L’automne. Le voyage de Perséphone. Son retour dans les Enfers. Hekate, activement protectrice, gardienne des chemins. Le colchique des prés. Un récit à plusieurs voix, entremêlées.
Déméter a gémi
Sa plainte a retenti
A travers la terre
Les souris ont frissonné
Les hiboux ont décollé
Elle a cherché
Elle a erré
Elle a cherché
« ça va faire dix mille ans que je te cherche »
J’ai entendu ses cris
Je suis devenue ses cris
Hekate a révélé son voyage souterrain
Alors, nous avons creusé
Reviens, reviens Koré
Remonte
Nous t’enlèverons au violeur
Tu reviendras
Nous serons réunies
Complètes
Comme si rien ne s’était passé
Comme avant
J’ai gratté la terre, Koré
Déméter a hurlé dans les trous de taupe
Elle a déposé ton nom dans les cavités
Koré
Elle a gelé nos cœurs
Elle a punit la terre entière
Du malheur qu’Hadès t’infligeait
Ou lui infligeait ?
Déméter, drapée de misère
A éclairé de ses torches
Tous les recoins
Elle n’avait pas accès à toi, Perséphone
Désormais chez toi dans les Enfers
Régnant sur la pourriture
Perséphone, ma fille
Perséphone, toi dont on a écrit le destin
Toi qui règnes sur les destins
Les crânes s’entrechoquent sous tes pieds
Ton trône est brûlant
Perséphone, la rebelle
J’ai refusé d’être sa gentille petite fille
La prisonnière qui obéit
La beauté qui ne fait pas de remous
La charmante parmi les fleurs
Un sourire aux lèvres et la docilité
J’ai refusé de rester au second plan
Ma puissance a envahi mes ambitions
Il ne pouvait plus en être autrement Lire la suite « Le voyage de Perséphone 1 »