Cet article s’inscrit dans une série sur l’éthique et le tarot.
Accessibilité
Pense à développer ton offre en termes d’accessibilité. L’audio (non sous-titré) ne convient pas à tout le monde. Si tu reçois sur place, pense à préciser s’il y a des marches, si tu utilises des encens ou des bougies qui peuvent incommoder, si tu partages l’espace avec des animaux, etc. Mieux encore, prévois des adaptations et des alternatives de ton environnement. Il y existe des listes de suggestions pour rendre un espace « fragrance-free », sans parfum. Quand tu choisis des sièges pensent au confort de tou-te-s. L’accessibilité est une question large et complexe qui devrait traverser tout ce que nous faisons. Elle concerne les handicaps mais aussi toute nos façons d’interagir avec notre environnement, d’apprendre, de communiquer. Parfois, ça crée des clashs, ce qui requiert principalement notre adaptabilité. Ainsi, un chien indispensable pour l’accessibilité d’une certaine personne (aveugle, anxieuse,…) peut laisser des poils qui empêcheront des personnes fortement allergiques d’accéder à un espace. Ou encore, dans les périodes où mes problèmes respiratoires sont prononcés, la fumée de tabac est un frein d’accès sérieux. Cependant, la cigarette est ce qui permet à beaucoup de personnes de gérer leur stress. L’accessibilité demande des aménagements qui prennent en compte la variété de nos situations. Elle répond à l’ensemble des obstacles qu’une société globalement validiste met en travers de nos routes. On se plante forcément quand on essaie de mettre en place des espaces et des formules qui se veulent accessibles. J’ai fait plus d’erreurs que je ne voudrais l’avouer dans ce domaine. Ce n’est pas parce que j’ai un syndrome d’Ehlers-Danlos et que ma santé mentale a longtemps compliqué mon accessibilité à des espaces conçus pour les corps valides que je n’ai pas foiré quand j’ai essayé de développer des alternatives. Encore une fois, le doute et la remise en question sont nos moteurs.
Ressources sur le sujet : Mia Mingus et Leah Lakshmi Piepzna-Samarasinha
S’adapter à des situations variées
Si tu tires les cartes à un événement, tout dépend de l’ambiance. A une soirée, une affiche avec quelques points d’attention suffisent. A un festival, quelques paragraphes relatifs à ton approche des cartes peuvent être à disposition près de la liste d’inscription. C’est franchement difficile d’anticiper ce qui va fonctionner quand on tire les cartes en extérieur. Ça fait plus de 3 ans que je le fais occasionnellement lors d’activité. Je commence seulement à y voir clair dans ma communication. Mais je tâtonne encore. Si tu lis l’anglais, je te recommande l’ouvrage Have Tarot Will Travel: A Comprehensive Guide to Reading at Festivals as a Tarot Professional de Jenna Matlin et les articles de Beth Maiden.
Le temps à prévoir pour un tirage à un événement, les exigences auprès de l’organisation (bruit, lumières, intimité) ne font pas partie de la charte en tant que telle mais peuvent faire l’objet d’un document que tu remets quand tu reçois des propositions d’intervention.
Points essentiels
Parmi les points qu’on recommande souvent d’aborder dans une charte éthique que je ne développe pas davantage pour l’instant :
N’oublie pas qu’il n’y a pas de « bonne » réponse ni de fonctionnement immuable, juste la nécessité d’être clair-e avec toi-même et avec tes consultant-e-s.
Est-ce que tu contactes les esprits des morts, les guides ou autres ? Autant avoir une réponse toute prête pour ce genre de question car des consultant-e-s peuvent se montrer insistant-e-s.
Est-ce que tu acceptes de faire des tirages réguliers pour quelqu’un-e. Si oui, dans quel cadre ? Sinon, quand juges-tu qu’une personne a recours au tarot au lieu d’essayer d’intégrer les leçons du tirage ou quand estimes-tu que tu accrois sa confusion au lieu de l’aider et comment peux-tu la réorienter ?
Est-ce que tu acceptes de tirer les cartes au sujet de tierce personnes ou uniquement de la consultant-e ? Ici, la question du consentement peut se déployer. La vigilance est de mise pour ce genre de question !!!
Est-ce que tu acceptes les questions avec des réponses en oui ou non ou uniquement les questions plus complexes et plus autonomisantes ? Si non, refuses-tu la consultation ou prends-tu le temps de reformuler la thématique avec lae consultant-e afin de l’orienter vers un tirage qui remet son autonomie au centre ?
Est-ce que tu as une liste/un site de ressources de professionnel-le-s de la santé et de la santé mentale vers laquelle renvoyer des consultant-e-s (potentiel-le-s) pour des questions qui ne sont pas de ton ressort.
Prête garde à ce type de déclaration:
– mes tirages de tarot donnent des orientations et des pistes, mais lae consultant-e garde son libre-arbitre (si c’est pas le cas de tes lectures, euh, comment te dire… ça va pas là)
– les questions relatives à la santé ne sont pas de mon ressort
– les questions légales ne sont pas de mon ressort
En ce qui concerne ce genre de questions, la législation de ton pays t’interdit certainement de te prononcer sur ces questions de toute façon. Si tu envisages de te prononcer dans ces domaines, vérifie auparavant ce que tu as le droit de faire.
Ton éthique doit aussi t’amener à te demander à quel moment tu renverras tes consultant-e-s vers des professionnel-le-s pour des questions que tu ne traites pas,
Ressources
Fais le tour des chartes de tes cartomancien-ne-s préféré-e-s. Tu apprendras beaucoup !
Ressources conseillées : Sur le Seuil avec Valiel, Lilith Tarot, Beth Maiden, Yarrow Magdalena, Kelly-Ann Maddox, Ethony, Christiana Gaudet, Jessi Huntenburg