Pensées violettes. Tirage du dimanche

Tirage collectif du dimanche. Autour de la carte ancienne « Mars » d’une série de cartes postales de la fin du 19^e siècle sur le langage des fleurs et les mois de l’année. J’ai sorti d’autres oracles à fleurs et les violettes/viola/pensées sont sorties dans tous les jeux. On va les prendre sérieusement…

Mars. Giboulée. L’humidité se joint au vent pour te traverser le corps et se fixer sur tes os. Comme si elle ne comptait pas s’en déloger, elle s’installe. Tu existes dans un frisson. Sous un plaid. Dans un concert d’éternuement. Mars, planète de la combativité.

Tu te retires un peu. Avec une tasse de tisane. En compagnie de ceulle avec qui tu peux partager les tremblements. En compagnie des tien-nes. Ceulles qui s’accrochent à travers les aléas, plutôt comme le chèvrefeuille que comme l’humidité. Ceulles qui sont témoins. Tu as déjà traversé les violences, les crises, la dépression, la dèche. Ceulles qui voient. Ça t’affecte avec la même intensité. Mais yels savent aussi qu’on en revient. Ou qu’au moins tu n’es plus seul-e.

Tisane de passiflore. Réchauffer le corps. Apaiser les phrases qui passent en boucle dans ta tête.

Teinture-mère de passiflore. Détendre les muscles contractés contre le froid, les terreurs nocturnes, les traces d’attaques dont tu ne te souviens plus. Relâcher les trapèzes. Donner de l’espace à la nuque. Dévisser les mâchoires. Dormir d’un sommeil qui recharge. Passiflore. Revoir. Reconsidérer. Concevoir autrement. Hellebore. La bouche de quel enfer ? La protectrice de quelles ressources ? Méduse. Le souvenir de celle que tu continues d’être, même vaincue, même en morceaux, battante, puissante, vibrante. Protectrice.

La modestie. Les violettes et les pensées. Tu te retires un peu. Comme Artemis, combattante qui vit dans les bois, au contact de ce qui compte pour elle et de ses compagnes, humaines, divines et animales. Tes pensées sont mauves. Magiques et tragiques. Si tu as survécu, c’est que tu survivras encore. C’est pas que ce sera plus facile. Tu as le recul. Tu es téméraire de ces milles vies que tu as affrontées. Que tu portes encore. A la croisée des enfers. Quand les jours rallongent, mais que les nuages privent de luminosité. Tu traînes encore dans les cavernes. Les mêmes qu’il y a 15 ans. Les mêmes qu’il y a 150 ans. Tu n’es plus lae même. Tu frissonnes. Tu survis. Tu peux être solitaire. T’es plus seul-e quoi qu’il en soit…