Un texte canalisé lors d’un espace sacré polythéiste de Valiel Elentari sur le deuil avec la présence de la déesse Freyja.
Dans les méandres
Dans les déserts
Terres arides
Ruisseaux desséchés
Je cherche mes larmes
J’appelle mes larmes
Je cherche comment pleurer
Dans les sillons laissés par le souvenir de l’eau
Les traces du courant
Les pierres polies
Je cherche
Il faut creuser, creuser
Il faut creuser pour que jaillisse la source
Des torrents
Des larmes, des sanglots
Des tourments
Ainsi, je ne suis pas desséchée
Ainsi, je prospère
Féconde
Des larmes
De pluie pour que poussent les récoltes
Ainsi je suis en vie
Je m’arrête là
Je me pose sur la berge
Demain, je repartirai
Ici, je suis source
Je suis torrent
Je fais rouler les pierres
Entends le bruit des pierres
Qui roulent sous mes larmes
Mes haut-le-cœur
La puanteur de mes eaux stagnantes
La morve s’épaissit
Je suis boue
Je suis torrent
Demain
En cet instant
Est-on demain ?
Est-ce que je reviens à la vie ?
La pluie me ramène à la vie
Je prends racine
Je pousse
Mes branches cherchent le soleil
Tout là-bas, je sens les profondeurs
Je cherche le soleil
J’ai trouvé la pluie
Elle coule le long de mes joues
Elle dégouline le long de mon tronc
Je suis encore triste
A jamais triste
Désormais plantée
Auprès de la rivière
Qui poursuit sa route vers la mer
Je l’encourage
De mes rires, de mes larmes
Du soleil qui joue avec mes feuilles
Je suis vibrante
De sanglots
De promesses
Ici s’arrête mon chemin
Ici je suis tout
Ici plantée
(maintenant il faut revenir
De temps en temps il te faut revenir
Tu ne peux pas délaisser les déserts
Pas trop longtemps
Tu ne peux pas ne pas sentir la pluie
maintenant il te faut soupirer
tu es ici
Ici c’est bien
Reviens)
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