Encore un tirage de tarot de Samhain. Il répond à un mot-clé. C’est un tirage personnalisé pour la personne qui l’a soumis, que je partage comme prévu dans l’offre de tirages communautaires dans l’espoir qu’il trouve écho chez d’autres.
Pour la suite, je désactiverai la fonction d’envoi par mail aux abonné·es pour chaque tirage (ça y est, j’ai trouvé la fonction! 😉 ). Mais tous les tirages seront rassemblés sous un tag pour celleux qui ne voudraient rien louper!
Liens
Les cartes
2 de bâtons, 9 de bâtons (Hollow Valley Tarot) / Travel (earthbound oracle) / Hiérophante, cavalier de pentacles (Hollow Valley)
passé: voyageur de branches (cavalier de bâtons)
présent: 8 de couteaux
futur: architecte de cailloux (roi de pentacles)
Aïe, ça coince. Aïe, ça se déchire.
Les liens qui se déchirent Ont le potentiel d’une délivrance
Alors pourquoi, t’appliques-tu à les essayer de les raccommoder?
Tu te retrouves emmêlé dans des projets qui ne sont pas les tiens Des histoires que tu n’as pas à raconter Des secrets que tu n’as pas à porter Des loyautés qui ne reflètent pas ta valeur
A force de liens, tu as perdu ton feu A force de chercher ton feu, tu ne sais plus comment nouer des liens
Voici le premier des tirages de tarot de Samhain. Il répond à un mot-clé (et quelques infos complémentaires) soumis par une personne. C’est un tirage personnalisé pour elle, que je partage comme prévu dans l’offre de tirages communautaires dans l’espoir qu’il trouve écho chez d’autres.
Petite info pratique pour les abonné·es au blog qui reçoivent des mails à chaque parution d’articles. J’ai reçu 12 participations jusqu’ici; il est donc possible que le volume de posts augmente dans les jours à venir. Je rassemblerai tous les tirages sous un tag pour celleux qui ne voudraient rien louper!
Place au premier tirage!
Avec le Fifth Spirit Tarot (ici, la version autopubliée / existe en FR: le tarot inclusif)
Etalement et cartes tirées
D’où tu viens: La Lune
Franchir le seuil / passage / dire au revoir: As de pentacles
Où tu en es: 7 de pentacles et cavalière de bâtons
Ce qui coince: 2 de pentacles
Ce que tu peux apporter/changer: La Pendue
Vision / entrevoir une ou des directions: L’Hiérophante
Cadeau: des tirages de tarot à l’écrit dans un format (plus ou moins) poétique pour ma communauté en cette période de Samhain, de vénération des ancêtres et de charnière vers la partie la plus sombre de l’année (l’ambiance du moment, mais les tirages ne doivent pas forcément porter sur ces thématiques)!!!
Comme je l’avais fait lors du Solstice d’été en vidéo et précédemment à l’écrit ici ou sur les réseaux sociaux, je propose gratuitement des tirages personnalisés et anonymisés qui seront partagés en ligne, ici sur mon site, pour qu’ils puissent faire résonnance chez d’autres personnes.
Incorrigible, je vais abuser des parenthèses (milléniale ringarde) et partager trop de détails dans la suite de l’article. Promis cependant: ce n’est pas compliqué de recevoir un tirage de tarot gratuit 🙂
Les étapes à suivre pour recevoir un tirage
1. Lire ma charte pour savoir le type de tirage que je pratique!
un mot-clé: ça peut être un mot aléatoire qui te permettra d’identifier ton tirage lors de sa publication, ou bien un mot ou une expression en lien avec ton thème pour ce tirage)
tes préférences pour genrer les adjectifs lors du tirage (par exemple: féminin, masculin, neutre, alternance du féminin et du masculin)
facultatif: toute info complémentaire que tu jugeras utile pour obtenir une lecture de tarot plus précise (ta situation, un thème, une question, dis-moi tout!).
attention: pas de question fermée ou axée sur du prédictif.
3. Inscriptions jusqu’au 3 novembre à minuit (mais je fais facilement des exceptions pour les retardataires qui ne sont pas rivé.es aux écrans 😉 ). Bon à savoir: je ne réponds pas souvent aux mails (la loose t’sais), mais je prendrai bien en compte vos inscriptions.
4. « Ceci n’est pas un concours mais… ». Je copierai toutes les participations sur des petits papiers que je tirerai au sort dans un panier. En principe, toustes les participant.es reçoivent un tirage de tarot et seul l’ordre des lectures est déterminé par tirage au sort. Mais si je reçois des dizaiiines de participations et/ou si ma maladie chronique imprévisible me coince, je ne pourrai tirer au sort qu’une partie des mots-clés.
S’il vous reste quelques deniers, vous pouvez aussi m’aider à acheter un nouveau disque dur externe. Faute d’espace, je galère grave à finaliser la version audio/vidéo de mon recueil dévotionnel dédié au territoire à paraître gratuitement prochainement.
Format des tirages
Je publierai une/des photos des cartes tirées et un texte (plutôt poétique). Je ne peux pas dire à l’avance quelle sera la longueur des textes. Un mini poème de quelques lignes ou une interprétation détaillée de 600 mots? Ce sera au feeling!
Si des ressentis ou des pistes d’interprétations supplémentaires se dégagent, je vous les partagerai en privé (pas sur le blog, juste pour vous, par mail) au format audio. Vous pouvez bien sûr m’indiquer si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas recevoir ces éventuelles infos complémentaires à l’oral. Je les livrerai alors par écrit dans la mesure où mes douleurs chroniques me permettent de passer davantage de temps sur ordi.
Encore quelques infos
Misère, je n’arrive plus à communiquer en ligne donc je partage en vrac des infos et redites que je ne sais pas où mettre 😀
Thème. Je propose ces consultations pour Samhain, mais cela n’influence pas forcément le thème des tirages (seulement le moment de cette brève incursion hors de ma tanière).
Timing. Réalisation et publication des tirages dans les prochains jours voire, au pire, dans le courant du mois de novembre (en fonction de ma santé). J’indiquerai clairement ici quand les lectures sont clôturées (pour que personne n’attende en vain un hypothétique tirage).
Visibilité: vos tirages anonymisés seront publiés avec leur mot-clé publiquement dans un ou des articles sur le blog (c’est ici ça) et éventuellement relayés ailleurs (sous l’onglet communauté de ma chaîne).
Les tarots et oracles utilisés en illustration sont: Wild Unknown Tarot (FR: tarot des mondes inconnus et sauvages), Fifth Spirit Tarot (FR: Tarot inclusif), Living Altar Oracle, Slow Holler Tarot (épuisé), Anatomy of a Witch Oracle, Tarot de la Dévotion (épuisé), Oracle de la sagesse des sorcières (VO: Compendium of witches). Pas représentatif de ce que j’utiliserai pour les tirages (à l’intuition).
Attention: je ne réalise pas de consultations de tarot en dehors des offres communautaires ponctuelles.
C’est bon, c’est tout! Merci les grobidoux et n’hésitez pas à participer même si je communique d’une manière chelou 🙂 ❤
Des associations que j’emporte dans mon panier pour nourrir mes interprétations de la suite des pentacles / deniers.
La terre, au-delà des pentacles, c’est la vie. Et la mort. C’est le sol. Et la matière. Ce sont les interconnexions du vivant. Le mycélium sous le pied. Et le pied. C’est la forme de mon corps. C’est l’intérieur de mes intestins. Le compost. Et la pollution.
La terre, du tarot et de l’astro, c’est aussi l’apprentissage et le savoir. C’est la fabrication. L’engagement dans le sens des liens qu’on cultive. C’est la cultivation. C’est ce qui est sauvage. Et le ré-ensauvagement. C’est l’absence de démarcation entre les catégories. Ce sont les catégories.
C’est le processus. Le tissage. La composition. La transformation. La sensualité. Le plaisir. La beauté. La nuit. Les ténèbres. Le ventre. La régénération. Le sommeil. Les racines. Les pierres. Les ancêtres. La loyauté. La dévotion. Le quotidien. Les routines. Les rituels. La prière. Les ritournelles. La durabilité. Le temps long. Le sous-sol. Les arbres. La stabilité. L’endurance. La solidité. La confiance. La persistance. La résistance. Les traditions. Le corps. La santé. Le corps. Les limites. Le handicap. La beauté. L’obsession. La persévérance. La répétition. Le renouveau. Les rites funéraires. Les processions. La marche. La lenteur. La récréation. La Création. Le divin. Les lieux de culte. Les sanctuaires. Les autels. L’érudition. La responsabilité. L’excès. L’abondance. La générosité. La réciprocité. Les échanges. Le don. Les cadeaux. L’alimentation. Se nourrir. Tout ce qui nourrit. Les repas. Les offrandes. La révérence. Le respect. Le silence. Le temps. L’excellence. La désexcellence. Les règles. La désobéissance. La défense du vivant. Les pavés dans la propriété privée. Les cailloux. Rendre à la terre. Le respect. La beauté — encore la beauté. La douceurs. Les matières. Les textures. Les fibres. Le textile. Filer. Rassembler. Honorer. Converger. Les verges, les jardins, les forêts, les friches. Les semences. Les « mauvaises » herbes. La persistance — encore. La montagne. Ce qui est inébranlable.
extraits d’un tirage réalisé en février pour la nouvelle lune en poissons. 6 mois plus tard, la pleine lune et l’éclipse en poissons. essayer de répondre aux questions posées par le tarot.
La Tour
Comment continuer quand on est brisé·es Comment ramper si on ne peut pas se relever Comment être digne, intègre, courageux·se et généreux·se en pleine extinction, en plein effondrement du monde tel que nous le connaissions Comment se laisser tomber, comment ne pas résister, comment tenir, comment s'effondrer, comment résister
A quoi résister et à quoi céder Qu'est-ce qui doit s'effondrer et qu'est-ce qui doit s'assembler lorsque tout s'effondre Comment être digne, intègre, courageux·se et généreux·se lorsque le monde tel que nous le connaissons s'effondre
Que dit la terre? Que rugissent ses entrailles? Qu'est-ce qui surgit de ses enfers, de sa colère? Qu'est-ce qui se régénère? Qu'est-ce qui mugit depuis ses entrailles?
Comment répondre à ce cri de ralliement?
6 de coupes
Comment le travail auprès du territoire peut ou doit être partagé de manière pertinente?
La question des racines et de l’enracinement. Comment les mobiliser en tant que concepts et en tant que base et nécessité écospirituelles alors qu’ils sont également utilisés par l’extrême-droite pour exclure, pour tuer, pour démolir?
Le 6 de coupes nous aide à trouver une manière de parler du territoire et des ancêtres accueillante, bienveillante et inclusive. Une manière d’en parler qui invite, qui accueille et qui soigne. Tout comme se comporte le territoire.
Février 2025. Ecriture libre inspirée par un rêve et par les célébrations à venir des Krakelingen et Tonnekensbrand qui marquent la fin de l’hiver et l’appel du printemps.
Danser dans la nuit. Fertiliser la terre. Danser avec les nuages. Voler vers eux. Retomber. Ensemencer la terre. Craquelins qui font le tour du monde et le tour de la vie. Gourmandise de l’infini, ode aux cycles. Tournoient dans le ciel bleu. S’allument dans le ciel gris. La vie s’annonce fructueuse. Les désastres s’annoncent fracassants. Retombent sur le sol. Divination sur jet de craquelins. Offrandes à la rivière pour apaiser les prophéties. La mare est noire, la mare est sang. Elle absorbe le vin. La saison s’annonce catastrophique. Les récoltes mitigées. Mais la vie continue. Les craquelins dansent dans les airs. Les masques pour éloigner le mauvais œil. Les mascarades pour déjouer le mauvais sort. Et le feu de protection pour rallier les forces. S’unir pour ne pas périr. S’unir quand les promesses pourrissent. S’unir pour faire face.
S’unir pour ne pas périr. S’unir pour périr dignement. La mare rougeoie du sang de nos ancêtres. D’ici nous venons. Disette nous connaissons. On regarde flamber le feu. On se rappelle notre puissance la décadence aussi la torture et les souffrances
On rend hommage au feu. A sa puissance. Et on se rappelle de notre place.
Notre place humaine n’est pas de dominer Aux dieux je demande un peu de paix A la montagne, un peu de courage Au feu, la capacité de tenir sans m’effondrer Je pleure avec eux. Je leur offre mes larmes. Je chante leurs louanges. S’unir pour ne pas périr.
Ici, la douceur Et ici, l'enjeu de tout ce qui brûle dans le feu Les offrandes à l'hiver, à ce que l'on laisse derrière soi De la gratitude et puis les laisser flamber Walmke, walmke brand. Signifier aux environs que nous changeons, que nous nous engageons dans une nouvelle voie. Les inviter à se transformer eux aussi. Appeler de nos vœux collectifs des jours meilleurs. Appeler de nos vœux collectifs le succès. Ça me déchire le cœur. Il n'y aura pas de jours meilleurs pour nous. Alors agissons comme les ancêtres que nous sommes; nous incarnons aujourd'hui les jours meilleurs que nous souhaitons à notre kinship de demain, notre descendance sous toutes ses formes, pas seulement humaine. Au sommet de la colline, nous sommes le feu qui éclaire à travers le temps. La perspective de demains plus harmonieux. La force pour nos ancêtres brûlées en exemple (1). Il faut que nous soyons le feu. Il faut que nous soyons le feu.
Après cette écriture libre, je me demande… Pourquoi soudain l’importance du feu? Pourquoi l’incarner? Pourquoi le transmettre? Est-ce une valeur?
Et je pense…
aux torches d’Hécate. Elles nous montrent la ou les voies quand la confusion règne. Quand la terreur domine la nuit, elle est tourmentée par les apparitions dont les zombies se saississent. Les torches nous aident à réclamer (reclaim) la nuit. Elles nous aident à habiter la nuit. Elles nous apaisent lorsqu’on n’entrevoit aucune issue. Tout comme aux côtés de Perséphone remontant des Profondeurs, elles nous accompagnent quand nous nous engageons. Quand, à l’automne, nous retournons infiltrer les domaines mortifères, elles nous donnent le courage.
Pourquoi le feu?
Parce que l’activisme. Le courage. La force de ne pas avoir peur de mourir, de sacrifier, de se sacrifier, de se radicaliser, de disséminer, de se tenir maladroite sur les barricades, de s’échapper, de résister.
La force de se vider, de s’effondrer, de tout donner pour ce en quoi l’on croit. La force de persévérer. Ne jamais se résigner.
La force d’être les descendantes des sorcières qu’on a brûlées. Et de ne pas craindre le bûcher. La force de répliquer: vous aller voir comment *insérer une facette* sait mourir. (2)
Le feu, c’est la passion. Ce qui ne se résigne pas. Ce qui est prêt à tout perdre, à tout donner. Sans demi-mesure.
C’est la passion. Et la foi. l’énergie, la persévérance.
C’est le signal sur la colline C’est l’âme du foyer C’est l’âme du monde, l’anima mundi, l’irrésistible force qui nous unit et qui nous détruit. Qui donne la vie. Et qui la reprend.
C’est le courage et c’est la témérité.
Ce sont nos entrailles. Nos tripes. Nos convictions. La rébellion.
C’est notre insoumission. Effrontément frondeux·ses Et par-dessus tout, c’est le courage dont nous manquons parfois. C’est la radicalité inévitable pour combattre les extrêmes-droites pour faire face à la haine et à la déshumanisation
C’est la passion et l’engagement contre l’indifférence
Ici, au sommet de la Vieille Montagne, qu’est-ce que le feu du Tonnekensbrand? Quel est son sens en 2025? Qui est le feu?
Elle brûle, solaire, pour dissiper les brumes de l’hiver. Elle s’élève. Elle se réveille, la colline.
*reprendre son souffle*
et comme nous dansons et comme nous nous éteignons les cultes oubliés s'animent dans nos cœurs et les Esprit du Lieu s'incarnent comme nous dansons et comme nous chantons
Le Feu: la passion, le mysticisme, le travail énergétique ou sorcier, le cœur ouvert, ardent, engagé, vibrant. A la base, je le considère comme l’élément le plus flippant. Entre le concept de la rose mystique et l’énergie solaire de lieux que j’affectionne, je m’en rapproche, j’essaie de me trouver à l’aise avec cet éléments et d’allumer mon feu intérieur (d’autant que les signes de feu sont dans mes maisons 4, 8 et 12 dans mon thème natal). En fonction des transits astrologiques, le feu me soutient. Depuis le feux de tonneau pour célébrer la fin de l’hiver au sommet de la colline, je sens sa force.
Dans les recoins inattendus qu’on découvre au détour des chemins tortueux de la psyché. Là où vivent encore les fantômes du passé. Non désamorcés. Bruts. Bruyants. Là où je tends à oublier mon nom et que j’ai survécu et que je suis solide.
Dans les recoins poussiéreux, là! C’est là qu’il faut que je retourne.
En compagnie de mes talismans: tourmaline, agate mousse ou spetaria; une clé et un opinel; un safeword; une statuette; une huile consacrée. Et en compagnie de mon familier pour revenir à tire-d’aile, même lorsque la nuit est aussi obscure qu’un océan d’encre de chine.
En bonne compagnie, il faut que j’aille rendre visite à ce qui me retient d’avancer, de faire confiance et de créer librement. Il faut que j’essaie de lui parler, voire de négocier avec elle. Il faut que je lui offre du réconfort ou des assurances.
Ensuite, des recoins malfamés de la psyché, il faut que je revienne. Bien accompagnée, il faut que j’affirme ma sécurité.
Tout ça parce que même si j’ai survécu, je ne peux pas ignorer l’existence de fantômes voraces, bruyants, bruts, et capables d’exploser et de m’exposer.
Parce qu’il en va de ma solidité.
Le 9 d’épées: rendre visite à l’anxiété de temps en temps. A ce qui est vilain, horripilant, détesté, non-assumé. A ce qui, non-désamorcé, réagit aux triggers. Visiter puis s’envoler, se poser et s’enraciner.
Le jour se lève Je m’empresse d’accueillir ses promesses Le jour m’oppresse Je lui fais face néanmoins
La force de briller Tournesol: un peu de soleil sur terre Pas aveuglant; à portée de main Mystère et accueil Être Le Soleil. Ne pas douter. Briller. La dévotion ne se vit pas forcément dans l’ombre.
Notre-Dame, aide-moi à l’assumer. Vieille Montagne, apprends-moi à approcher le ciel sans brûler mes ailes.
Un court texte griffonné au Oudenberg avec le Soleil du Cozy Witch Tarot il y a tout juste un an et une annonce:
Il est bien possible que je revienne par ici pour partager des interprétations tandis que je trie mes carnets 🙂
J’ai fait un petit come-back en vidéo hier. A l’approche de Beltaine, l’envie de partager est forte. Le désir de créer. J’évoque le processus de journalling / diarisme qui m’a amenée à ce renouveau. J’effleure aussi des thématiques qui me passionnent: le corps et le handicap et les liens avec la nature et l’écologie et puis la dimension spirituelle dans tout ça.
En fait, ce sont des sujets autour desquels j’aimerais créer (davantage). Mais… quelque chose me retient encore. Déjà, il y a tellement de choses formidables à lire! Il fallait que je partage ma bibliographie, mes nombreux coups de cœur de ces derniers mois! Ne manquait que la motivation à la rédiger! Mais puisqu’on me la réclame, je m’exécute 🙂
Critères de sélection (et quelques suggestions)
Il n’y a pas de critères de sélection pour figurer dans la liste. Elle n’est pas exhaustive. Elle s’est formée de manière organique autour de plusieurs considérations. A commencer par: la disponibilité en livre audio, ce qui élimine de facto quasiment tous les livres en français. L’accessibilité audio, ça n’a pas l’air d’être le souci de l’édition francophone – même pas pour les bouquins sur le handicap. Eh d’ailleurs, pour les néerlandophones, ma copine Anaïs Van Ertvelde, elle a enregistré une version audio de son livre: Handicap. Een bevrijding. (je ne peux pas parler de handicap sans name-dropper Anaïs… car nos années de co-militance ont été déterminantes…).
Je n’ai encore rien écouté parce que, j’avoue hein, en vrai, lire/écouter en anglais, c’est ce qui me nourrit. Par contre, j’ai lu en VO une partie de ce qui est proposé et ce sont des lectures indispensables!
Leah Lakshmi Piepzna-Samarasinha est une auteurice et poéte.sse porteuse de réflexions fondatrices pour la libération handie. Elle est aussi devin.eresse et cartomancien.ne (go, cocher la thématique spiritualité pour la liste du jour). Un des critères de sélection de la bibliographie (oui oui je rajoute des ouvrages à mesure que j’écris mais la biblio arrive plus bas) : j’adooooore les mémoires, c’est même mon genre préféré! Quand j’ai lu son Dirty River. A queer femme of color dreaming her way home, j’étais complètement bouleversée. Voilà déjà 9 ans… Est-ce qu’il me parlerait de la même manière aujourd’hui? Je ne crois pas… Mais ça reste un récit autobiographique que je me dois de suggérer! J’en ai acheté deux copies supplémentaires offertes à des amies fems. J’ai aussi écouté et adoré Care work. Dreaming disability justice. Ses publis plus récentes sont sur ma liste d’envie. Parmi les livres audio également dispo sur ce site, il y a Stone Butch Blues de Leslie Feinberg, un classique pour l’histoire de la convergence des luttes LGBTQIA+ (y compris sur l’histoire des relations butch-fem et emphase sur les vécus trans) et de justice de classe (avec du syndicalisme et du communisme). Il y a fort longtemps, quand j’étais encore sur facebook, on m’a reproché de parler de ce livre sans mettre des TW. Yes, c’est hyper violent (violences lesbophobes, transphobes, policières, de classe, etc).
Bon bein, puisque j’ai fait le détour par des traductions en français de classiques en anglais, je poursuis le temps de signaler la parution récente dans la collection Sorcières aux éditions Cambourakis de La théorie féministe au défi du handicap. Recueil de textes des feminist disability studies. Je ne compte pas le lire prochainement (mes critères, le fait que je connais déjà une partie des textes, tout ça).
Pour la liste à venir, je vais également m’en tenir à des ouvrages lus/écoutés récemment. Sinon, je pense que vous l’avez compris, on va partir dans tous les sens.
La bibliographie
Point de départ
Il y a un an, j’ai découvert sur le Zebra Club (une application à destination des SEDistes, autrement dit les personnes qui ont un SED ou un syndrome d’ehlers-danlos – ça, c’est juste les noms accolés de deux médecins qui ont établi grossièrement les premiers critères diagnostic de cette condition/déficience du tissu conjonctif):
Moving Moutains. Writing Nature through Illness and Disability. Une anthologie éditée par Louise Kenward qui n’existe pas en version audio mais qui vient de sortir en version paperback. Il y a des auteurices connu.es pour leurs écrits sur les intersections entre nature et handicap, comme Eli Clare (bizarrement, je n’ai jamais réussi à lire plus de quelques pages de ses livres), ou entre nature et sorcellerie, comme Alice Tarbuck (ooooh comment j’adore son A Spell in the Wild: a year (and six centuries) of Magic, un tour de l’année avec une thématique par mois, essentiellement en lien avec sa pratique de sorcière et le territoire où elle vit, l’Ecosse) et plein d’autres que j’ai découvert avec enchantement! Je ne commente pas les essais, je me contente de vous dire que ce livre est un coup de coeur que je fais trôner sur mes étagères pour inspiration.
Mémoires sur la maladie chronique / le handicap, l’écologie et la spiritualité
Après avoir lu ce recueil, j’ai écouté avec bonheur les récits autobiographiques de deux autrices:
Some of Us Just Fall: on nature and not getting better de Polly Atkin. C’est mon préféré!!!! Le mode mémoire rencontre les recherches en littérature de la chercheuse et se mêle à son engagement pour la justice handie. Un livre érudit et touchant! Il articule mieux que tout autre, à mes yeux, les liens très riches entre les thématiques de cette bibliographie. Au fait, je suis pas douée pour faire des résumés. Déjà que l’esprit de synthèse n’est pas mon fort! Si on y ajoute que je fais pas mal de choses (comme lire/écouter) dans un état de fatigue chronique assez avancé, j’ai beaucoup de mal à fixer les informations. Petit plus de l’audiobook: il est lu par l’autrice! J’ai mis du temps à m’habituer à son accent (ce n’est pas le cas d’ordinaire) et j’ai découvert qu’il fallait absolument l’écouter avec des enceintes pour le confort d’écoute. Mais une fois que je suis rentrée dans ce bouquin, j’étais à foooond dedans!
All my Wild Mothers. Motherhood, loss and an apothecary garden de Victoria Bennett. Voilà ce qu’on peut lire sur son site: « Weaving of memoir and herbal folklore, All My Wild Mothers is a story of re-wilding our wastelands, and the transformation that can happen when we do. In a time of uncertainty, it has something to teach us about resilience, and the power of joyful resistance. » Et ça fait le taf. Une histoire de deuil, de tristesse, de maternité, de jardin, de liens au territoire et de relations familiales. Beaucoup plus intimiste que le livre précédent. Très poétique. Le petit plus? L’autrice organise un salon d’autrices Wild Women Writers’ Salons.
Sans lien avec Moving Moutains, j’ai fini il y a peu les mémoires très attendus de Sophie Strand!
The body is a doorway. A Journey Beyond Healing, Hope and the Human. Je suis fan du travail de Sophie! J’ai lu/écouté ses autres livres: The Flowering Wand: Rewilding the Sacred Masculineet The Madonna Secret: a novel (ok, j’ai pas fini celui-là). J’ai écouté des dizaines de podcasts dont elle est l’invitée. J’ai suivi une bonne partie de son cours Rewilding Mythology sur advaya. J’ai lu des extraits de ses mémoires en exclu sur son substack. Vous voyez où je veux en venir? Hélas, j’ai eu une nette impression de redondance en écoutant le livre. Certains chapitres m’ont époustouflée et d’autres… sont tombés à plat. Si vous ne connaissez pas encore Sophie, c’est une belle occasion de découvrir cette néo-troubadour passionnée par les champignons, les échecs (résistants et salvateurs) de nos corps handis face au santéisme, la mythologie, le fait de ne pas aller mieux (comme Polly Atkin!), notamment sur le trauma et les violences sexuelles (à contre-courant des théories (pop)psycho en vogue) et tellement plus. Animisme et attention profonde au plus-qu’humain sont au programme. Est-ce que je vais ouvrir une parenthèse qui n’a rien à voir? Oui! Les parents de Sophie n’écrivent pas sur l’imbrication des thématiques du jour (pas sur le handicap mais bien sur les autres aspects), mais j’ai adoré The Way of the Rose: The Radical Path of the Divine Feminine Hidden in the Rosary de Perdita Finn et Clark Strand et Take Back The Magic: Conversations with the Unseen Worldde Perdita Finn.
Perspectives historiques sur la maladie et les femmes
Je ne suis pas certaine que celui-ci coche toutes les cases. Cependant, une historienne de formation aime un bon bouquin de vulgarisation et il faut reconnaître que l’association historique et culturelle des femmes à la nature a servi l’exploitation du corps des femmes ainsi que de la nature, cette nature prétendument séparée du genre humain (à part les meufs mais il s’agit bien ici de ce qui a autre-iser et pathologisé les femmes):
On peut toujours se renouveler. On n’est jamais fini.e. Jamais limité.e par les formes de qui on a été. On peut prendre des nouvelles formes. On est des change-forme, des multiformes, des métamorphoses constantes.
Parfois les métamorphoses prennent du temps. L’Etoile nous aide à garder l’espoir dans ces moments.
Vers la Vieille Montagne, la puissance des sources // garder la tête dans les étoiles, dans les nuages // changer de perspectives – pour pouvoir changer de forme – ne pas être trop centré.e sur soi-même, voir au-delà, se connecter au-delà de soi-même.
notes de pèlerinage avec l’Etoile du Gentle Tarot, juillet 2024.