Posée pour écouter et écrire (et regarder les écureuils jouer ) dans le bois, j’ai demandé un court message pour « le collectif » ou en tout cas pour qui passera ici et pourra/voudra le recevoir.
Le 4 de récipients et Courage sont sortis. Il s’agit de l’équivalent du 4 de coupes et de la Force dans le Liberation Tarot. Leur message:
Tu as ta place ici Ecoute comment la doser Comment ne pas empiéter sur les espaces des autres Tous poreux, entremêlés autant que souverains
Ecoute comment être relié.e au territoire Car tu en fais partie Tu es une part de cet ensemble
Tu mérites ta place ici Par défaut, comme ça Accepte-la Pratique la gratitude Reconnais la chance que tu as D’être accueilli.e ici Relié.e Part d’un tout
Aussi essentiel.le que les autres Parties de l’écosystème Ni plus ni moins Tu as ta place ici
Accepte-la et rends en retour
La source comme l’océan La goutte d’eau comme la nappe phréatique
La pensée fend la brume. Je me saisis de mes idées acérées. Je perce l’ignorance. J’ouvre la conscience. Je manipule les outils de la pensée critique pour analyser ce que j’observe sans crédulité.
Je teste ce que je lis à l’épreuve des faits, d’un raisonnement, d’une méthodologie. Je n’écarte aucune hypothèse. Je m’offre le plaisir de les décrypter. Je dissèque la pensée.
Je fends le brouillard cérébral qui me guette à force de trop fonctionner.
Je traite les informations. Je trie les données.
Ma curiosité est communicative. J’embarque mes proches dans mes pérégrinations intellectuelles.
Je compose des récits rocambolesques pour leur transmettre mes intérêts.
J’en viens à fabuler s’il le faut. Une fois passée l’épreuve de la critique, les informations peuvent être reconfigurées pour nourrir des histoires, des utopies.
Mes idées sont au service du changement en fin de compte.
Mettre en garde la Page d’épée
Attention aux commérages! Est-ce que tes communications peuvent être dommageables pour autrui? Même si le tourbillon du partage d’information t’emporte, prends garde à ne pas divulguer ce qui pourrait affecter des personnes qui ne t’ont rien demandé du tout. Tes bonnes intentions sont susceptibles de retourner contre d’autres ou contre toi-même. Non, non, non, tout ne fait pas une bonne anecdote.
De même, attention à ce que tes centres d’intérêt multiples ne se diluent pas dans le fouillis de ta curiosité au point que tu n’arrives plus à focaliser ton attention sur quoi que ce soit. Fais le tri avant d’ouvrir tout canal d’information. Certains robinets peuvent rester fermés. Ta soif de connaissance doit-elle être assouvie coûte que coûte?
Ecrire avec le Page d’épées
Pour commencer, il faut réapprendre à écrire. Pour ce faire, il faut accepter de se laisser guider par le feutre, le flux, le message.
qu’il me transporte, qu’il me transporte.
Que la magie opère. Que nous co-créons. Co-crayons.
La plume dans la main de la Page d’épées: laisser les histoires nous traverser. Toutes. Et que les mots n’aient pas besoin de propriétaires. Que l’autrice soit au service. Qu’elle ne soit pas détentrice.
J’ai demandé deux cartes pour écrire un message à qui le recevra (et si tu lis ces lignes, c’est toi alors). J’ai tiré le 8 of flowers (équivalent de 8 de pentacle) et le 3 of vessels (3 de coupes) avec mon nouveau tarot chouchou, le Liberation Tarot.
Ce qui m’est venu:
Tu réapprends à aimer. Comment on entretient une amitié? Avant même de prendre soin les un.es des autres, comment prendre des nouvelles? Mais genre… des vraies nouvelles…
Comment se retrouve-t-on? Comment se découvre-t-on?
Comment tisse-t-on les fils de nos proches dans le quotidien? Un coup de fil? Une pensée?
Comment s’aime-t-on même si on ne se connaît plus? Comment s’aime-t-on assez pour ne plus s’aimer? Pour diverger?
S’enrayer. S’enraciner. Enrager. Se rassembler.
Comment entretenir des amitiés qui ont 10 jours? Et celles qui ont 10 ans? Comment se foutre la paix?
Comment forcer tout en cultivant le consentement? Je suis de celleux qui ne se confient que forcé.es. Et de celleux qui ont besoin/envie qu’on leur extrait des mots. et des maux… c’est facile mais ça sonne juste alors…
Comment ne pas forcer celleux que les mots mettent en danger? Comment être ami.e sans prendre de nouvelles? Comment apprendre à aimer sans masquer et tout en conservant le droit de se cacher.
S’il y a autant de questions et aussi peu de réponses, c’est que le 8 de fleurs invitent à les créer dans la pratique, à apprendre à co-créer l’amour.
En prévision de la parution prochaine d’une vidéo sur mes représentations préférées de l’Impératrice pour le #TopTarotTrump j’exhume des profondeurs mes carnets quelques notes à son sujet.
Interpréter L’Impératrice
L’Impératrice ou la générosité incarnée. Et d’ailleurs, iel est incarné.e. La matière pétille avec iel: son corps, la nature, les écosytèmes, les sien.ne.s. Iel relationne. Iel fait relationner. Iel engendre des relations. Iel affine sans cesse des qualités relationnelles très vénusiennes: rapprocher, harmoniser.
Pour exceller ainsi dans le relationnel sous toutes ces facettes, la vulnérabilité est son maître-mot. Sincère, il s’offre aussi authentiquement que possible. Il cultive un état de réceptivité, d’échange et de don de soi permanent. Ou, pour être plus précise, il fait en sorte que tout cela pousse de façon anarchique et chaotique et, en fin de compte, superbe et opulente, tout comme le fait la nature sans intervention humaine: sauvage, fertile, abondante, diverse, pollinisatrice.
Tout est luxuriant en / autour de / avec L’Impératrice. Dans le même élan, tout est intrinsèquement fragile. Pas de référence aux associations traditionnellement féminines de cette carte, non, non (et on les emmerde de toute manière). Si tout est fragile, c’est qu’il n’existe aucune structure, aucun pouvoir, aucune organisation pour défendre et protéger sa belle anarchie. L’Impératrice est un processus organique. C’est bio. C’est naturel. C’est durable. Dans le même temps, elle est précaire dans des sociétés productivistes, sélectivistes et court-termistes. Elle est plus sensible à la destruction que ces dernières engendrent. Pourtant, elle s’affirme résistance, résiliente et régénératrice. Sans cesse contestée parce que sa générosité sauvage met à mal les pouvoirs-sur et menace l’oppression, elle reste féconde. Elle ne renonce pas. Elle favorise la transversalité et le relationnel. Elle refuse les hiérarchies. Activiste handie, elle prône les interdépendances.
Tandis que la carte numéro 2, la Prêtresse, écoutait, L’Impératrice sert, partage et iel pousse / fait pousser. Si l’Empereur, carte numéro 4, va construire, défendre et organiser, L’Impératrice, quand à iel, réalise, engendre et régénère. Souviens-toi du Magicien, le conduit qui traduisait et transmettait divers éléments. Face à iel, L’Impératrice incarne le foisonnement, le(s) corps, la terre, les rassemblements, le mycélium.
Il vit la Justice, la beauté, le plaisir et la relation. Autant de caractéristiques de son association planétaire: Vénus! Il est le soin, la douceur, la ferveur, la convivialité. Il est la communauté. Il est les liens de parenté (kinship) qui défient les liens de sang, l’ADN et les modèles familiaux oppressifs. Il est le vivant. Il est une ode à la vie.
Lectures recommandées
Anaïs Van Ertvelde, Handicap, een bevrijding Adrienne Maree Brown, Emergent Strategy: Shaping Change, Changing Worlds Cy Lecerf Maulpoix, Ecologies déviantes. Voyage en terres queer
Dans le mycélium de… Notre-Dame de Hunnegem
Cheminer avec l’Impératrice
Comment dialoguer avec la carte?
Dans un registre très différent, je vous partage une version éditée d’un cheminement réalisé avec l’Impératrice du Rainbow Tarot fin mars 2023. J’ai suivi les exercices proposés par Mary K. Greer afin de dialoguer avec la carte de l’arcane majeur à laquelle on s’identifie (“a card of the major arcana that you think best depicts how you like to think of yourself”). Je me base sur l’exercice 1 du chapitre 2 Techniques for working with your personal card de son ouvrage: “Who are you in the tarot? Discover your birth and year card and uncover your destiny” (2011). Certains exercices se trouveraient aussi dans ses livres “Tarot constellations” (1987) et “Archetypal Tarot” (2021).
Le texte ci-dessous, c’est donc de l’écriture “canalisée” (en tout cas, c’est comme ça que je le définis dans ma pratique) avec L’Impératrice, guidée par les questions posées par Mary K. Greer au fil du cheminement et en dialogue avec le dessin de So Lazo pour le Rainbow Tarot. Il en ressort une version souterraine, “infernale” de L’Impératrice, pas forcément calquée sur les interprétations conventionnelles de cette carte, mais divinement en phase pour moi 🙂 Je résume les différentes étapes de l’exercice indiquées par l’autrice.
Première étape, poser à la carte une des questions suggérées par l’autrice. Je choisis: “Qu’est-ce qui veut s’exprimer créativement à travers moi?”
2. Sélectionner un objet sur la carte que me paraît réceptif à la conversation. Je choisis les grenades coupées en deux sur la robe de l’Impératrice. Lui poser ma question.
3. Écrire la première réponse qui me vient à l’esprit (de façon spontanée, sans censure ni hésitation” (…) Ne pas se préoccuper de l’écriture, la grammaire etc. Rester dans la circulation de la conversation pendant minimum 12 à 15 minutes.
Ca donne ceci:
“Qu’est-ce qui veut s’exprimer créativement à travers moi?” Ton reflet dans le miroir. Souviens-toi de l’époque des auto-portraits avec les grenades, de ta poésie. Qu’est-ce que tu as perdu? Si le sentiment de sécurité n’est plus sur internet, où pourrais-tu le trouver? (…) Qu’est-ce qui te fait peur? Pourquoi doutes-tu de (…)? Ton reflet dans le miroir. Ce sont tes doutes que tu projettes sur d’autres. Tu es une artiste. Mais. Quel est ton prochain récipient? Pour y mettre quoi?
C’est à toi de creuser, de chercher cette complexité, cette intégrité. Internet ne t’a pas cassée. Il t’a déconnectée de ton courant. De ta source. Et de ton récipient. Et du coup, forcément, aussi des autres.
Il t’a isolée. Reviens. Reviens. Ton reflet dans le miroir. Les traces de l’âge. Un autre stade de vie. Crone. Tu savais que dire en tant qu’artiviste. Mais… à ce nouveau stade… Qui es-tu? Que veux-tu exprimer et pour qui? Qui sers-tu? (et pas à quoi sers-tu?) Tu te souviens de ces processus créatifs avec nostalgie, mais tu n’es plus la même. Tu ne retourneras pas au même. Tu dois te retrouver. Et, pour ça, te chercher. Arpenter les profondeurs. C’est là qu’est la fertilité. Connais-toi. Tu ne peux pas créer pour partager sans – pas ce sens de qui tu es mais – ce centre de qui tu es.
Tu penses que tu ne peux plus écrire / dire / représenter l’intime car internet l’a dévoyé. Mais… peux-tu déjà redevenir intime avec toi-même? Avec la nouvelle toi? Avant de créer. Parce que c’est créer aussi: accoucher de la nouvelle toi. Oser goûter à la complexité. Devenir plus complexe. Visiter les Enfers.
Tu sais tout ça. Mais tu peines à y aller radicalement. Tu cherches les regards. Commence par le miroir. Commence par te voir. Puis, te regarder. T’apprivoiser. Te déshabiller. Qu’es-tu devenue? Parmi ce qui est devenu ou revenu, quelles sont les parts de toi qui ne peuvent pas prendre le dessus sous peine d’étouffer la vie, les relations,…? Comment aller à leurs racines pour déterminer ce qu’elles veulent. Et ce que tu veux en faire. Tu es ici devant ton journal, avec tes bouquins. Tu sais ce qui veut s’exprimer créativement à travers toi! C’est juste que c’est du travail souterrain, du travail de l’ombre. Du travail que tu te dois à toi-même. Aux tien.nes. Au devenir.
A ce qui doit voir le jour. Et à ce qui va mourir. Tu ne peux pas échapper aux cycles de la vie et de la mort. Sur son trône, Perséphone a parlé: tu ne peux pas échapper à ton devoir, à ton existence…
L’étape suivante selon le parcours de Mary K. Greer: quand on arrive à un seuil dans l’écriture. Il faut alors le conscientiser, le dire et choisir de continuer, de franchir le seuil pour aller de l’autre côté. Il y a alors une série d’autres questions et de réponses que je ne partagerai pas ici.
Chargée du poids Des responsabilités Dépitée La route s’allonge avec Chaque pas Mes enjambées ramollissent
Dégoûtée des échecs qu’on me prie D’assumer Comme si je devais porter aussi La culpabilité de la précarité
Ereintée Parce qu’il faut continuer Se battre pour se mettre à l’abri Ratatinée Par le mépris plus que l’effort Égratignée, entravée par les ronces, Je renonce à lutter pour la dignité, l’équité, la solidarité
Fatiguée, fatiguée
Vaincue, je ne pointe pas la triche Les dés pipés, l’injustice
Lasse, je me débarrasse De ma flamme
Si je croule Sous ce fardeau Si ma demeure faite d’allumettes Coule Si je prends la flotte Et mes rêves avec moi Et ma créativité, et ma niaque, et mes espoirs Mes espoirs… Si je m’écroule Laissez-moi
Laissez-moi Que j’abandonne ce monde qui n’aura pas Voulu de moi
Lâchez-moi Lâchez-moi la grappe avec Le courage, la ténacité Lâchez-moi la trappe à la gueule Laissez-moi sous les planches Sous le plafond devenu parquet Bouffé par la moisissure Bousillée à l’usure Lâchez-moi, je m’en tape J’en m’en tape de tout ce qui est réduit en lambeau Faute de chaleur
Ne me demandez plus jamais de briller La défaite est là, irrévocable Je suis défaite, je suis détruite
Résilience
De la boue. La sensation d’humidité me réveille L’odeur de la terre me rappelle Mon corps se ressaisit Lentement. Derrière mes paupières Le brouillard cérébral s’épaissit Puis, lentement, se dissipe
Je suis en vie. Je suis en vie.
J’émerge de sous les branchages Lentement, douloureusement, vaillamment, Je vois le jour.
Mes muscles froissés par la rosée, mes pupilles caressées par les scintillements de l’aube,
Je vois le jour.
Les bâtons jonchent le sol, le tribut des combats que je n’ai pas gagnés, les trophées des batailles que j’ai menées. Fierté. Je n’ai pas baissé les bras. Ni elleux avec moi. J’ai tenu. J’ai tenu. Quand l’humidité a éteint progressivement toutes mes réserves, tous mes sourires, Quand elle a réduit à néant ce qui me procurait de la joie Et de la force,
Je me suis effondrée Mon fagot dans les bras Je me suis laissée aller à la fin de cycle Je me suis donnée Au néant
Il m’a accueillie dans sa force régénératrice Je me suis reposée
Vaincue certes Mais non sans gloire
Je suis retournée à la terre Pour que l’espoir Revienne à ma sève
J’ai laissé mes bâtons à la moisissure Mes clés au lichen Et ma maison à la froidure
J’ai accepté de ne pas tout sauver, de ne pas revenir intacte, de laisser les lambeaux de moi à la tourbe (décomposition / préservation) Je n’ai pas pleuré Ça demandait trop d’énergie Je me suis laissée aller Je me suis abandonnée
Résilience
Je suis en vie Je suis pleine d’envies Tant pis pour le bois qui ne brûlera pas
Ou tant mieux Bois mort, bois salvateur Garant des écosystèmes Résurrecteur de forêts
Adieu, les envies ravagées par l’humidité Je suis envies
Je m’en vais rassembler du bois pour fabriquer une torche A la fin de l’hiver, je l’allumerai Au bûcher du feu de joie
Walmke, walmke brand
Renaît ma flamme Revient ma joie Reprend ma créativité
Brûle, ma rage Ravage, mon espoir Ravage les forteresses Les murs qui nous coupent de nos vies Les seigneurs qui nous arrachent à la sécurité Ravage ce qui nous arnaque Ravage les dominations Allume-nous
Pour clôturer 2023 / débuter 2024, je vais partager sur le blog certaines de mes archives. J’ai en réserve plusieurs carnets d’articles non publiés!
J’avais tenté d’improviser un zine pour le 24 hour weekend zine organisé fin avril par Echo Zines. Le thème des épées s’est imposé au fil de l’écriture. C’est peut-être une succession de brouillons. Peut-être des réflexions stimulantes.
Le zine manuscrit est à télécharger et à imprimer (au format livret pour en faire un zine / en noir et blanc pour économiser l’encre) en fonction de vos préférences de lecture.
De plus, je l’ai retranscrit ci-dessous à l’aide de la saisie vocale. ça implique des fautes d’orthographe et de ponctuation et je suis carrément not sorry de partager ce que je peux quand je le peux avec les moyens et cuillères dispos. Faites défiler aussi pour voir des photos des cartes du Rainbow Tarot, le jeu qui a accompagné la rédaction!
1. Tirage pour déterminer le thème du zine
le samedi 22 avril 2023
à la recherche d’un fil rouge pour ce zine. une création ? un recueil de texte existant ? avec des collages et dessins ou priorité au texte ? c’est le moment de tirer les cartes pour orienter ce 24 hour zine thing. avec le Rainbow Tarot de So Lazo
Positions et tirage:
check-in . check-up: comment je me sens ? XIII La Mort
inspiration: ce qui demande à s’exprimer, ce que je reçois. 7 d’épées
Tri: ce que je laisse de côté. chevaleresse d’épées
réalisation: le format, le récipient. 2 de bâtons
élan: me lancer dans la création. 2 d’épées
enracinement: garder le cap, rester reliée. As d’épées
Interprétations:
avant d’avancer dans le tirage, passer un peu de temps avec le reflet de mon état en ce moment avec la Mort en position numéro 1. Elle me touche, cette mort du Rainbow tarot, danse macabre joyeux ménage, une farandole, une procession, une célébration de la transformation. J’ai cheminé avec elle il y a peu pour les exercices suggérés par Mary K. Greer dans “What are you in the tarot” (exercice The Triumph, page 22 du bouquin). Texte à lire ci-dessous.
Le 7 d’épées comme carte d’inspiration! je pourrais être déstabilisée mais elle me rassure. c’est ma carte d’enracinement et de centrage pour ce début de la saison des éclipses (dans le Hollow Valley Tarot). je l’appréhende avec ce petit texte que j’avais écrit pour elle le 4 avril:
Se dérober Aux responsabilités qui détournent du cœur. A ce qui demande trop d’énergie.
Se dérober avec les cuillères qu’on peut encore sauver. Ne pas se justifier, trop coûteux en cuillères.
Dérober, malicieuse, rusée, fière de son coup Une cape d’invisibilité Le temps et l’espace de la création? De la solitude?
Dérober La légitimité qu’on ne laissera pas à d’autres le privilège de nous accorder.
cette personne qui s’enfuit avec ses épées emporte ce dont elle a besoin pour créer. la légitimité, j’en ai vachement besoin. ça me fait du bien d’imaginer pouvoir m’en emparer et me tailler avec elle. Ma Mienne! pour ça, il faut aussi me détourner de ce qui me prive de ma créativité. pour cette création de Zine, je le vois aussi comme : me détourner des sentiers battus, assumer l’excentricité de ce qui me traverse. le 7 d’épées ne cherche pas à plaire. c’est une invitation à assumer les bizarrerie. le personnage s’empare des épées et sort du cadre. elle peut inventer. c’est une carte associée au verseau après tout ! l’innovation est au rendez-vous !
je poursuis le tirage pour voir où ça me mène. *** Waouh ! ça en fait des épées ! OMG ! la chevaleresse représente l’impulsivité par rapport au 7 d’épées, plus stratège, plus réfléchie. Les mots sont à l’honneur, mais ils ne seront pas destructeurs. avec le 2 de bâton je me vois encore innover, tester un format que je pourrais reprendre pour d’autres zines. oser de nouvelles choses. en écho au 7 d’épées: peu importe si c’est trop ceci ou pas assez cela point je me laisse guider par ce qui me fait envie. surtout si c’est quelque chose que je me tâte à explorer depuis quelques temps déjà !
Le 2 d’épées complète en suggérant de ne pas intellectualiser le processus. je ne vais pas laisser le mental prendre le dessus, peser mes options jusqu’à me perdre dans le brouillard de mes pensées ! pas de ça ici ! relaxation, méditation, couper les distractions, ne pas gamberger, éviter de tergiverser. réduire le volume du mental et me brancher au canal de l’intuition.
avec l’As d’épées je me laisserai ensuite suivre le fil de mes idées !
2. Avec La Mort du Rainbow Tarot. De la faux aux épées
Je danse ! un squelette joyeux. un cadavre exquis épris d’une danse macabre. je m’éclate.
revêtu de fleurs, de feuilles et même de flammes, je mène la danse avec ma faux. je ne crains pas la Mort. comment pourrais-je ? je suis morte.
La vie reprend immanquablement ses droits comme en témoigne le nez végétal qui me pousse. la valse de la mort et de la vie, délicieusement Grotesque, fécondément implacable.
Je danse ! c’est la nuit. le croissant de la lune balsamique clignote avant l’aube, telle une brève promesse. extinction. force vitale. une énergie appelle le foisonnement de la végétation au sol. dansons. les étoiles se réfléchissent dans la rosée. je coupe des fleurs pour que d’autres poussent demain. je m’habille de leurs couronnes !
Je célèbre ce qui meurt, j’aide à mourir. de mes chants et de mes gestes, j’encourage à partir. Quelles réjouissances !
Il faut que cette matière vivante/ mourante se transforme pour faire place à d’autres vies.
Ici je ne suis plus humaine – ou du moins plus qu’une humaine ; la vie, la nature, leurs nécessités prennent le dessus. abondamment. je ne suis plus à part; je suis la nature. la Mort m’intègre à des vies infiniment plus vastes, plus sauvages, plus nourries.
Je danse portant la lame tranchante de la séparation. elle est signe de vies, de récolte, de partage.
Réflexions sur ce texte écrit il y a quelques semaines.
En envisageant la faux tranchante comme un outil fertile avec La Mort, je pense aux épées, trop souvent perçues comme ce qui sépare, ce qui dissocie, ce qui met à distance. comment se réconcilier avec la suite de l’air ? comment peut-elle incarner une raison qui ne serait pas cartésienne et, par conséquent, destinée à différencier les humain.es de la nature et à les dissocier de la nature en elleux ?
à la manière de la faux, comment les épées peuvent-elles nourrir – le sol, les oiseaux, les humain.es ? faut-il changer les symboles ? plus de vent et moins de lames. rime facile j’en conviens : moins de larmes dans la suite associée au « chagrin » dans de nombreuses analyses de tarots dérivés du Waite-Smith ?
avec les épées, on s’évertue à trouver une place au mental. est-ce qu’il parasite ? est-ce qu’il atténue la force du cœur ? est-ce qu’il nous contrôle ? est-ce qu’il est synonyme du contrôle qu’on cherche à exercer sur autrui, sur nos écosystèmes, sur le temps, sur nos corps? faut-il lutter pour le diminuer ? faut-il l’encenser ?
____ Les mots sont embués dans mon cerveau. très épées. il est temps de faire une pause alors !
3. Les épées au prisme de La Justice et du Valet d’épée
jeudi 26 avril, au jardin botanique de Meise
la crise prémenstruelle aura eu raison de la rédaction. j’ai préféré ne pas m’obstiner. je connais la mécanique prémenstruelle : tant les douleurs aiguës que le moral au plus bas.
mes règles devraient arriver dans quelques heures. pourtant je sens déjà le soulagement hormonal. c’est comme si mes pensées m’étaient revenues. Elle n’avait pas déguerpi mais elles étaient assurément parasitées. impossible de les filtrer dans ces moments-là/ je peux seulement rester aussi enracinée et centrée que possible en attendant que ça passe.
après coup, le 7 d’épées de mon tirage prend une autre dimension. il pourrait représenter ses pensées intrusives. intrusives ? visqueuses. mélasseuses. trop gluantes pour s’en saisir. d’où le remède des 7 dans les suites: patienter et rester aussi centré.e que possible quand règnent le flou, l’incertitude, les illusions, la colère (*biffer les mentions inutiles*)
Le 2 d’épées semble lui aussi se moquer de moi dans ce tirage. il indiquait tout simplement en réponse à élan que j’espérais voir dans cette position : pas si vite, papillon !
avant de partir ce matin, j’ai tiré une carte d’inspiration créative :
la page d’épées (encore le rainbow tarot)
et en complément d’info, La Justice, brandissant elle aussi son épée.
Le thème d’épées continue donc… Je n’avais pas du tout prévu ça.
La Justice.
Je suis mitigée dans mon analyse des épées. Dans mon envie de questionner le tarot, et nos impensés, nos prémâchés, nos clichés, nos failles, nos rapports de domination dans les communautés tarologiques, je balance entre
réhabiliter les épées trop souvent comprises comme les effets destructeurs du mental
casser les épées qui symboliseraient l’anthropocentrisme, le cartésianisme, l’ “Esprit” et toutes les dominations mises en place au nom de “la Pensée”.
Evidemment, La Justice, qui est une espèce de carte mère des épées dans les Atouts (arcane majeur) demande que je fasse preuve de nuances. Pas de simplismes, pas de dualités factices,…
Avec la Page d’épées de toute manière, il ne saurait être question de revisiter mes réflexions éculées. Son esprit vif et curieux invite à suivre les épées, à les laisser me guider. Ni les prendre de haut. Ni les placer sur un piédestal. Aller à leur rencontre et me laisser surprendre. On peut toujours compter sur les pages / valets pour nous inciter à oublier les a priori.
Le coeur ouvert! Comme sur le dessin du Rainbow Tarot ❤
→ Le Valet d’épées
Le vent se lève. il faut que je le suive ! je suis mes idées. j’en attrape d’autres au vol. je les enfile. je cours avec le récit. je m’envole avec lui. je parcours des kilomètres en un battement de cils. je me réveille il y a des générations. je m’endors en 3200. Je suis une aventurière à travers les galaxies de mon imaginaire. je suis vaste. je ne crains aucune arnaque narrative. les mots sont faits pour s’évader, pour ouvrir, pour disséminer, pour tourbillonner avec les rafales de vent. pour emporter, pour soulever, pour inventer.
les mots, il ne faut pas s’y fier. il faut s’envoler. il faut les laisser filer. filet sur le papier
4. la suite de la communication
les épées sont la suite de la communication. c’est bien beau de carburer du ciboulot et d’avoir des idées dans tous les sens. mais : qu’est-ce qu’on fait avec ça ? si on laisse nos pensées s’activer en vase clos, la pression monte. on court le risque d’exploser. si on laisse tout s’évacuer, sans filtre, sans considération, l’intensité s’écoule. Peut-être que l’inspiration s’échappe avec elle. ou peut-être qu’on a déversé son fioul pour embraser d’autres vies.
qu’est-ce qui rend les idées fertiles ? voilà un pan de ce qu’on explore dans la suite des épées. qu’est-ce qui rend le mental social comme avec des signes astro d’air, les gémeaux, la balance et le verseau ? qu’est-ce qu’on intériorise des rapports sociaux ?
et le pouvoir de NOMMER…
5. Quelques questions à me poser avec la suite des épées (journalling prompts)
As
Comment puis-je rendre le recensement de mes réflexions (et de mes écrits) plus durable tout en respectant le flow et les “courants” ? Quel est LE message qui me parvient là tout de suite?
Comment mieux distinguer ce qui relève de l’intuition (et des messages de “mes guides”) des pensées parasitantes ?
Deux
comment mieux protéger mes idées ?
comment me couper de ce qui m’empêche d’écrire ou qui perturbe mes processus d’écriture ?
comment puis-je faire ne serait-ce qu’un peu plus de place pour recevoir de la critique et des opinions divergeant des miennes ?
Trois
Qu’est-ce que je n’arrive pas à exprimer ?
est-ce que quelque chose veut sortir de ma mémoire traumatique ?
quelles blessures demandent à recevoir plus de soin ou, au moins, plus d’attention ?
comment distinguer les craintes fondées de l’auto sabotage ?
Quatre
comment est-ce que je récupère ?
comment puis-je améliorer mon sommeil ?
quel est l’endroit où je peux me relaxer sans me sentir menacée ?
Comment soulager un peu plus mon dos ?
quels sont les effets du stress sur ma maladie chronique pour le moment ?
Et voilà
J’ai dû arrêter brusquement la rédaction que je n’ai pas reprise par la suite.
J’espère que la lecture de ce zine inachevé vous a plu malgré tout!
La Hiérophante est une carte de savoir, de croyances et de transmission. Son association au Taureau indique le souci de la conservation, de la protection et de la continuité dans ces domaines. A l’inverse, la carte qui suit, les Amoureuxses, avec le signe des Gémeaux, correspond à plus d’émancipation et d’innovation quand elle traite de ces questions. Mais avant l’envol des Amoureuxses, la Hiérophante invite à prendre le temps. Elle stabilise notre rapport à nos processus d’apprentissage. Elle instaure un cadre dans lequel les comprendre. Ainsi, elle représente notre rapport à nos aîné.es et à nos ancêtres. Et ce, dans des champs allant de nos convictions politiques, spirituelles ou philosophiques à nos compétences techniques en passant par les (éco)systèmes dans lesquels on s’inscrit.
La Hiérophante est l’archiviste. En sa compagnie, impossible de faire fi de nos origines, qu’elles soient mythiques, symboliques ou inscrites dans des arbres généalogiques. Elle est l’historienne qui consigne ces informations puis les analyse. Dans les tapisseries dont les fils nous ont fait.es et défait.es, quelle est notre place? Qu’est-ce qu’on revendique dans nos racines? Comment gravite-on dans nos constellations? De quoi se détache-t-on? Qu’est-ce qui nous dérange? De quoi ou de qui faisons-nous ouvertement scission? Quels travaux nous ont inspiré.es? Quel.les profs nous ont autant influencé.es que déçu.es? L’Hiérophante est la thérapeute qui offre un espace pour les ambiguïtés. Avec cette carte, on cartographie nos réseaux. Elle est notre position parmi eux. Elle est l’ensemble des chemins entre les différentes composantes. Elle représente nos perspectives d’évolution, collectivement et personnellement. En ça, elle est l’ensemble des positions au sein du réseau, qu’elles soient passées, existantes ou potentielles.
La liberté d’apprentissage
Parce que chaque carte brille sur un spectre, elle est aussi tout ce qui nous garde figé.e, comme le signe du Taureau qui s’applique à conserver. Elle symbolise les moments où l’on remet à d’autres les clés de nos connaissances, où l’on apprend scolairement sans questionner la matière enseignée. De là, elle évoque également notre rapport aux institutions, aux écoles de pensée, aux religions, aux entreprises. Elle constate que les réseaux sont aussi les biopolitiques, nos corps comme lieu de rencontre des savoirs/pouvoirs, nos corps marqués, nos corps récalcitrants et nos corps obtempérant.
Complexe, elle n’oppose pas la soumission à la révolution. Elle crée des passages, des failles dans ces systèmes qu’elle peut aussi incarner. Elle nous rappelle qu’il n’y a pas de dehors aux systèmes et cela ne veut pas dire que tout est couru d’avance, perdu, condamné. Elle questionne notre puissance d’agir par rapport aux pouvoirs. Est-ce qu’on s’écrase? Est-ce qu’on résiste? Est-ce qu’on s’échappe? En tout cas, avec elle, nous n’inventons pas. Nous existons dans le collectif. Les récits s’entremêlent. Les connaissances se tissent. On apporte nos pierres à l’édifice et/ou nos pavés dans les barricades et/ou nos résidus au compost.
Parce qu’elle est l’atout numéroté 5, La Hiérophante se réverbère dans les 5 des suites, cartes de crise par excellence. Crises de foi. Débusquer les théories du complot. Bousiller les dogmes. Rébellion face aux autorités. Tourment lorsque l’autorité s’immisce malgré soi dans nos dynamiques collectives. Abus de pouvoir. Désabusé.e face au pouvoir. Réclamer sa puissance personnelle et/ou en tant que groupe minorisé. Décoloniser les savoirs. Reprendre le contrôle de ses récits. Faire face aux retours de bâton suivant des droits chèrement acquis. Ne pas se contenter de l’égalité juridique. Ni d’un washing stratégique. Déloger l’oppression intériorisée. S’acharner. Se battre.
Parce qu’elle est l’atout numéro 5, La Hiérophante célèbre la constance du chaos. La constance du changement. Et les mycéliums de la continuité.
2. Un message
dédié aux haies, prairies et étangs du Rouge-Cloître qui ont rencontré lae Hiérophante pour inspirer ce texte, peut-être se souviennent-ils des temps qui ont précédé l’instauration d’un prieuré, des temps où les prés étaient la Forêt et les étangs, les ruisseaux qui les traversent encore.
Bienvenue dans la danse de Lae Hiérophante! Avec moi, avec nous, ensemble, traçons le cercle, reconnaissons le caractère sacré de cet endroit, amplifions-le.
La forme de ce sanctuaire, le cercle sacré, le magnifie. Mais tout lieu peut être ainsi chargé, par essence ou par volonté: mon corps, un corpus, une partie de moi, un espace virtuel ou méditatif, un lieu historique, un bois, une source, des roches, un carrefour.
Je suis la gardienne, temporaire ou définitive, de plusieurs de ces temples. Nous le sommes toustes. L’intentionnalité fabrique le sacré. (Se) remarquer fabrique le sacré. La réciprocité fabrique le sacré.
Ce sacré ne s’oppose nullement au banal, à l’impur, au pollué. Au contraire! Il est les Communs. Ce sacré n’existe pas pour séparer, pour distinguer, pour encourager l’élitisme. On ne peut pas s’en servir afin de marquer chasse gardée. On ne peut pas abolir les Communs.
Ils existent.
Je suis la gardienne inhérente à chacun de ces lieux. Je n’en suis pas le dehors. Je suis la protectrice immanente. La résilience en toute chose. Je n’ai besoin d’aucun.e sauveurse.
Je suis Les Communs. L’inaliénable partage. Je suis le refus de l’appropriation ainsi que l’affirmation de l’interdépendance.
On ne se sert pas des Communs. On y contribue. On écoute. On est au service d’un tout, chaque partie aussi indispensable que les autres.
On écoute : les Communs incluent le non-humain. On se décentre quand on est humain.e. Ainsi on apprend sans cesse à demander: est-ce que cette plante veut être cueillie ? Qu’en dit l’abeille ? On ne présume pas des réponses. Les humain.es tendent à vouloir sauver ce qu’iels s’évertuent à détruire. La résilience les dépasse souvent.
On écoute : est-ce que ces fleurs viendront nourrir les humain.es ou deviendront-elles des baies pour les oiseaux à l’automne ? Il n’y a ni bonne ni mauvaise réponse. Les Communs évoluent.
Les Communs poussent dans les interactions.
On ne possède pas dans les Communs. On tisse. On converse. On diffuse. Tout mot est aussi indispensable que les autres. Il n’y a pas de contribution insignifiante. Pas plus qu’il n’y a de contribution dominante.
Au bord des fossés où s’écoulent mes vies passées, des iris annonciateurs de répit fleurissent. Sur le sol où j’ai sacrifié les lambeaux de ceulles que je ne suis plus, des cristaux de roche brillent dans la lumière du point du jour.
Je suis revenue transparente. Limpide, tout comme la rosée perlant sur ma chrysalide. Ardente, de cette ardeur tranquille signifiant que je ne suis plus en combustion. Fervente, de cette foi paisible suivant le sommeil retrouvé.
Mes muscles sont engourdis. Mes gestes sont lents, en conscience. Mes ailes se déroulent doucement, encore froissées par le cocon. Il faut que je patiente. Il faut que je récupère. Il faut que je profite. Sérénité de ne plus être tiraillée.
Maintenir l’espace pour la complexité, la mienne et celle du monde. Percevoir le monde avec plus de nuances qu’auparavant. Mes sens captent des gammes jusque-là imperceptibles. Les subtilités sont infinies. Je les mélange. Je les laisse opérer. Je les guide.
Je ne suis plus une caricature de moi-même. Je n’ai plus rien à prouver. Je suis sur le point de m’envoler. C’est l’aube ! Enfin, je vois venir demain.
Je ne suis plus enfermée dans un corset, dans un carcan, dans les normes, dans les dualités, dans des injonctions, dans mes limitations. Je ne peux plus penser de façon binaire. Le monde entier s’irise. Tel est le charme de la carte aux iris.
Au point du jour, je suis Je suis un spectre sans fin Un arc-en-ciel contenant mille couleurs Je suis.
Comprendre la Tempérance
La Tempérance est un état de grâce. Le funambulisme au-dessus de l’océan accessible à toustes. C’est la suave impression de pouvoir être soi sans être écartelé.e entre Des rôles, des pôles, des états (d’âme) contradictoires. C’est flotter par-dessus les contradictions. En prendre acte, mais ne pas les laisser prendre le dessus.
On manipule les facettes. On les mélange. On est composé.e de tous ces fragments. On est une mosaïque, entière dans sa complexité.