Encore un tirage de tarot de Samhain. C’est un tirage personnalisé pour la personne qui l’a demandé, que je partage comme prévu dans l’offre de tirages communautaires dans l’espoir qu’il trouve écho chez d’autres. Il est identifié par quelques mots-clés (et alimenté par notre discussion en privé).
Centrer le tirage (par rapport à tout ce dont nous avons discuté par message vocal): 2 de pentacles (Hollow Valley) + Creature’s paw (literary witches)
Tu cherches encore ton équilibre. Comment créer un chez-toi, là où tu n’as pas choisi d’être? Dans un endroit qui n’est pas particulièrement hospitalier (voire qui est hostile)? Comment faire la paix avec cette destination que tu n’as pas choisie mais qui est de facto amenée à faire “maison”? A être un point d’ancrage. Et aussi un point d’ancrage pour tes études, pour ton épanouissement?
Comment peux-tu concilier l’écoute de ta frustration et la quête de l’apaisement nécessaire pour la prochaine étape? Peut-être une retraite au cœur de toi-même cet hiver? Une résidence artistique, une retraite contemplative ou un module de cours suivi intensément? Une oasis. Un espace à toi dans cette endroit inconfortable. Peux-tu habiter l’inconfort et peut-être y trouver des réponses? Des changements de posture (physiques et métaphysiques) qui pourraient ouvrir des portes.
Il y a une recherche d’équilibre, oui. Et aussi du réconfort dans l’horreur? Qu’est-ce que ces changements font ressortir de toi? Quelle créature monstrueuse surgit dans les épreuves? Est-ce qu’elle peut devenir une alliée? Est-ce que l’amertume te pousse à développer des nouveaux goûts.
Encore un tirage de tarot de Samhain. Il répond à un mot-clé. C’est un tirage personnalisé pour la personne qui l’a soumis, que je partage comme prévu dans l’offre de tirages communautaires dans l’espoir qu’il trouve écho chez d’autres.
Pour la suite, je désactiverai la fonction d’envoi par mail aux abonné·es pour chaque tirage (ça y est, j’ai trouvé la fonction! 😉 ). Mais tous les tirages seront rassemblés sous un tag pour celleux qui ne voudraient rien louper!
Liens
Les cartes
2 de bâtons, 9 de bâtons (Hollow Valley Tarot) / Travel (earthbound oracle) / Hiérophante, cavalier de pentacles (Hollow Valley)
passé: voyageur de branches (cavalier de bâtons)
présent: 8 de couteaux
futur: architecte de cailloux (roi de pentacles)
Aïe, ça coince. Aïe, ça se déchire.
Les liens qui se déchirent Ont le potentiel d’une délivrance
Alors pourquoi, t’appliques-tu à les essayer de les raccommoder?
Tu te retrouves emmêlé dans des projets qui ne sont pas les tiens Des histoires que tu n’as pas à raconter Des secrets que tu n’as pas à porter Des loyautés qui ne reflètent pas ta valeur
A force de liens, tu as perdu ton feu A force de chercher ton feu, tu ne sais plus comment nouer des liens
il y a comme de la mélancolie à soigner par le rêve à transformer en conte
Mélanger, lui donner une chance de coller un peu puis la laisser s'évaporer la mélancolie
C'est normal de se sentir SUBmergé.e quand tout semble se désagréger
C'est normal de prendre la flotte de peiner à garder la tête hors de l'eau
Mais.... après avoir regardé les issues rêvées se miroitant à la surface de l'eau le 7 de coupe demande un engagement envers la moins glamour des options celle qui tire de l'état de choc sans solution parfaite à problème complexe celle qui crée du lien
Moins de dissociation, plus de modestes contributions
Il ne faut pas que ce soit parfait Il faut que ça existe
La Hiérophante est une carte de savoir, de croyances et de transmission. Son association au Taureau indique le souci de la conservation, de la protection et de la continuité dans ces domaines. A l’inverse, la carte qui suit, les Amoureuxses, avec le signe des Gémeaux, correspond à plus d’émancipation et d’innovation quand elle traite de ces questions. Mais avant l’envol des Amoureuxses, la Hiérophante invite à prendre le temps. Elle stabilise notre rapport à nos processus d’apprentissage. Elle instaure un cadre dans lequel les comprendre. Ainsi, elle représente notre rapport à nos aîné.es et à nos ancêtres. Et ce, dans des champs allant de nos convictions politiques, spirituelles ou philosophiques à nos compétences techniques en passant par les (éco)systèmes dans lesquels on s’inscrit.
La Hiérophante est l’archiviste. En sa compagnie, impossible de faire fi de nos origines, qu’elles soient mythiques, symboliques ou inscrites dans des arbres généalogiques. Elle est l’historienne qui consigne ces informations puis les analyse. Dans les tapisseries dont les fils nous ont fait.es et défait.es, quelle est notre place? Qu’est-ce qu’on revendique dans nos racines? Comment gravite-on dans nos constellations? De quoi se détache-t-on? Qu’est-ce qui nous dérange? De quoi ou de qui faisons-nous ouvertement scission? Quels travaux nous ont inspiré.es? Quel.les profs nous ont autant influencé.es que déçu.es? L’Hiérophante est la thérapeute qui offre un espace pour les ambiguïtés. Avec cette carte, on cartographie nos réseaux. Elle est notre position parmi eux. Elle est l’ensemble des chemins entre les différentes composantes. Elle représente nos perspectives d’évolution, collectivement et personnellement. En ça, elle est l’ensemble des positions au sein du réseau, qu’elles soient passées, existantes ou potentielles.
La liberté d’apprentissage
Parce que chaque carte brille sur un spectre, elle est aussi tout ce qui nous garde figé.e, comme le signe du Taureau qui s’applique à conserver. Elle symbolise les moments où l’on remet à d’autres les clés de nos connaissances, où l’on apprend scolairement sans questionner la matière enseignée. De là, elle évoque également notre rapport aux institutions, aux écoles de pensée, aux religions, aux entreprises. Elle constate que les réseaux sont aussi les biopolitiques, nos corps comme lieu de rencontre des savoirs/pouvoirs, nos corps marqués, nos corps récalcitrants et nos corps obtempérant.
Complexe, elle n’oppose pas la soumission à la révolution. Elle crée des passages, des failles dans ces systèmes qu’elle peut aussi incarner. Elle nous rappelle qu’il n’y a pas de dehors aux systèmes et cela ne veut pas dire que tout est couru d’avance, perdu, condamné. Elle questionne notre puissance d’agir par rapport aux pouvoirs. Est-ce qu’on s’écrase? Est-ce qu’on résiste? Est-ce qu’on s’échappe? En tout cas, avec elle, nous n’inventons pas. Nous existons dans le collectif. Les récits s’entremêlent. Les connaissances se tissent. On apporte nos pierres à l’édifice et/ou nos pavés dans les barricades et/ou nos résidus au compost.
Parce qu’elle est l’atout numéroté 5, La Hiérophante se réverbère dans les 5 des suites, cartes de crise par excellence. Crises de foi. Débusquer les théories du complot. Bousiller les dogmes. Rébellion face aux autorités. Tourment lorsque l’autorité s’immisce malgré soi dans nos dynamiques collectives. Abus de pouvoir. Désabusé.e face au pouvoir. Réclamer sa puissance personnelle et/ou en tant que groupe minorisé. Décoloniser les savoirs. Reprendre le contrôle de ses récits. Faire face aux retours de bâton suivant des droits chèrement acquis. Ne pas se contenter de l’égalité juridique. Ni d’un washing stratégique. Déloger l’oppression intériorisée. S’acharner. Se battre.
Parce qu’elle est l’atout numéro 5, La Hiérophante célèbre la constance du chaos. La constance du changement. Et les mycéliums de la continuité.
2. Un message
dédié aux haies, prairies et étangs du Rouge-Cloître qui ont rencontré lae Hiérophante pour inspirer ce texte, peut-être se souviennent-ils des temps qui ont précédé l’instauration d’un prieuré, des temps où les prés étaient la Forêt et les étangs, les ruisseaux qui les traversent encore.
Bienvenue dans la danse de Lae Hiérophante! Avec moi, avec nous, ensemble, traçons le cercle, reconnaissons le caractère sacré de cet endroit, amplifions-le.
La forme de ce sanctuaire, le cercle sacré, le magnifie. Mais tout lieu peut être ainsi chargé, par essence ou par volonté: mon corps, un corpus, une partie de moi, un espace virtuel ou méditatif, un lieu historique, un bois, une source, des roches, un carrefour.
Je suis la gardienne, temporaire ou définitive, de plusieurs de ces temples. Nous le sommes toustes. L’intentionnalité fabrique le sacré. (Se) remarquer fabrique le sacré. La réciprocité fabrique le sacré.
Ce sacré ne s’oppose nullement au banal, à l’impur, au pollué. Au contraire! Il est les Communs. Ce sacré n’existe pas pour séparer, pour distinguer, pour encourager l’élitisme. On ne peut pas s’en servir afin de marquer chasse gardée. On ne peut pas abolir les Communs.
Ils existent.
Je suis la gardienne inhérente à chacun de ces lieux. Je n’en suis pas le dehors. Je suis la protectrice immanente. La résilience en toute chose. Je n’ai besoin d’aucun.e sauveurse.
Je suis Les Communs. L’inaliénable partage. Je suis le refus de l’appropriation ainsi que l’affirmation de l’interdépendance.
On ne se sert pas des Communs. On y contribue. On écoute. On est au service d’un tout, chaque partie aussi indispensable que les autres.
On écoute : les Communs incluent le non-humain. On se décentre quand on est humain.e. Ainsi on apprend sans cesse à demander: est-ce que cette plante veut être cueillie ? Qu’en dit l’abeille ? On ne présume pas des réponses. Les humain.es tendent à vouloir sauver ce qu’iels s’évertuent à détruire. La résilience les dépasse souvent.
On écoute : est-ce que ces fleurs viendront nourrir les humain.es ou deviendront-elles des baies pour les oiseaux à l’automne ? Il n’y a ni bonne ni mauvaise réponse. Les Communs évoluent.
Les Communs poussent dans les interactions.
On ne possède pas dans les Communs. On tisse. On converse. On diffuse. Tout mot est aussi indispensable que les autres. Il n’y a pas de contribution insignifiante. Pas plus qu’il n’y a de contribution dominante.
Le 2 d’épées me signale qu’il est temps de me poser. Souvent, cette carte apparaît quand les envies sont grandes, quand les possibilités m’attirent. Elle m’invite à reconsidérer mes options.
La certitude qui m’anime n’est-elle pas une fuite ? Un défaut de patience plutôt qu’une solution viable ? Au lieu de me hâter dans la prise de décision, comment puis-je entrer en gestation ? Comment puis-je nourrir l’inconnu et chérir le doute au lieu de m’acharner dans des pistes stériles ? Au lieu d’enfoncer des portes ouvertes, comment puis-je les refermer pour m’accorder un peu de calme ? A quoi ressemblerait un havre de paix où l’incertitude ne me rongerait pas mais m’encouragerait plutôt à rêver ?
Si je me sens coincée, c’est parce que je le suis. L’impasse n’est pas une fausse route. Je ne me suis pas égarée. Je peux m’aménager, dans ce temps-mort, l’espace sacré de la réflexion ou de la méditation. C’est ici que le sésame m’apparaîtra finalement. C’est comme ça que le mot de passe qui ouvre un passage dans l’impasse me viendra.
La transformation n’est pas instantanée. En regardant dedans, j’apprends à élargir mon champ de vision. Je m’autorise le calme. J’ai le droit de ne pas savoir. J’ai le courage de ne pas donner des réponses satisfaisantes. J’ai la foi en mes limites. Ce n’est pas parce que je refuse d’offrir dans l’immédiat que je me stérilise aux contacts. Je suis en gestation. Je respecte mon cocon.
Elle est l’écrivain.e. La créateur.rice au service d’une cause, d’un appel. Peut-être que le message la dépasse. Elle s’évertue toutefois à le retranscrire.
Elle en capte la nature aérienne – le Mercure diurne des Gémeaux. Elle s’en saisit pour le contenir, ou le façonner, ou le traduire. Elle la fait exister dans la matière – la terre du Mercure nocturne de la Vierge.
Comme la déité Mercure, La Magicien.ne est un.e psychopompe. Elle transgresse les limites entre les mondes. Elle fait en sorte que ça circule. Que circulent les idées, les mots, la créativité, la spiritualité! C’est un.e explorateur.rice et accompagnateur.rice. Et ce, des profondeurs aux galaxies. Elle booste la confiance sur ces routes. Elle encourage le hors-piste.