Lune sombre
Obscure
Trop proche du soleil
Pour en refléter les rayons
Perspective
Obscure
Trop proche du soleil
Pour en refléter les rayons
Perspective
La lune a besoin d’interaction
Comme nous tou-te-s
Elle intervient
Elle reflète
Elle réfléchit
Elle intercepte
La lumière qui,
Sans ça, nous brûlerait les rétines
Comme nous tou-te-s
Elle intervient
Elle reflète
Elle réfléchit
Elle intercepte
La lumière qui,
Sans ça, nous brûlerait les rétines

Le croissant à peine distinguable
Tourne-toi vers le soleil
Faisan doré, phénix
Tu brilles, tu disparais
Tu brûles, tu reviens
Rayonnante
Faisan doré, phénix
Tu brilles, tu disparais
Tu brûles, tu reviens
Rayonnante
Je me suis posée au pied du tilleul
Un insecte m’a piquée
– ou l’ai-je nourri?
Un insecte m’a piquée
– ou l’ai-je nourri?
Le Soleil apparaît en son centre
Au bout du tronc de l’arbre
Entre les branches épaisses
Au bout du tronc de l’arbre
Entre les branches épaisses

Avec chaque bourrasque
Le feuillage frissonne
Comme autant de voix
Autant de caresses
Les pollens et jeunes feuilles
Le feuillage frissonne
Comme autant de voix
Autant de caresses
Les pollens et jeunes feuilles
Descendent en spirale
Pour finir leur tourbillon
Délicatement
Dans l’herbe
Pour finir leur tourbillon
Délicatement
Dans l’herbe
Autour de moi
Posée
A l’ombre du vieil arbre
Traversée par les rayons
En cet instant
Entre deux énormes branches
Imprégnée
Le Soleil
Dans trois jeux
Le Soleil à trois reprises
Triple forme
Je parcours la terre de mes doigts
Des images qui me poursuivaient
Il y a quinze ans
Tandis que je déambulais
Seule
Dans les rues
J’étais aussi subtile qu’une ombre
Sous une cape bordeaux
Me couvrant le corps et le visage
M’abritant
Je m’effondrais sur le sol
Accroupie
A quatre pattes
Je creusais alors
Me couvrant le corps et le visage
M’abritant
Je m’effondrais sur le sol
Accroupie
A quatre pattes
Je creusais alors
Je creusais en hurlant
En étouffant de mes sanglots
Je cherchais les os
Je récoltais les traces
De ce que tout le monde pensait disparu
Et qui persistait
Quoique enfoui
Ce qui persistait dans ma réalité
En étouffant de mes sanglots
Je cherchais les os
Je récoltais les traces
De ce que tout le monde pensait disparu
Et qui persistait
Quoique enfoui
Ce qui persistait dans ma réalité

J’étais cette ombre
Ou, parfois, elle s’imposait
Elle s’immisçait
Entêtante, entêtée
Il fallait rechercher
Fouiller
Rassembler
Collecter ce que les mémoires ont oublié
Ce que nos contemporain-e-s balaient
Ou, parfois, elle s’imposait
Elle s’immisçait
Entêtante, entêtée
Il fallait rechercher
Fouiller
Rassembler
Collecter ce que les mémoires ont oublié
Ce que nos contemporain-e-s balaient
Elle creusait
Elle m’enjoignait d’en faire autant
Elle me prenait à témoin
De l’ampleur de sa tâche
Du désespoir qu’elle engendre
Elle m’enjoignait d’en faire autant
Elle me prenait à témoin
De l’ampleur de sa tâche
Du désespoir qu’elle engendre
Elle creusait
J’avais connaissance des os
Mais pas de leur signification
J’avais connaissance des os
Mais pas de leur signification

Alors je paniquais
Je pleurais plus bruyamment
Pour couvrir ses suppliques
Mes genoux flanchaient
Je résistais à la gravité
Je titubais
Elle me poursuivait
Elle me tourmentait
Je pleurais plus bruyamment
Pour couvrir ses suppliques
Mes genoux flanchaient
Je résistais à la gravité
Je titubais
Elle me poursuivait
Elle me tourmentait
Je refusais d’accéder
A l’intensité de
L’inconnu
De l’invisible
Mes muscles se tendaient
Mon existence se contractait
Je refuser de céder
Je refusais d’être folle
A l’intensité de
L’inconnu
De l’invisible
Mes muscles se tendaient
Mon existence se contractait
Je refuser de céder
Je refusais d’être folle
Je parcours la terre de mes doigts
Le Soleil par trois fois
Trois torches
Grâce à elles
Trois torches
Grâce à elles
J’éclaire mes carnets
Des dizaines de livres écorchés
Par ma terreur, mes rêves
Mes crises d’angoisse
Mes sacrifices aux Forces
Auxquelles je voulais tant échapper
Que je cherchais à mourir
Sans cesse
Des dizaines de livres écorchés
Par ma terreur, mes rêves
Mes crises d’angoisse
Mes sacrifices aux Forces
Auxquelles je voulais tant échapper
Que je cherchais à mourir
Sans cesse
Dans la violence
Je ne romantise pas cette violence
Je suis là aujourd’hui
Je ne l’efface pas
Je ne l’enterre pas
Personne ne creusera pour les récupérer
Je suis là
Armée de torches qui illuminent
Les anciennes prophéties
D’un nouveau jour
Je suis là aujourd’hui
Je ne l’efface pas
Je ne l’enterre pas
Personne ne creusera pour les récupérer
Je suis là
Armée de torches qui illuminent
Les anciennes prophéties
D’un nouveau jour

Je ne crains pas davantage
La lumière crue
Que les forêts noires
Au cœur desquelles
J’ai tant erré
La lumière crue
Que les forêts noires
Au cœur desquelles
J’ai tant erré
Les ombres
Les rayons
Se réfléchissent
Se bousculent
InterfèrentAinsi donc
Rien n’est perdu
J’ai survécu
Quand je creuse encore
Je sais pourquoi
Le Soleil, le phénix
Les rayons
Se réfléchissent
Se bousculent
InterfèrentAinsi donc
Rien n’est perdu
J’ai survécu
Quand je creuse encore
Je sais pourquoi
Le Soleil, le phénix
Je ne sais pas comment j’ai survécu
C’était réellement invivable
Je sais néanmoins
Pourquoi j’ai survécu
Rien n’est jamais perdu
Et pourtant…
Il faut chercher
C’était réellement invivable
Je sais néanmoins
Pourquoi j’ai survécu
Rien n’est jamais perdu
Et pourtant…
Il faut chercher
