Exemples de privilèges dont jouissent les personnes minces

Cet article est une traduction de ceux-ci:
http://everydayfeminism.com/2012/11/20-examples-of-thin-privilege/

http://heyfatchick.tumblr.com/post/1296446884

Mise à jour 2020. Pour des textes plus personnels sur le sujet: Un monde anti-gros.ses + la grossophobie, c’est quoi? Quelques exemples + représentations des corps gros

publication initiale sur mon blog Grosse Fem: 10/11/2014
pour une publication remaniée plus récente, voir mes zines.

Les médias nous bombardent de messages assurant que le poids »normal » est la minceur. Ce postulat qu’il faut être mince pour être bien et nomal·e est répété à l’envi à celles et ceux qui sont plus gros·ses que la “norme”.

Si vous avez eu un poids “normal” durant toute votre vie, vous n’avez probablement même pas pensé aux bénéfices qui vous tirez de votre minceur. Mais le “sizeism” (la discrimination sur base de la corpulence) domine, et ce n’est pas un des “ismes” que l’on peut accepter dans nos sociétés.

Il est grand temps de rendre ce “isme” inacceptable, et de faire ainsi du monde un endroit où il fait mieux vivre pour des personnes de toutes formes et de tous poids.

Voici quelques exemples du privilège dont jouissent les personnes minces, à l’inverse des expériences auxquelles sont confronté·e·s quotidiennement celles et ceux parmi nous qui sont physiquement “trop gros·ses”:

– On ne présume pas que tu es en mauvaise santé simplement à cause de ta corpulence.

– Quand tu parles de ta corpulence, tu peux être certaine que peu de gens autour de toi ne sont pas en train d’espérer qu’yels n’auront jamais la même.

– Si tu vas au restaurant, dans une salle de cours, dans un train, ou dans une salle de cinéma, tu es assuré·e de trouver un siège dans lequel tu seras plutôt à l’aise.

– Tu n’as pas à écouter en silence de nombreuses conversations durant lesquelles les gens autour de toi évoquent les multiples façons d’éviter d’avoir ta corpulence.

-Ta corpulence n’est probablement pas la première chose que les gens remarquent chez toi (à moins que tu ne sois victime de “thin-shaming”, l’inverse du “fat-shaming”).

– Quand tu fais tes courses, les gens ne commentent pas la nourriture qui se trouve dans ton panier sous prétexte “d’essayer de te rendre service”.

– Tu n’as pas à craindre de ne pas obtenir un job à cause de ta corpulence.
Tu as plus de chance d’obtenir une augmentation ou une promotion au travail que quelqu’un·e qui est gros·se.

– Tu peux trouver des vêtements à des prix raisonnables.

– Tu peux trouver des vêtements à ta taille dans des boutiques locales (sans devoir recourir à internet ou faire des kilomètres pour trouver des magasins proposant ta taille).

– Tu peux trouver des vêtements dans des styles et couleurs à la mode au lieu de te contenter de styles sans couleurs, sans forme et démodés visant à cacher ton corps.

– Tes ami-e-s et ta famille ne te conseillent pas de rejoindre Weight Watchers ou tout autre programme pour perdre du poids.

– Quand tu vas chez le·la médecin, le premier diagnostic ou le plus probable n’est une suspicion de diabète (ou d’hypertension, ou de haut taux de cholestérol, ou tout autre diagnostic prétendument lié au poids). Ou bien on ne te dira pas tout simplement, sans t’ausculter, qu’il faut que tu perdes du poids. Tu peux être sûr·e de trouver du matériel médical adapté à ta corpulence. On ne te fera pas culpabiliser sur tes problèmes de santé, uniquement à cause de ta corpulence.

– On ne déduira pas de ton corps que tu es instable psychologiquement, que tu cherches à cacher un trouble affectif, que tu as vécu des traumatismes, etc.

– Tu peux être certain·e que les gens ne seront pas embarrassé·e·s d’être vu·e·s en ta compagnie à cause de ta corpulence.

– Si tu ouvres un magazine ou que tu allumes la télé, tu ne verras pas des corps comme le tien moqué, désexualisé, ou utilisés comme métaphore de la paresse, de l’ignorance ou du manque de contrôle de soi.
– Tu peux te rendre à des rencontres, des cours, des clubs de sport, des tables de conversation sans te sortir exclu·e, plein·e d’appréhension, attaqué·e, isolé·e, en minorité, pas écouté·e, tenu·e à distance, réduit·e à des stéréotypes ou craint·e, simplement à cause de ta corpulence.

– On ne te dit pas “Tu as un si beau visage” (sous-entendu: si seulement tu perdais du poids, tu serais plus attirant·e).

– On ne déduit pas de ta taille que tu es forcément paresseux·se.

– Tu n’es pas victime des blagues d’un nombre incalculable d’humoristes.

– Les compagnies aériennes ne te feront pas payer de frais supplémentaires.

– On ne te perçoit pas comme quelqu’un·e de peu soigné·e et de non professionnel·le sur la simple base de ta corpulence.

– Tu peux manger tout ce que tu veux quand tu veux en public sans qu’on te juge pour ça ou qu’on ne fasse des hypothèses sur tes habitudes alimentaires.

– Tu peux t’éloigner de la station d’essence avec ton paquet de bonbons sans qu’on te crie “laisse tomber les bonbons le·la gros·se!”

– On ne demande pas à tes partenaires comment est le sexe avec toi en raison de ta corpulence.

– On ne fétichise pas les corps comme le tien.

– Les gens ne te demandent pas pourquoi tu ne transformes pas ton corps, pourquoi tu ne fais pas régime, comment tu peux accepter ta corpulence.

– Tes ami·e·s ne décrivent pas en ayant recours à un qualificatif (comme “il est un peu rond, mais il est quand même SUPER sympa”). Tu n’es pas identifié·e par ta corpulence (“mais si, tu sais, ma pote dodue ?!”)

– Ton corps n’est pas décrit par les médias comme appartenant à une “épidémie”, quelque chose qu’il faut faire disparaître.

– Tu peux, sans être jugé·e, faire le choix de ne pas te préoccuper de ton poids et de la forme de ton corps parce que tu as d’autres priorités.

– Si tu parles de tes attractions sexuelles, tu ne dois pas te préoccuper de la répulsion ou du dégoût que les gens vont ressentir à cause de ta corpulence, ni constater qu’yels n’arrivent pas à te percevoir comme quelqu’un·e de sexualisé·e.

– Personne ne remet en cause ta masculinité ou ta féminité en raison de ta corpulence.

– Si tu te balades en rue avec un·e conjoint·e, les gens ne vont pas te fixer ou se retourner.

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