Retour sur l’Equinoxe d’automne 3

Il n’y a pas de répit pour les créatures de l’entre-deux
Des portes, des orifices, le froissement des plumes, le murmure du vent
Les prédictions ne sont pas joyeuses
Les créatures des entre-deux sont sur le front
Appelle ça une armée si tu veux
Appelle-nous des sorcières
Appelle-nous des téméraires
Nous sommes sur le fil des équinoxes
Et déjà au cœur de l’automne
Et déjà à frôler des cailloux des cimetières de nos pieds nus


Nous flottons
Nous sommes la brume
Nous ne connaissons pas de répit
Créatures des entre-deux
Le chaudron, la fumée, le feu, la potion, la cuillère, les enfers
Nous sommes
Tou-te-s entièr-e-s
Nous ne sommes pas faites de pierre


Nous sommes le mouvement
Insoupçonnables
Les imperceptibles créatrices de l’entre-deux
Les créatures de la matrice
Au fin fond et à la surface
Nous sommes
Ainsi soit-on

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La liminalité de l’Ermite

L’Ermite m’apparaît de plus en plus clairement comme une carte de liminalité.

On conçoit souvent L’Ermite, lae mystique ou lae hedgewitch (c’est-à-dire le concept plus récent de sorcière des haies) comme un être des limites, à l’écart de la ville ou du village, à l’orée du bois ou sur la montagne, lieu propice pour les visions et expérimentations. Son travail n’est pas purement solitaire. Si L’Ermite du Waite-Smith apparaît en haut de la montagne, sa lanterne dans la main, c’est que sa position privilégiée pour l’observation, la contemplation et la connaissance ne s’exprime pas uniquement à travers le retrait. Ou plutôt, grâce au retrait, sa lanterne envoie ses reflets aux personnes intéressées par sa vision marginale (plus qu’aux personnes égarées d’interprétations traditionnelles qui font fi de l’autonomie de chacun.e).

Alors, L’Ermite n’est pas qu’un.e solitaire optant pour l’isolement physique. Yel est mystique urbain.e ou sorcière extraverti.e. Yel pratique l’entre-deux en tout lieu.

La solitude acceptée ou choisie de L’Ermite décentralise, excentre. Ce charme opère dans l’âme avant d’opérer physiquement. De là, lae mystique porte la torche, éclaire, floute, déforme, indique des voies.

L’Ermite est notamment la voix de la poétesse. Nul besoin de vivre cloîtré.e dans une cabane pour opérer la magie de la poétesse. Yel a un pied dans un monde traversé d’injustices et un autre dans ses formules. Si yel s’éloigne, c’est pour mieux être présente.

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La pression La fragmentation La rétractation Les subtilités Les membranes Les illusions La réalité

My eyes bleed
Reluctantly
Constantly
Are my eyes bleeding?
How could I tell there’s so much smoke

My nails scratch the wooden surface
I don’t have any nails left
My fingers scratch the bottom of the ocean
Restlessly

Il y a des étoiles autour de ma tête
Je les aperçois du coin de l’œil
Puis elles disparaissent
Est-ce ainsi que mes yeux saignent
Ou est-ce que mes lubies naissent
Lubriques essaims qui tournoient autour de ma têtes
Les abeilles se rendent dans les abysses

What is this name that bees whisper in my slee
Why do I answer to it
The kind of dog I used to be
Why wouldn’t you trust me
My eyes get tired of all of my questions
(Lend me a question mark)
I hear a buzzing
Am I going to wake up?

Les trompettes me réveillent me percent les tympans
Pourquoi les membranes ne m’ont-elles jamais protégée ?

Tout cela relève de l’illusion

Somnambule Funambule Âme qui roule dans le fumier
Tout cela relève d’une réalité

Je suis la membrane qui palpite
J’agite la main (sans ongles)
Auprès de mon oreille
Est-ce que j’entends
Qu’est-ce que je sers

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