Coincée entre la Mort, le Diable, l’Arcane de la Tempérance constitue autant un répit bienvenu qu’un miroir aux alouettes.
Il y a 3 ans, j’ai failli me faire tatouer l’ange de la Tempérance de Niki de Saint-Phalle sur le bras. Ce rappel d’un équilibre précaire aurait enchanté mes bras striés de cicatrices. Je pensais à toutes les années que j’avais passées tiraillée entre euphorie et dépression. Je songeais à l’alchimie des larmes que j’avais versées pendant plusieurs mois en trouvant un peu d’équilibre : la joie d’avoir survécu, le soulagement de vivre -enfin- et non plus de m’accrocher à une vie que je souhaitais quitter. Les mêmes larmes de joie quelques années plus tard dans l’extase de la rencontre de Rose. La Tempérance signifiait tout ça.
Elle a mauvaise presse, la Tempérance, trop posée, trop apaisée, trop simple. A 27 ans, je pleurais avec la Tempérance, acclamant le nouveau jour qui se levait. Le club des 27 ne serait pas pour moi. Après 15 ans de pensées ou d’actes suicidaires, je me révélais à moi-même. Alors, trop apaisée, franchement, pourquoi pas ? Elle n’est pas très rock’n’roll, la Tempérance, mais c’était le juste rappel que la vie ne tient qu’à un fil. Le rappel qu’il est compliqué de se trouver, de respirer en harmonie avec soi-même. Pour certain-e-s d’entre nous en tout cas.
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