Plus on se perd et plus on se cherche. Plus on se trouve et plus on cherche à s’étendre. A toucher. A s’aimer. A visibiliser. Connexions.
On crée du lien en arpentant nos galaxies. En voyageant dans notre ciel méconnu mais profondément ressenti, on met au jour des bouts de nous. »
Voyageuses de vaisseaux. En visitant notre univers, on le crée, on donne vie, on fait sens, on défie.
On retrace notre ciel par nos voyages sans temps ni distances.
Penchée sur le vase de divination, j’observe la magie. Des comètes surgies de nulle part se précipitent dans le liquide. Ces boules de feu illuminent brièvement l’obscurité de la caverne. Leurs traînées sont faites de paillettes. Si tôt atterries, les comètes fusionnent avec la matière. Dans mon récipient sacré, l’alchimie opère. Des sphères dorées se dessinent. Des spirales de leur traînées dansent.
Mais déjà, d’autres comètes. Déjà, plus de feu, plus de force, plus de créations.
Comme là-haut, de même ici-bas, dans les souterrains, dans les entrailles. Comme dans le ciel étoilé, comme dans l’univers, de même dans mon bol.
Je n’ai pas la compréhension de tous les mystères. Mais je suis sur le rebord de la bassine. Mes yeux plongent dans l’immensité. Je n’ai pas la compréhension, mais j’ai l’intuition. Je verse les précieux liquides. Les explosions dans les cieux viennent à moi. Ma grotte, la régénération. Je perpétue la régénération.
Au mur, sur les parois, les trainées des comètes laissent des œuvres. Des horloges aux mécanismes alambiquées. Les trajectoires des planètes. Diverses manières de calculer ou d’inventer le temps. Des manières de se raconter. C’est joli.
Sur mes doigts, les paillettes dorées que m’ont offertes les comètes. Les messagères. Je dessine des traînées sous mes yeux. Je les étire sur mes joues. En frôlant Vénus, les messagères ont reçu des ornements. La beauté dans les yeux, je salue l’étoile du soir. Conjonction. Cazimi. L’étoile du matin. L’étoile du soir. L’étoile du matin.
Ici s’étalent mes espoirs Sous l’impact de la foudre, ils volent en éclat Le vent les éparpille sur le sol Les lambeaux de ma fierté jonchent la terre La jachère de débris, les cendres de l’hubris
Ici s’effondrent mes rêves Sous les coups, ils battent en retraite Un tas de ruines pour dernier rempart Les barricades s’embrasent dans un feu de terreur L’autocombustion gagne mon cœur Je pars en fumée, je m’égare en volutes
Je m’accroupis. Quand il ne reste rien, que peux m’enseigner la boue ? L’eau croupie répond : beaucoup de bactéries.
Je pars de micro-organismes s’il le faut. Le macrocosme se révèlera en temps voulu.
Je m’assieds face à toi, mon adelphe. Que disent les espoirs quand il n’en reste que des morceaux ? Tu jettes les pierres. Ainsi mes espoirs s’étalent. Mes coups de foudre éclatent. Un vent de promesses nous fait frémir. Tu fixes les flambeaux dans la terre. Tu dis que le chemin est sinueux, mais que les guides sont auspicieuses.
Je traduis tes rêves, mon adelphe. Que révèlent tes tréfonds ? Je bats les cartes, je coupe le tas. Tes rêves sont les fondations qui ont résisté. L’incendie prépare le terrain de nos victoires à venir. On s’embrasse. On rit. On bouge. Dans les volutes de fumée, je vois que nous serons.
Souvent associé à la charité en raison de l’illustration du Waite-Smith, il pousse à réfléchir aux rapports de pouvoir. Qui détient les ressources ? Qui redistribue le surplus et pourquoi ? Qui organise les redistributions ? Quelles hiérarchies s’inscrivent dans ces relations ? Qu’est-ce qui fait l’échange ? Si les subalternes occupaient le centre de l’image, que diraient-yels ? Les écouteraient-on ? Comment circuleraient les ressources ?
La balance est le protagoniste du 6 de pentacles, en écho à la carte de La Justice. Que retire-t-on d’un échange ? Si on offre, est-ce désintéressé ? Si on a quelque chose à gagner, est-ce le prestige, la reconnaissance ? Où est l’équilibre ? Faut-il le préserver ? Qui s’en porte garant-e ?
On considère parfois que, dès lors qu’on offre temps, compétences ou argent à une cause ou à un mouvement, il ne faudrait rien gagner en contrepartie sous peine de vicier notre engagement. La satisfaction de participer au changement social, les liens que l’on noue, le soutien qu’on reçoit ne doivent-ils pas être posés sur le plateau de la balance ? A quel point comptent-ils ? Ils pèsent à la fois pour soi-même, pour le sens qu’on donne à notre vie, et pour le monde qu’on construit. Les modalités de notre implication sont les prémisses d’un monde dans lequel toutes les participations seraient valorisées. Les liens que nous créons assurent la pérennité de nos alternatives. N’est-ce pas gratifiant ?
Puisque le 6 de pentacles interroge la répartition des ressources, les enjeux sous-jacents sont foncièrement sociétaux. Faut-il se substituer à des Etats défaillants en organisant des récoltes de fonds ? Faut-il créer des réseaux d’entraides et des « plateformes citoyennes » ? Ou bien faut-il exiger un Etat fort qui assurerait une répartition équitable des ressources ? Ou refuse-t-on plutôt de laisser une structure (hiérarchique, bureaucratique, institutionnelle) décider de ce qui est équitable – comme si on pouvait en fixer une définition et des pratiques une fois pour toute ? Comment s’auto-organise-t-on ? Comment gère-t-on les ressources d’une façon communautaire ? Comment détermine-t-on la participation de chacun-e participe de ses capacités ? Peut-on créer une dynamique d’interdépendance où la valeur de chacun-e est reconnue plutôt qu’un rapport de dépendance à travers la charité, la protection (des enfants, des animaux, de la nature) ?