7 de coupe. Le monstre marin

J’ai croisé le monstre marin tandis que je suivais paisiblement le courant. Elle m’a arrêtée. Elle m’a saisi d’une tentacule pour me planter devant elle.
Elle m’a présenté mes contradictions, mes aspirations idéalistes, mes faux-pas consuméristes, mes échappatoires, mes projections malsaines. Elle m’a présenté ces breuvages.
Les illusions ont un goût amer. Elle m’a suggéré un antidote. Je me méfie des potions de Scylla.
Je suis encore là,
à soupeser mes options
à agiter mes obsessions
à faire tempêter mes déceptions dans un verre d’eau.
A gaspiller faute de me poser.

Trancher ou accepter la confusion ?
Décider ou prolonger le suspens ?
Passer quitte à dériver vers les récifs ?
Ou attendre en compagnie des monstres ?

M’allonger sur les tentacules et les laisser me bercer, me caresser, me bercer…
Jusqu’à ce que je me résigne à être présente dans les eaux troubles
Jusqu’à ce que je me sente sereine avec le flou.

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