Pour la saison des éclipses
Nous sommes submergé.e.s dans les eaux du mysticisme. Nous ne faisons qu’un.e avec les profondeurs, avec le cosmos, avec les déités, avec les monstres, avec les rêves. Tout fusionne dans l’océan des Poissons.
Malgré l’envie de nager dans cet idéal nous devons rester vigilant.e.s. Cette belle hyper connexion nous leurre. Malgré la magie de La Lune, tout ici n’est pas conforme à son apparence.

Quand l’obscurité de La Lune nous appelle à notre meute, à nos instincts, à notre imagination, on a envie de courir, débridé.e.s, sans laisse, sans garde-fou, sans réserve, sans garde-loup.
On répond spontanément à l’appel. Une mémoire profonde, engloutie, oubliée jaillit à la surface. On est persuadé.e.s qu’elle ne peut pas nous tromper. Elle semble trop évidente pour s’en méfier.
Pourtant, il est facile de s’égarer au clair de lune, méprenant la fiabilité de son éclairage pour celle du jour ou d’une lampe.
Beaucoup trop facile de se perdre dans les méandres de l’infini, d’y perdre un peu trop de sa raison, de louper le dernier train.

Avec La Lune, on se retrouve semblant de rien à errer.
Déboussolé.e.s.
On perd le Nord.
On a l’impression de perdre la boule.
L’appel de l’Inconnu peut céder sa place aux tourments de l’indéfini, aux jeux d’illusions.
Incontournable, La Lune fait partie de nos existences. Elle nous offre des expériences profondes, totales, émouvantes. Elle nous aide à ne pas prendre pour acquis un rationalisme exacerbé. Elle nous connecte à la magie. Elle est un enchantement. Une vision qui nous marquera à vie. Un rite de passage induit par un état de conscience modifié.
Elle est vitale. Elle nous sort de nos limites. Elle nous dissout. Elle nous nourrit.
Elle est inévitable. Rechercher des itinéraires alternatifs ne ferait que prolonger l’expérience. ça la rendrait plus douloureuse. Plus dangereuse.

Mieux vaut toutefois ne pas s’aventurer sans équipement dans son univers sans frontière.
Quel est notre fils d’Ariane ? Les miettes de Petit Poucet sont-elles stockées dans nos poches? Les pacte signés avec Ursula ne valent pas ici. Ils sont rencontrés par un rire odieux.
Il nous faut des outils. De la ruse dans ce monde à l’envers. Des robustes limites personnelles et/ou collectives.
Bénéficie-t-on d’un soutien thérapeutique? Si non, ne pourrait-ce pas nous stabiliser pendant notre immersion dans les fonds marins ou pendant notre voyage spatial intergalactique ?
Quels sont nos réseaux de soutien? Nos bouées ont-elles besoin de rustines?
Qu’est-ce qui nous connecte à la surface ?
