Les sorcières embrassent les peurs

Witches are beings who embrace fears. When the world burns, we hug fear.
With great bravery, we serve the Queen, Hekate.
Even through death.

Les sorcières sont des êtres qui vivent avec la peur. Au compost, en offrandes pour la transformation, les angoisses, mais non les peurs. Les sorcières sont les êtres qui embrassent les peurs. Quand le monde s’embrase, nous etreignons la peur.
Courageuses, nous servons Hekate, la grande reine.
Même à travers la mort.
Avec un peu d’amour et de soin, ces peurs font des miracles.

(extrait d’un texte canalisé avec ma divinité tutélaire, Hekate, le jour de Samhain, lorsque la conjonction entre la lune et uranus était au plus proche)

L’Impératrice. Du paradis à la lune sombre

La lavande apaise
L’achillée protège
L’échinacée renforce
Les ronces, remparts, gardent les passages
Je me perds dans l’instant

Me poser sur une tige fragile
Me sentir solide
Tellement chez moi
Que les angles pour atterrir
Et décoller en toute fluidité
N’ont pas de secret

Ni les graines qui nourrissent l’âme
Ni les parfums qui enchantent la vie

Ces jours où
La Beauté est le remède
Ces jours où
Je me cache ici

Déjà pourtant
La Lune Sombre appelle
De derrière la haie de ronces
Elle me soulève
Adieu, décor paradisiaque

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Sur les routes: Hekate Enodia, Artemis, Hermes

illustration: Hekate et moi, un portrait canalisé par Rose Butch

Ces routes n’appartiennent à personne
Pourtant, elles sont les vôtres
Parfois, elles se font nôtres
Au fil de nos errances ou de nos itinéraires
De nos méfaits, de nos retours, de nos arrivées
Des déplacements
Vous en faites des havres de paix
Ou des répits en dépit des dangers
Des lieux propices
Le temps de les traverser
Ou celui de s’y retirer
Des endroits privilégiés
Enodia

L’orage tonne
Il faudrait un abri
Il n’y en a pas
Il n’y a que vos présences
Que les offrandes déposées au dernier carrefour

Détrempée
Tu me donnes pour secours
Orientation et vitesse
Hermès

Nul lieu pour pisser
Tu me prêtes un fossé
Sources et souillures se mêlent
A tes côtés, Hékaté

L’orage gronde
Au loin dans la forêt
Artémis règne
Ses cris me guident

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Magie britannique

— Dans le calme de mon esprit
Des apparitions

Lieux lourds de présences, légers de cette magie
J’arpente la ville, j’écoute ses secrets

J’arpente
Demain, on s’en souviendra, susurrent les oiseaux

Je suis venue d’ici
Ou d’ailleurs
Je ne sais plus très bien

Ce qui compte, c’est ma vie en cet instant
Donnée à cet endroit – pour quelques minutes


We had many stories to tell.
They are interwoven in such an intricate way, they don’t make sense to anybody
We celebrate them
They’re our beautiful, complicated stories.
We wouldn’t trade them for anything in the world

I’m sitting with you.
On the edge of the cliff
We breathe, we swallow the wind, heavy with salt
We get to start again
As I look into the depths of your eyes
I remember we’re allowed to start again
My belly aches
We crave for stability Lire la suite « Magie britannique »

Dernier quartier de lune

Troisième quartier.
Vision du dedans.
Entrailles éparpillés.
Disséquer les tourments.
🌗
Dernier quartier.
Offrir ses tripes aux trois voies.
Bientôt.
Débarrasser, offrir.
Qu’Elle s’en régale. Lire la suite « Dernier quartier de lune »

Hekate et lunaisons

Pour Hekate de la Nouvelle Lune🌙

L’œil aguerri du faucon
Toi qui assistes de très loin
Entourée des tiennes
Maîtresse des covens
Ou dans le silence des dunes
Marcheuse de la solitude

Hekate-Artemis
Tu assistes
Tu vises d’une main assurée
Ta lance ne manque pas une cible
Bouillante
Ton arc tendu condense les passions

Les routes n’ont aucun secret pour toi
Hekate des oracles
Reine des armes et de l’armoise
Gardienne des équilibres
Entre les mondes, les éléments, les créatures

Hekate, tu ajustes
Aux croisements
A l’orée
Dans les clairières
Gardienne du sacré
Divinité des déchets
Protectrice des enchanteresses
Justicière au jugement aimant
Même quand il est sans appel

Tu confies le croissant de la nouvelle lune

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Les multiples formes d’Hékate – Samhain

Retour sur les célébrations de Samhain.

Hekate Trimorphis, changeante, flexible, en perpétuelle évolution, en phase avec les cycles. Samhain est riche en émotions. Hekate est présente. Forte évidemment. Elle s’adapte à mon mode de communication (c’est de bon ton avec les configurations planétaires du moment).
Au retour de 4 heures de promenade dans la campagne, j’approche l’oracle de Le Page Novembre, les nombreux noms d’Hekate. Parmi cette sélection d’épithètes, lesquels pour ces instants privilégiés?

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Elle est Hekate Enodia, celle des chemins, avec son bâton de pèlerin, croisée en rêve, marchant à mes côtés, devancée par des chiens. Elle est celle qui accompagne, celle qui met en mouvement. Elle aide à prendre conscience des dangers pour les déjouer. Elle envoie les visions qui donnent sens à mes parcours. Elle est ma boussole. Lire la suite « Les multiples formes d’Hékate – Samhain »

Hekate nourrice

img_20190926_1412044320470978631752341.jpgLes choses passent. On se décompose. On se renouvelle. Les saisons passent. Les vies passent.
Hekate Kourotrophos, la nourrice.
Tout se précipite. Tout paraît voué à ne pas revenir.
Il faut prendre soin. Il faut se laisser envahir par l’amour. Il faut cajoler l’espoir. Il faut soigner dans le désespoir. Il faut s’abriter sous sa cape. Il faut concevoir des alternatives. Il faut favoriser du lien. Il faut (se)trouver. Il faut se regrouper sous sa cape.
Les saisons ont été modifiées. Les choses passent. Se précipitent. Sont détruites avec une violence qui paraît inexorable.
Hekate Kourotrophos. Il faut prendre soin.

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Le voyage de Perséphone 4

Tu es derrière moi. You have my back. Si tu n’étais pas derrière moi pour m’aider à accomplir l’ordre des choses, le rythme des saisons, je prendrais mes jambes à mon cou. Je compte sur toi tout comme j’ai besoin que tu m’extirpes à cette terre que je chéris le printemps venu pour me ramener à ma mère, à tout ce qui bourgeonne en surface.

Hekate, toi qui es derrière moi, tu m’entends clairement. Tu entends tout, du faible frémissement des premières feuilles qui tombent sur le sol au craquement du crocus qui brise son bulbe. Tu as distinctement entendu mon orgasme quand j’ai jeté mon dévolu sur le ténébreux Hades.

Hekate, je déteste quitter Déméter. Ses hurlements hantent notre trajet. Mon déchirement moins dramatiquement extériorisé n’est pas moins grand. Je crains de ne pas la retrouver. Sans toi, j’ignore tout de la route. Sans toi, je ne peux pas revenir. Je rêve souvent que je me perds dans les méandres de l’Enfer, incapable de remonter, errant dans les souterrains, comme l’a fait ma mère là-haut quand j’ai disparu. Nous sommes au croisement du jour et de la nuit. Ma respiration siffle. Lire la suite « Le voyage de Perséphone 4 »

Le voyage de Perséphone 2

– Hécate s’approche, venue de nulle part. Elle semble toujours venue de nulle part. Elle ressemble toujours davantage à une apparition qu’à une déesse matérialisée. Mais elle tend la main et je sais qu’elle est comme un roc. Un éclat lumineux fend la brume du matin entre elle et moi. L’incandescente Hécate pose ses mains sur mon bras. Je me sens enfin comprise. Mon errance n’est plus isolée. Hécate me regarde. Hécate me touche. Je respire enfin. Je respire, puis j’éclate. Je me fends en sanglot. Je me déverse en torrent de larmes. Hécate, Hécate, qu’est-il advenu de mon enfant ? Hécate, elle ne serait pas partie. Pourquoi Hécate ?

– A l’intérieur de moi, ça résonne. A l’intérieur de moi, ça s’agite. J’étais là où il me plaît de siéger, là où l’inconfort me réconforte. J’étais adossée à la pierre. J’étais posée dans la mousse. J’étais caressée par les vers. J’étais entre les mondes. J’étais la boue et la pierre humide. A l’intérieur de moi, ça a résonné, Déméter. Son cri, sur mes parois, a résonné. Il est venu se loger dans les fougères. Il est venu pétrifier les insectes. Il s’est réverbéré dans la pierre qui suinte. Son cri a pris possession de là où il me plaît de siéger à l’entrée des souterrains.
Je vois ton désespoir Déméter. Je vois qu’elle te manque. Je vois comme tu l’aimes. Je vois que tu as besoin des réponses. Je veux t’aider, Déméter, mais ne te leurre pas, les réponses ne seront peut-être pas celles que tu attends. J’ai reçu son cri, Déméter. Mais, ce cri, ma sœur, n’a pas sonné comme une sentence. Il n’était pas déchirant. Il était envoûtant. Je veux t’aider, Déméter. Nous irons chercher les réponses. Lire la suite « Le voyage de Perséphone 2 »