Des associations que j’emporte dans mon panier pour nourrir mes interprétations de la suite des pentacles / deniers.
La terre, au-delà des pentacles, c’est la vie. Et la mort. C’est le sol. Et la matière. Ce sont les interconnexions du vivant. Le mycélium sous le pied. Et le pied. C’est la forme de mon corps. C’est l’intérieur de mes intestins. Le compost. Et la pollution.
La terre, du tarot et de l’astro, c’est aussi l’apprentissage et le savoir. C’est la fabrication. L’engagement dans le sens des liens qu’on cultive. C’est la cultivation. C’est ce qui est sauvage. Et le ré-ensauvagement. C’est l’absence de démarcation entre les catégories. Ce sont les catégories.
C’est le processus. Le tissage. La composition. La transformation. La sensualité. Le plaisir. La beauté. La nuit. Les ténèbres. Le ventre. La régénération. Le sommeil. Les racines. Les pierres. Les ancêtres. La loyauté. La dévotion. Le quotidien. Les routines. Les rituels. La prière. Les ritournelles. La durabilité. Le temps long. Le sous-sol. Les arbres. La stabilité. L’endurance. La solidité. La confiance. La persistance. La résistance. Les traditions. Le corps. La santé. Le corps. Les limites. Le handicap. La beauté. L’obsession. La persévérance. La répétition. Le renouveau. Les rites funéraires. Les processions. La marche. La lenteur. La récréation. La Création. Le divin. Les lieux de culte. Les sanctuaires. Les autels. L’érudition. La responsabilité. L’excès. L’abondance. La générosité. La réciprocité. Les échanges. Le don. Les cadeaux. L’alimentation. Se nourrir. Tout ce qui nourrit. Les repas. Les offrandes. La révérence. Le respect. Le silence. Le temps. L’excellence. La désexcellence. Les règles. La désobéissance. La défense du vivant. Les pavés dans la propriété privée. Les cailloux. Rendre à la terre. Le respect. La beauté — encore la beauté. La douceurs. Les matières. Les textures. Les fibres. Le textile. Filer. Rassembler. Honorer. Converger. Les verges, les jardins, les forêts, les friches. Les semences. Les « mauvaises » herbes. La persistance — encore. La montagne. Ce qui est inébranlable.
extraits d’un tirage réalisé en février pour la nouvelle lune en poissons. 6 mois plus tard, la pleine lune et l’éclipse en poissons. essayer de répondre aux questions posées par le tarot.
La Tour
Comment continuer quand on est brisé·es Comment ramper si on ne peut pas se relever Comment être digne, intègre, courageux·se et généreux·se en pleine extinction, en plein effondrement du monde tel que nous le connaissions Comment se laisser tomber, comment ne pas résister, comment tenir, comment s'effondrer, comment résister
A quoi résister et à quoi céder Qu'est-ce qui doit s'effondrer et qu'est-ce qui doit s'assembler lorsque tout s'effondre Comment être digne, intègre, courageux·se et généreux·se lorsque le monde tel que nous le connaissons s'effondre
Que dit la terre? Que rugissent ses entrailles? Qu'est-ce qui surgit de ses enfers, de sa colère? Qu'est-ce qui se régénère? Qu'est-ce qui mugit depuis ses entrailles?
Comment répondre à ce cri de ralliement?
6 de coupes
Comment le travail auprès du territoire peut ou doit être partagé de manière pertinente?
La question des racines et de l’enracinement. Comment les mobiliser en tant que concepts et en tant que base et nécessité écospirituelles alors qu’ils sont également utilisés par l’extrême-droite pour exclure, pour tuer, pour démolir?
Le 6 de coupes nous aide à trouver une manière de parler du territoire et des ancêtres accueillante, bienveillante et inclusive. Une manière d’en parler qui invite, qui accueille et qui soigne. Tout comme se comporte le territoire.
Février 2025. Ecriture libre inspirée par un rêve et par les célébrations à venir des Krakelingen et Tonnekensbrand qui marquent la fin de l’hiver et l’appel du printemps.
Danser dans la nuit. Fertiliser la terre. Danser avec les nuages. Voler vers eux. Retomber. Ensemencer la terre. Craquelins qui font le tour du monde et le tour de la vie. Gourmandise de l’infini, ode aux cycles. Tournoient dans le ciel bleu. S’allument dans le ciel gris. La vie s’annonce fructueuse. Les désastres s’annoncent fracassants. Retombent sur le sol. Divination sur jet de craquelins. Offrandes à la rivière pour apaiser les prophéties. La mare est noire, la mare est sang. Elle absorbe le vin. La saison s’annonce catastrophique. Les récoltes mitigées. Mais la vie continue. Les craquelins dansent dans les airs. Les masques pour éloigner le mauvais œil. Les mascarades pour déjouer le mauvais sort. Et le feu de protection pour rallier les forces. S’unir pour ne pas périr. S’unir quand les promesses pourrissent. S’unir pour faire face.
S’unir pour ne pas périr. S’unir pour périr dignement. La mare rougeoie du sang de nos ancêtres. D’ici nous venons. Disette nous connaissons. On regarde flamber le feu. On se rappelle notre puissance la décadence aussi la torture et les souffrances
On rend hommage au feu. A sa puissance. Et on se rappelle de notre place.
Notre place humaine n’est pas de dominer Aux dieux je demande un peu de paix A la montagne, un peu de courage Au feu, la capacité de tenir sans m’effondrer Je pleure avec eux. Je leur offre mes larmes. Je chante leurs louanges. S’unir pour ne pas périr.
Ici, la douceur Et ici, l'enjeu de tout ce qui brûle dans le feu Les offrandes à l'hiver, à ce que l'on laisse derrière soi De la gratitude et puis les laisser flamber Walmke, walmke brand. Signifier aux environs que nous changeons, que nous nous engageons dans une nouvelle voie. Les inviter à se transformer eux aussi. Appeler de nos vœux collectifs des jours meilleurs. Appeler de nos vœux collectifs le succès. Ça me déchire le cœur. Il n'y aura pas de jours meilleurs pour nous. Alors agissons comme les ancêtres que nous sommes; nous incarnons aujourd'hui les jours meilleurs que nous souhaitons à notre kinship de demain, notre descendance sous toutes ses formes, pas seulement humaine. Au sommet de la colline, nous sommes le feu qui éclaire à travers le temps. La perspective de demains plus harmonieux. La force pour nos ancêtres brûlées en exemple (1). Il faut que nous soyons le feu. Il faut que nous soyons le feu.
Après cette écriture libre, je me demande… Pourquoi soudain l’importance du feu? Pourquoi l’incarner? Pourquoi le transmettre? Est-ce une valeur?
Et je pense…
aux torches d’Hécate. Elles nous montrent la ou les voies quand la confusion règne. Quand la terreur domine la nuit, elle est tourmentée par les apparitions dont les zombies se saississent. Les torches nous aident à réclamer (reclaim) la nuit. Elles nous aident à habiter la nuit. Elles nous apaisent lorsqu’on n’entrevoit aucune issue. Tout comme aux côtés de Perséphone remontant des Profondeurs, elles nous accompagnent quand nous nous engageons. Quand, à l’automne, nous retournons infiltrer les domaines mortifères, elles nous donnent le courage.
Pourquoi le feu?
Parce que l’activisme. Le courage. La force de ne pas avoir peur de mourir, de sacrifier, de se sacrifier, de se radicaliser, de disséminer, de se tenir maladroite sur les barricades, de s’échapper, de résister.
La force de se vider, de s’effondrer, de tout donner pour ce en quoi l’on croit. La force de persévérer. Ne jamais se résigner.
La force d’être les descendantes des sorcières qu’on a brûlées. Et de ne pas craindre le bûcher. La force de répliquer: vous aller voir comment *insérer une facette* sait mourir. (2)
Le feu, c’est la passion. Ce qui ne se résigne pas. Ce qui est prêt à tout perdre, à tout donner. Sans demi-mesure.
C’est la passion. Et la foi. l’énergie, la persévérance.
C’est le signal sur la colline C’est l’âme du foyer C’est l’âme du monde, l’anima mundi, l’irrésistible force qui nous unit et qui nous détruit. Qui donne la vie. Et qui la reprend.
C’est le courage et c’est la témérité.
Ce sont nos entrailles. Nos tripes. Nos convictions. La rébellion.
C’est notre insoumission. Effrontément frondeux·ses Et par-dessus tout, c’est le courage dont nous manquons parfois. C’est la radicalité inévitable pour combattre les extrêmes-droites pour faire face à la haine et à la déshumanisation
C’est la passion et l’engagement contre l’indifférence
Ici, au sommet de la Vieille Montagne, qu’est-ce que le feu du Tonnekensbrand? Quel est son sens en 2025? Qui est le feu?
Elle brûle, solaire, pour dissiper les brumes de l’hiver. Elle s’élève. Elle se réveille, la colline.
*reprendre son souffle*
et comme nous dansons et comme nous nous éteignons les cultes oubliés s'animent dans nos cœurs et les Esprit du Lieu s'incarnent comme nous dansons et comme nous chantons
Le Feu: la passion, le mysticisme, le travail énergétique ou sorcier, le cœur ouvert, ardent, engagé, vibrant. A la base, je le considère comme l’élément le plus flippant. Entre le concept de la rose mystique et l’énergie solaire de lieux que j’affectionne, je m’en rapproche, j’essaie de me trouver à l’aise avec cet éléments et d’allumer mon feu intérieur (d’autant que les signes de feu sont dans mes maisons 4, 8 et 12 dans mon thème natal). En fonction des transits astrologiques, le feu me soutient. Depuis le feux de tonneau pour célébrer la fin de l’hiver au sommet de la colline, je sens sa force.
Dans les recoins inattendus qu’on découvre au détour des chemins tortueux de la psyché. Là où vivent encore les fantômes du passé. Non désamorcés. Bruts. Bruyants. Là où je tends à oublier mon nom et que j’ai survécu et que je suis solide.
Dans les recoins poussiéreux, là! C’est là qu’il faut que je retourne.
En compagnie de mes talismans: tourmaline, agate mousse ou spetaria; une clé et un opinel; un safeword; une statuette; une huile consacrée. Et en compagnie de mon familier pour revenir à tire-d’aile, même lorsque la nuit est aussi obscure qu’un océan d’encre de chine.
En bonne compagnie, il faut que j’aille rendre visite à ce qui me retient d’avancer, de faire confiance et de créer librement. Il faut que j’essaie de lui parler, voire de négocier avec elle. Il faut que je lui offre du réconfort ou des assurances.
Ensuite, des recoins malfamés de la psyché, il faut que je revienne. Bien accompagnée, il faut que j’affirme ma sécurité.
Tout ça parce que même si j’ai survécu, je ne peux pas ignorer l’existence de fantômes voraces, bruyants, bruts, et capables d’exploser et de m’exposer.
Parce qu’il en va de ma solidité.
Le 9 d’épées: rendre visite à l’anxiété de temps en temps. A ce qui est vilain, horripilant, détesté, non-assumé. A ce qui, non-désamorcé, réagit aux triggers. Visiter puis s’envoler, se poser et s’enraciner.
il y a comme de la mélancolie à soigner par le rêve à transformer en conte
Mélanger, lui donner une chance de coller un peu puis la laisser s'évaporer la mélancolie
C'est normal de se sentir SUBmergé.e quand tout semble se désagréger
C'est normal de prendre la flotte de peiner à garder la tête hors de l'eau
Mais.... après avoir regardé les issues rêvées se miroitant à la surface de l'eau le 7 de coupe demande un engagement envers la moins glamour des options celle qui tire de l'état de choc sans solution parfaite à problème complexe celle qui crée du lien
Moins de dissociation, plus de modestes contributions
Il ne faut pas que ce soit parfait Il faut que ça existe
Dans les archives de mes canalisations quotidiennes avec le Tarot Vandenborre
17/07 – 4 de bâton
Que se passe-t-il lorsque ton cœur est safe? De quelle type de stabilité ton cœur a-t-il besoin pour exprimer ce à quoi il aspire, ce pour quoi il bat? En l’absence de cette stabilité, comment cultiver la joie et l’appartenance qui ont la capacité d’adoucir les épines? Quelles épines entravent les battements de ton cœur? Et lesquelles les protègent?
Ton cœur est safe: qu’est-ce qui pousse?
18/07 – 8 de bâton
Tu suis tes envies. Tu réponds aux appels. Quitte à être un peu trop impulsive. Tu crois que ton enthousiasme peut décupler tes forces. Tu vois des signes. Les synchronicités sont apparentes et lisibles. Tu te sens pousser des ailes. Tu suis tes envies.
Points d’attention: rester dans la rationalité // garder un peu d’espace pour le doute et la réflexion // ne pas chercher à être partout à la fois (malgré les sandales ailées) // mettre des apps ou des conversations en sourdine // ne pas répondre aux appels jusqu’à en perdre toute concentration et à n’en tirer plus aucun plaisir.
Pratique l’art d’être ici, dans l’instant présent. Contemple l’enchaînement des saisons et leurs perturbations.
Étudie ce qui fait le “chez-soi”, même par temps d’incertitude. Relie-toi à ce corps dont il est aisé d’oublier qu’il est toujours là.
Réfléchis à ce qui te rend forte, aux multitudes de choses, d’êtres, d’esprits qui s’entremêlent à toi. Retrouve les fils qui vous relient. Qu’est-ce qu’ils impliquent? Qu’est-ce qui pourrait être dénoué? Qu’est-ce qui s’éloigne? Qu’est-ce qui demande à être raccommodé?
Tu es poreuse. Lorsque la tour de garde du 4 de denier t’appelle, tu viens te poser à la porte. Tu ne te caches pas derrière les hauts murs de l’enceinte.
Aujourd’hui, tu as la responsabilité de choisir ce qui rentre, ce qui sort, ce qui est banni, ce qui est recalé et la valeur accordée au passage.
Aujourd’hui, tu passes en revue la valeur des relations et tu exerces ton pouvoir de décision.
Au sujet des contemplations…
J’ai eu la chance de mettre la main sur une copie vintage du tarot flamand cet été. Plus accoutumée aux tarots inspirés du système du Waite-Smith qu’aux anciens tarots européens, j’ai décidé de l’approcher d’une manière intuitive, via la canalisation de messages au quotidien. C’est un mélange d’observation de la carte (les dessins, la numérologie, les symboles, l’état de l’élément de la suite, etc) provoquant de l’écriture libre, de réception de messages de mes guides et allié.es et d’éclats d’interprétation provenant de mon intégration du tarot (plutôt Waite-Smith).
Extrait d’un courrier à lire intégralement sur mon substack où vous avez aussi la possibilité d’écouter le texte!
Enracinement
31 août
Ah, l’appartenance! J’ai poussé lentement. Mes racines se sont étalées à la recherche de plus de proximité avec le sol, développant ainsi la stabilité si chère aux 4 dans le tarot. Doucement, mes feuilles se sont défroissées. J’ai repris de la couleur. De l’espoir. Et même de la foi. Puis, je me suis épanouie brusquement après des mois d’évolution timide. J’étais chez-moi.
36 heures après avoir commencé ce texte, ce que j’aurais pu écrire sur le 4 de bâtons est teinté de tristesse. L’appartenance ne vient pas sans la perte. La vie sans la douleur. Le renouveau sans l’automne. Le courant d’air effleure délicatement ma nuque. Mon cerveau traduit cette caresse en attaque. Mes muscles se crispent. Je tourne la tête vers le vent malgré ces tensions. De l’autre côté de la rue, les branches de l’érable se balancent. Sans le bruit des voitures, j’entendrais peut-être ses feuilles qui se crispent. Elles tomberont. Et moi aussi. Même si j’aspire à plus de stabilité dans un monde capitaliste où la précarité et l’exclusion tuent, je sais, comme l’érable, qu’il faut perdre et que mes racines sont fortes, étendues, reliées.
Les choucas sautent de branche en branche. Avec le 4 de bâtons et l’arbre de l’autre côté de la rue et les enchevêtrements joyeux du vivant, je me rappelle que je ne suis pas seule, pas si seule, même s’il est aisé de l’oublier, et ce n’est pas l’araignée en attente sur la fenêtre qui dirait le contraire. Les choucas sautent de branche en branche. L’une d’elle se pose dans une gouttière pour boire. Je me rappelle l’importance du jeu et de la légèreté. Même dans les moments de détresse, ils nous hydratent. Les muscles du trapèze contractés, je reviens donc à l’essentiel: le mouvement, hydrater mes tissus fragiles, boire un verre d’eau, cesser d’écrire, m’approcher de la fenêtre et observer la vie. Toutes ces vies que je ne peux plus ignorer. L’araignée, les choucas, les ramiers, l’érable, les sapins, le lierre, les fouines, les gens en vélo vers le marché circuit court et ceux qui klaxonnent pour se dire au revoir et ceux qui accélèrent pour effrayer les enfants sur le passage pour piétons et l’épilobe, l’achillée, le millepertuis, les sureaux, les saules, et aussi les soucis, les cosmos et les bleuets que j’ai plantés et les vers qui se régalent du corps en décomposition de mon chat au pied du sureau et l’esprit de Dièse et puis mes deux chats qui font la sieste et mon amoureuse qui fait de la broderie en attendant que ses bouffées de chaleur se calment. Je reviens à l’essentiel avec le 4 de bâtons: une pause auprès de celles que j’aime.
Nous sommes allées au potager urbain. Des oreilles attentives. Les mains dans la terre. Des couronnes de fleurs. Des fruits et légumes encouragés par les soins collectifs désormais prêts pour la récolte et généreusement partagés.
Sur ces terres nourricières – bien qu’elles ne soient pas particulièrement fertiles – je place ma confiance dans le “via via”, une expression néerlandophone qui fait référence au réseau de relations pas forcément visibles grâce (via) lesquelles on reçoit une information, un objet ou… un appartement en location! Expression plus poétique que “le bouche-à-oreille”. Que de voie en voie, de lien en lien, cet Endroit continue de nous tenir!
1er septembre
Ma colère est passée. J’ai douté de ma relation au Lieu et à ses Esprits. Je me suis sentie conne d’espérer qu’une relation entraîne forcément la protection. Désormais, les murmures me parviennent à nouveau. Les voix, les signes et les rêves se font rassurants. Il y a du sacrifice à venir. Des choix qui ressembleront davantage à des déchirements. Il y a aussi de l’espoir dans l’air, des promesses dans les graines de bouleau retenues par la toile d’araignée, des voyages enchantés avec les fruits d’érable prêts à décoller. Autant de nouvelles vies qui s’étaient attachées à moi sans que je les remarque. Alors c’est comme si je m’étais préparée sans m’en rendre compte. Et maintenant, je ne suis pas tant sur le seuil que déjà dans l’inconnu. Entre deux rives, dans une barque portée par des eaux calmes, telles les silhouettes sur le 6 d’épée. L’initiation continue. La colère est passée. Je reste tranquille malgré l’inconfort.
La pensée fend la brume. Je me saisis de mes idées acérées. Je perce l’ignorance. J’ouvre la conscience. Je manipule les outils de la pensée critique pour analyser ce que j’observe sans crédulité.
Je teste ce que je lis à l’épreuve des faits, d’un raisonnement, d’une méthodologie. Je n’écarte aucune hypothèse. Je m’offre le plaisir de les décrypter. Je dissèque la pensée.
Je fends le brouillard cérébral qui me guette à force de trop fonctionner.
Je traite les informations. Je trie les données.
Ma curiosité est communicative. J’embarque mes proches dans mes pérégrinations intellectuelles.
Je compose des récits rocambolesques pour leur transmettre mes intérêts.
J’en viens à fabuler s’il le faut. Une fois passée l’épreuve de la critique, les informations peuvent être reconfigurées pour nourrir des histoires, des utopies.
Mes idées sont au service du changement en fin de compte.
Mettre en garde la Page d’épée
Attention aux commérages! Est-ce que tes communications peuvent être dommageables pour autrui? Même si le tourbillon du partage d’information t’emporte, prends garde à ne pas divulguer ce qui pourrait affecter des personnes qui ne t’ont rien demandé du tout. Tes bonnes intentions sont susceptibles de retourner contre d’autres ou contre toi-même. Non, non, non, tout ne fait pas une bonne anecdote.
De même, attention à ce que tes centres d’intérêt multiples ne se diluent pas dans le fouillis de ta curiosité au point que tu n’arrives plus à focaliser ton attention sur quoi que ce soit. Fais le tri avant d’ouvrir tout canal d’information. Certains robinets peuvent rester fermés. Ta soif de connaissance doit-elle être assouvie coûte que coûte?
Ecrire avec le Page d’épées
Pour commencer, il faut réapprendre à écrire. Pour ce faire, il faut accepter de se laisser guider par le feutre, le flux, le message.
qu’il me transporte, qu’il me transporte.
Que la magie opère. Que nous co-créons. Co-crayons.
La plume dans la main de la Page d’épées: laisser les histoires nous traverser. Toutes. Et que les mots n’aient pas besoin de propriétaires. Que l’autrice soit au service. Qu’elle ne soit pas détentrice.