Le chagrin me retient dans un monde qui n’est pourtant plus le mien. Les déchets du passé entravent la logique de mes pensées. Dans mes poignets, dans mon cœur, dans mes poignets, ça se serre, ça se serre. Je coule dans la mélancolie. Je sombre dans le désespoir: ça a toujours été comme ça, je ne vois pas pourquoi ça changerait.
J’envoie des mots d’espoir à celle que j’ai été. J’ai du mal à y croire. Je me sens coincé.e dans mes schémas. Je me sens engoncé.e dans la mémoire de mes déchirures d’autrefois, mes échecs d’avant. Ils me hantent. Maison à la dérive. Je coule dans un demi-sommeil. Je sombre dans des flashs. Je ne distingue plus les événements du passé des rêves du passé.
Avec mes récipients en piètre état, j’écume dépité.e la surface de ma tristesse. Je fais le deuil d’un changement total. Je rends à la rivière le mythe d’une vie nouvelle, déconnectée des traumas passés.

En clairaudience, une chanson de l’adolescence, le retour des chagrins du passé: « I’m forever black-eyed, a product of a broken home » (placebo). Le 5 de coupes s’enfonce dans un sang d’encre.