Le vif du sujet de Grossir le tarot ! On va se plonger dans des exemples de l’utilisation des corps gros comme symboles pour des trucs à la rien à voir dans le tarot.
En préambule : quand je cite un jeu de tarot, même pour en analyser les représentations de façon critique, c’est que je l’aime. Si mes constats sont durs, il ne faut pas en déduire que tout est à jeter dans un tarot, mais plutôt que « grossir le tarot » n’est pas une mince affaire. Les tarots analysés dans cette série d’articles présentent forcément des personnages gros. Autrement dit, ils vont plus loin que la grande majorité des jeux, même s’ils n’échappent pas aux biais grossophobes involontaires. Je leur en suis reconnaissante et je les apprécie. Depuis la parution initiale de Fat Tarot, je possède davantage de jeux alternatifs en termes de normes corporelles. Tu les verras sur les illustrations, même s’ils ne sont pas analysés car je n’ai pas pu reprendre intégralement mon enquête. D’ici quelques articles, je te partagerai toutefois ma liste de coups de cœur 🙂
La quête du tarot parfait
Peu après avoir commencé à tirer les cartes, je me suis mise en tête de chercher un tarot qui me plairait. Jusque-là, c’est assez logique… Mais c’était si compliqué que j’ai d’abord choisi de me tenir à distance des tarots à personnages. La quête d’un tarot représentatif et la frustration qui en découlait reposaient sur un simple constat : impossible d’entretenir une connexion avec un tarot dans lequel je ne pourrais pas à me voir, ni les gens que j’aime, ni ce que je considérais comme ma communauté, ni des personnes minorisées. Même quand les tarots se réclamaient de la fantasy, des contes et mythologies, et autres, leurs personnages, même irréels, étaient encore minces et blancs. C’est si dur d’imaginer des fées ou des elfes non-minces? J’éprouvais une lassitude similaire à celle provoquée par les romans ou les séries quand les personnages sont très uniformes et peu représentatifs de la diversité des corps. Dans la mesure où le tarot fonctionne sur base de connexions et d’associations, pouvoir s’identifier aux images est déjà une clé précieuse dans l’interprétation des lames. Lire la suite « Grossir le tarot / Porter le regard par-delà les métaphores (1e partie) »




Son usage s’est répandu au cours du 20e siècle notamment à cause des compagnies d’assurance américaines à la recherche d’outils qui leur permettaient de classer leurs clients en fonction de leurs risques supposés de contracter des maladies. Quelques décennies plus tard, l’organisme national de la santé aux Etats-Unis a décidé, sous l’influence de l’OMS, de changer quels indices correspondraient à quel type de corpulence. Et hop, du jour au lendemain, des millions d’Américain-e-s sont devenus « en surpoids ». Indice fluctuant et utile pour catégoriser? Peut-être pas pour diagnostiquer! Et puis, il ne prend aucunement en compte les différences, pas même celles de genre. En outre, même si on s’entête à utiliser des outils problématiques, la répartition de la morbidité selon l’indice de masse corporelle n’est pas celle d’une augmentation constante mais plutôt une courbe : élevée pour les personnes très minces comme très grosses, plus élevée chez les personnes considérées comme « normales » que chez celles « en surpoids » (ces dernières seraient donc plus « saines »). (2)


