Je te propose l’exercice de journalling* que j’ai réalisé pour le passage à l’année nouvelle. On trouve plein d’autres exemples et de tirage en ligne. Celui-ci m’a été inspiré par mes propres tirages de tarot et oracle.
Peut-être que tu y trouveras aussi ce dont tu as besoin dans l’espace liminal entre 2021 et 2022 (mais oui mais oui techniquement on est en 2022, sauf que la lune est encore invisible dans le ciel, ce sont encore les vacances pour certain.e.s et puis zut quoi, on vit lentement par chez moi, on étire les entre-deux autant qu’on peut ^^).
Dans les ondes azur de mes rêves Ondées estivales sur ma peau fatiguée Revigorantes pour mes muscles Je fais venir la douceur Je fais venir les vagues dans mon corps Le mouvement dans mes canaux Entière, je vibre d’éternité Et de présence de cet instant – éphémère
Je n’ai besoin que de moi Pas besoin d’être à l’endroit Mais l’attachement à cet endroit M’anime des chants de la source Ses ondes, ses frissons La colline est née des sédiments laissés par le retrait de la mer Un grain de sable L’échelle de l’humanité Et celle de l’éternité
Je me plonge dans ce corps Celui de ma juste place Ni exubérante ni insignifiante Juste Cet instant Les temps immémoriaux La mémoire de la terre Les courants de l’eau Les ondées J’ondule
A la recherche des morceaux de mon âme, Je plonge je plonge
I’m diving in search of my bones The bones I hid here in another life Maybe in another world
Je suis sauvage, instinctive Je suis dans l’interstice entre les louves et les chiennes Mon squelette conte l’existence d’une espèce Dont on a perdu la trace Je cherche les os que j’ai enterrés ici Quand j’ai dû fuir Pour survivre
In my dreams, I meet the ancestors Who remind me of my instincts In my dreams, there is snow in July Rage, lust for life Lust for the sake of lust In my dreams, the confidence To make it through the floods
Au réveil, le sang couvre mes jambes Témoin des luttes Témoin des ongles arrachés à creuser à creuser A creuser pour des os Des traces Une validation Quelque chose
Blood on my legs in the morning I remember some of the codes The rest is lost again Again I curl I howl I spin I tear open Another morning without the precious pieces of my soul
Mon corps se tord Je hurle je hurle A l’appel de ma meute Je hurle je hurle Pour conjurer la solitude Mon corps se tord Je me recroqueville Je suis inerte Je me tords et je hurle Où sont passés mes désirs Et mes os Et mes ancêtres Et ma meute Où ? Où ? Ahouuuhouhhhh
Interprétation du jet de cartes en écriture automatique + lecture spontanée
J’éclaire mon chemin. Faiblement, d’une lumière aussi vacillante que ma main, la lanterne partage son éclat. Elle donne naissance à des ombres. Je sursaute. J’éclaire malgré l’épaisseur de l’obscurité dont le manteau de pierre pèse sur mes épaules.
Mes doigts trouvent la fente dans le tronc. Le creux de l’arbre répond aux frémissements de mes doigts. L’excitation coule le long de mes articulations.
Je bois goulûment la sève à même l’écorce. J’arrose les racines en retour. Nous fusionnons. J’entre. J’entre dans l’intimité de l’arbre. J’entre dans le creux du monde. Je n’ai plus besoin de lanterne car l’élixir est maître de mes visions.
Mes os s’entrechoquent. Je suis réduite à une version dépouillée de moi-même. Les os forment la limite entre la terre profonde, les existences passées, les secrets dont on m’a dépouillée et l’infinie capacité à revenir des morts. J’orne mon crâne d’une couronne de fleurs.
Les fleurs sauvages poussent sans la photosynthèse. Elles sont primaires. Brutes. Primordiales. Irrécupérables. Inénarrables. Les fleurs sauvages poussent dans le pot de mon crâne décharné par mes années d’errance. Les fleurs sauvages poussent dans les tripes des êtres de la nuit, dans les entrailles des chats qui chassent sans lassitude, dans les viscères des créatures qui s’échappent sans relâche. Les fleurs sauvages poussent, champignonnesques, dans les vestiges de mes articulations. Elles poussent dans les vertiges de mes hallucinations.
Tout en bas, je suis épuisée, guidée dans ma danse macabre par le bruit de mes os qui s’entrechoquent. Je suis guidée par la musique de mon être élémentaire, cet être qui n’est plus à moi, qui n’a plus d’identité. Cet être composé-e de ramifications et de mycélium est guidé-e par la cadence des os. Epuisée, elle se blottit dans la tasse de thé. Elle dépose ses glaires, coussins de fortune, avant de s’endormir.
Tu liras son histoire dans les formules micellaires déposées autour de la paroi quand la tasse sera vide. La tasséomancie ou l’art d’entendre les fantômes. L’art de relâcher la lune ou l’existence dans un chaudron. Je reviens. Tu sais que je reviens. Comme la lune toujours revient, je reviens. Recomposée, décomposée, j’émane du chaudron. Mes vapeurs agrippent des nuages. Bientôt, je serai la brume. L’aurore ne m’attend pas. Je reviens pourtant, flottant sur sa croupe. Substantielle, je rampe. Je suis matière. Mon histoire éphémère ne connaît pas de fin. Que des renouvellements…