10 de bâton. Tu n’as pas à prouver ta valeur

Tu en as tellement trop fait que tu as égaré la conscience de tes limitations. tu portes toujours plus. le sens du devoir et des responsabilités t’étouffe. même suffocant.e, tu t’obstines. tu veux prouver que tu en es capable. que t’es multitâche et fiable et puis dans le genre même-pas-mal, t’es carrément badass. 

tu as la puce intégrée “manager capitaliste”. normal:  le système nous fout une pression de ouf. sauf que ta valeur n’est pas déterminée par ta productivité. sauf que t’es pas une machine. ton corps, tes passions, tes relations. ce système exploite, tue, oppresse.

tu ne peux pas continuer à te faire ça à toi-même. même si ce qui te guide ici, c’est le désir, l’envie, l’art ou un autre truc alternatif, tu n’es pas à l’abri du burn-out. tu n’es pas loin de brûler toutes tes ressources. 

c’est pas parce qu’on vit dans un monde capitaliste qui se fiche de l’épuisement des ressources que les tiennes ne comptent pas. 

les prendre en compte, c’est résister, c’est exister.

Tu n’as pas à prouver ta valeur. tu n’as surtout pas à l’affirmer en tirant sur la corde.

Ce tournant est super chaud. c’est dur d’admettre que tu arrives au bout d’un fonctionnement. C’est galère de choisir s’il faut larguer tout le fardeau ou simplement choisir quelques bâtons, quelques projets, quelques activités qui te motivent. est-ce qu’il faut laisser tomber? est-ce que tu peux te faire épauler? est-ce que tu dois vraiment tout porter tout.e seul.e?

écoute-toi. écoute ton feu. fais taire ton besoin de réussir ou de cumuler. 

qu’est-ce qui compte vraiment ?

PS.

Je fais le tri dans mes archives de textes non-publiés. J’ai renoncé à les éditer et à les améliorer. Pas évident pour la perfectionniste mais… Leur place est ici, où ils pourront servir. Pas dans des carnets où ils pourraient pourrir.

Je publie ces interprétations tarot-poétiques en état, c’est-à-dire souvent un premier jet manuscrit que je me suis contentée de retranscrire – parfois à l’aide de la saisie vocale, ce qui explique les erreurs de mise en page, de ponctuation, etc.

Par rapport à des articles conçus pour le blog, ces archives seront aussi moins richement illustrées. Puissent-elles néanmoins trouver écho et vous servir!

Pour lire toutes les interprétations des cartes de tarot publiées depuis 2016 sur le blog, rendez-vous dans la section Cartographie du tarot.

9 d’épées. Anxiété

L’hyperactivité cérébrale ne te lâche pas. Elle s’accroche. A toutes tes respirations. A tous tes gestes. A toutes tes idées.
                      Elle s’immisce dans ton sommeil
                      Dans tes moments de détente

Elle est décidée: elle te refusera tout droit au repos. Cercle vicieux. Moins tu te reposes, moins tu récupères et plus ton cerveau ressasse.
                                   plus il s’agite.

Tu ne sais plus comment trouver un peu de calme. Tu finis par douter que tu y as droit. L’apaisement se refuse à toi.
          Et si tu ne le méritais pas?
          Et si vraiment tu ne valais rien?
          Et si? et si? et si?

Ça tourne. Ça fait feu de tout bois. Ça s’enchaîne. Ça s’emmêle. Ça s’enraye.

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10 de bâtons. extinction/résilience

Edit:

Pour une version lue de ce poème, c’est à la fin de cette vidéo (suivre le chapitrage).

Extinction

Chargée du poids
Des responsabilités
Dépitée
La route s’allonge avec 
Chaque pas
Mes enjambées ramollissent

Dégoûtée des échecs qu’on me prie
D’assumer
Comme si je devais porter aussi
La culpabilité de la précarité

Ereintée
Parce qu’il faut continuer
Se battre pour se mettre à l’abri
Ratatinée
Par le mépris plus que l’effort
Égratignée, entravée par les ronces, 
Je renonce à lutter pour
la dignité, l’équité, la solidarité

Fatiguée, fatiguée

Vaincue, je ne pointe pas la triche
Les dés pipés, l’injustice

Lasse, je me débarrasse
De ma flamme

Si je croule
Sous ce fardeau
Si ma demeure faite d’allumettes
Coule
Si je prends la flotte
Et mes rêves avec moi
Et ma créativité, et ma niaque, et mes espoirs 
Mes espoirs…
Si je m’écroule
Laissez-moi

Laissez-moi
Que j’abandonne ce monde qui n’aura pas
Voulu de moi

Lâchez-moi
Lâchez-moi la grappe avec
Le courage, la ténacité
Lâchez-moi la trappe à la gueule
Laissez-moi sous les planches
Sous le plafond devenu parquet
Bouffé par la moisissure
Bousillée à l’usure
Lâchez-moi, je m’en tape
J’en m’en tape de tout ce qui est réduit en lambeau
Faute de chaleur

Ne me demandez plus jamais de briller
La défaite est là, irrévocable
Je suis défaite, je suis détruite

Résilience

De la boue. 
      La sensation d’humidité me réveille
      L’odeur de la terre me rappelle
      Mon corps se ressaisit
Lentement.
      Derrière mes paupières
      Le brouillard cérébral s’épaissit
Puis, lentement, se dissipe

Je suis en vie. Je suis en vie.

J’émerge de sous les branchages
      Lentement, douloureusement, vaillamment, 
            Je vois le jour.

Mes muscles froissés par la rosée, mes pupilles caressées par les scintillements de l’aube, 

Je vois le jour.

Les bâtons jonchent le sol, le tribut des combats que je n’ai pas gagnés, les trophées des batailles que j’ai menées. Fierté.
Je n’ai pas baissé les bras. Ni elleux avec moi. 
J’ai tenu. J’ai tenu. 
Quand l’humidité a éteint progressivement toutes mes réserves, tous mes sourires,
Quand elle a réduit à néant ce qui me procurait de la joie
            Et de la force,

Je me suis effondrée
Mon fagot dans les bras
Je me suis laissée aller à la fin de cycle 
Je me suis donnée 
Au néant

Il m’a accueillie dans sa force régénératrice
Je me suis reposée

Vaincue certes
Mais non sans gloire

Je suis retournée à la terre
Pour que l’espoir
Revienne à ma sève

J’ai laissé mes bâtons à la moisissure
Mes clés au lichen
Et ma maison à la froidure

J’ai accepté de ne pas tout sauver, de ne pas revenir intacte, de laisser les lambeaux de moi à la tourbe
(décomposition / préservation)
Je n’ai pas pleuré
Ça demandait trop d’énergie
Je me suis laissée aller
Je me suis abandonnée

Résilience

      Je suis en vie
         Je suis pleine d’envies
             Tant pis pour le bois qui ne brûlera pas

Ou tant mieux
            Bois mort, bois salvateur
            Garant des écosystèmes
            Résurrecteur de forêts

Adieu, les envies ravagées par l’humidité
Je suis envies

Je m’en vais rassembler du bois pour fabriquer une torche 
A la fin de l’hiver, je l’allumerai 
Au bûcher du feu de joie

Walmke, walmke brand

Renaît ma flamme
Revient ma joie
Reprend ma créativité

Brûle, ma rage
Ravage, mon espoir
Ravage les forteresses
Les murs qui nous coupent de nos vies
Les seigneurs qui nous arrachent à la sécurité
Ravage ce qui nous arnaque
Ravage les dominations
Allume-nous

Allume-nous!

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Interpréter La Tempérance

Visualiser La Tempérance

Au bord des fossés où s’écoulent mes vies passées, des iris annonciateurs de répit fleurissent. Sur le sol où j’ai sacrifié les lambeaux de ceulles que je ne suis plus, des cristaux de roche brillent dans la lumière du point du jour.

Je suis revenue transparente.
Limpide, tout comme la rosée perlant sur ma chrysalide.
Ardente, de cette ardeur tranquille signifiant que je ne suis plus en combustion.
Fervente, de cette foi paisible suivant le sommeil retrouvé.

Mes muscles sont engourdis. Mes gestes sont lents, en conscience. Mes ailes se déroulent doucement, encore froissées par le cocon. Il faut que je patiente. Il faut que je récupère. Il faut que je profite.
Sérénité de ne plus être tiraillée.

Maintenir l’espace pour la complexité, la mienne et celle du monde. Percevoir le monde avec plus de nuances qu’auparavant.
Mes sens captent des gammes jusque-là imperceptibles. Les subtilités sont infinies.
Je les mélange. Je les laisse opérer. Je les guide.

Je ne suis plus une caricature de moi-même. Je n’ai plus rien à prouver. Je suis sur le point de m’envoler.
C’est l’aube ! Enfin, je vois venir demain.

Je ne suis plus enfermée dans un corset, dans un carcan, dans les normes, dans les dualités, dans des injonctions, dans mes limitations.
Je ne peux plus penser de façon binaire. Le monde entier s’irise. Tel est le charme de la carte aux iris.

Au point du jour, je suis
Je suis un spectre sans fin
Un arc-en-ciel contenant mille couleurs
Je suis.

Comprendre la Tempérance

La Tempérance est un état de grâce.
Le funambulisme au-dessus de l’océan accessible à toustes.
C’est la suave impression de pouvoir être soi sans être écartelé.e entre 
Des rôles, des pôles, des états (d’âme) contradictoires.
C’est flotter par-dessus les contradictions.
En prendre acte, mais ne pas les laisser prendre le dessus. 

On manipule les facettes. On les mélange. On est composé.e de tous ces fragments. On est une mosaïque, entière dans sa complexité.

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Le Valet de Bâtons

La Page de Bâtons bouillonne. Iel se laisse emballer par l’invitation des élans créatifs: 
Viens jouer! Viens tester! Viens découvrir! Viens t’aventurer! Essaie! Essaie!
Iel ne ressent aucune peur. Les frissons d’excitation la galvanisent. Iel veut vivre! Iel veut bouger! Iel veut découvrir!

Dès l’enfance, certaines expériences nous forcent à réprimer notre créativité. Elles continuent d’entraver notre liberté par la suite:
On ne se sent pas légitime quand on veut essayer un nouveau médium, un autre instrument, une méthode. Quand on veut se laisser guider par le fun, une petite voix insiste pour qu’on “réussisse”. On se trouve ridicule quand nos instincts nous poussent à agir avec badasserie. Parfois, on est timoré.e. Pétrifié.e par les qu’en-dira-t-on. Avant tout, on est foudroyé.e par notre propre regard. Nos attentes nous pourrissent et on ne peut pas s’empêcher de se donner un objectif. On place la barre trop haut. Hors de portée. C’est comme si notre autosaboteurse intérieure se régalait à l’idée qu’on échoue. On n’arrive pas à s’exprimer en dehors de la compétition. Les vieilles brimades nous poursuivent.

Le Page de Bâtons, c’est le remède en nous! C’est l’énergie créative pure, brute, joyeuse. C’est l’amusement qui jaillit quand on explore, quand on exprime, quand on suit sa pétillance. Son époustouflance! Parce que, évidemment, la Page de Bâtons adore inventer: des mots, des chorés, des recettes,…  
C’est la part de nous qui ne doute pas. 
Et qui n’en a de toute façon strictement rien à faire d’échouer! 

C’est la créativité débridée. Pour le plaisir. Parce que ça veut sortir là-maintenant-tout-de-suite. Parce qu’on a le droit à cette euphorie. A cette légèreté. A cette insouciance. 
Le droit au plaisir. 

Tout l’attire. Tout pétille. Tout a le potentiel d’engager son attention. Tout a la capacité d’allumer sa flamme. Tout est étincelle. 
Iel est spittante*, vive, curieuse de tout.
Ouverte. Iel est la source d’une énergie créative que rien n’assèche.

Bon… bien sûr, iel est susceptible de se disperser. Iel peut papillonner d’une idée à l’autre. Sans jamais prendre suffisamment de temps avec une d’elle pour que l’étincelle se transforme en flamme.  Iel est susceptible d’être en proie à une agitation telle que son esprit ne parvient plus à faire le focus sur quoi que ce soit. Envahi.e par une fumée trop épaisse, son esprit risque de ne plus rien distinguer: ni l’étincelle, ni la flamme, ni l’incendie, ni l’extincteur,… 

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La Lune et ses leurres

Pour la saison des éclipses

Nous sommes submergé.e.s dans les eaux du mysticisme. Nous ne faisons qu’un.e avec les profondeurs, avec le cosmos, avec les déités, avec les monstres, avec les rêves. Tout fusionne dans l’océan des Poissons. 
Malgré l’envie de nager dans cet idéal nous devons rester vigilant.e.s. Cette belle hyper connexion nous leurre. Malgré la magie de La Lune, tout ici n’est pas conforme à son apparence. 

Quand l’obscurité de La Lune nous appelle à notre meute, à nos instincts, à notre imagination, on a envie de courir, débridé.e.s, sans laisse, sans garde-fou, sans réserve, sans garde-loup. 
On répond spontanément à l’appel. Une mémoire profonde, engloutie, oubliée jaillit à la surface. On est persuadé.e.s qu’elle ne peut pas nous tromper. Elle semble trop évidente pour s’en méfier.

Pourtant, il est facile de s’égarer au clair de lune, méprenant la fiabilité de son éclairage pour celle du jour ou d’une lampe. 
Beaucoup trop facile de se perdre dans les méandres de l’infini, d’y perdre un peu trop de sa raison, de louper le dernier train. 

Avec La Lune, on se retrouve semblant de rien à errer. 
Déboussolé.e.s. 
On perd le Nord. 
On a l’impression de perdre la boule. 
L’appel de l’Inconnu peut céder sa place aux tourments de l’indéfini, aux jeux d’illusions.

Incontournable, La Lune fait partie de nos existences. Elle nous offre des expériences profondes, totales, émouvantes. Elle nous aide à ne pas prendre pour acquis un rationalisme exacerbé. Elle nous connecte à la magie. Elle est un enchantement. Une vision qui nous marquera à vie. Un rite de passage induit par un état de conscience modifié.
Elle est vitale. Elle nous sort de nos limites. Elle nous dissout. Elle nous nourrit.
Elle est inévitable. Rechercher des itinéraires alternatifs ne ferait que prolonger l’expérience. ça la rendrait plus douloureuse. Plus dangereuse.

Mieux vaut toutefois ne pas s’aventurer sans équipement dans son univers sans frontière.
Quel est notre fils d’Ariane ? Les miettes de Petit Poucet sont-elles stockées dans nos poches? Les pacte signés avec Ursula ne valent pas ici. Ils sont rencontrés par un rire odieux.
Il nous faut des outils. De la ruse dans ce monde à l’envers. Des robustes limites personnelles et/ou collectives.

Bénéficie-t-on d’un soutien thérapeutique? Si non, ne pourrait-ce pas nous stabiliser pendant notre immersion dans les fonds marins ou pendant notre voyage spatial intergalactique ? 

Quels sont nos réseaux de soutien? Nos bouées ont-elles besoin de rustines?

Qu’est-ce qui nous connecte à la surface ?

10 de pentacles. Etude astrologique

Le 10 de disques/pentacles/cailloux correspond au 3ème décan de la Vierge gouverné par Mercure simultanément en domicile et exalté. Ah mais attends, c’est justement où transite Mercure ces jours-ci! 🙂 L’étude astrologique de la carte apporte de la nuance à son nom dans le Thoth: richesse.

La matérialité des pentacles se disperse tandis qu’on atteint le 10. Ce sont les graines que l’on transmet. On n’accumule plus. On ne se surproduit pas. On n’exploite pas. En revanche, on s’assure de la pérennité. On veille à ce qu’il y en ait pour tout le monde. Et surtout pour la Terre, pour la durabilité.

Mercure fait les comptes en vierge. Quelles connaissances nous seront utiles pour poursuivre? Comment ne pas s’accaparer ? Comment propager ce qui nous est cher sans qu’il soit figé dans un testament? Au contraire, comment l’adapter aux réalités, aux changements, au contexte qui a évolué au fil des saisons de la suite des disques? Voilà pourquoi les 10 disques ou pentacles sont des semences variées et non des chartes édictées pour être suivies à la lettre. 

En Taureau, avec le 5 de disques, Mercure imposait des restrictions, des économies, de la planification. Ici, Mercure ne planifie plus. L’heure est aux bilans et à la transmission. Le lâcher prise est requis. On ne peut s’accrocher à ce qui a été engrangé. On ouvre les portes, on offre les clés.  

Mercure organise les idées et les compétences afin qu’elles servent. Iel se met discrètement au service des situations qui se présenteront, des écosystèmes en transformation, des communautés en reconfiguration car le signe de la Vierge sert sans recherche de reconnaissance.

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2. La Grande Prêtresse. Analyse

Pour célébrer cette nouvelle carte du tarot que nous co-créons avec mon épouse RoseButch!

Visualiser la Grande Prêtresse

Regarde-moi! Je suis ici depuis si longtemps que je me suis fondue dans les lieux. J’ai fusionné avec les éléments. Les araignées tissent leurs toiles autour de moi. Elles défient la gravité. Elles prennent le temps. Je me dois d’être précautionneuse pour respecter le fruit de leur labeur. Pour qu’elles se nourrissent. Pour que leurs voiles gardent les profondeurs de la caverne. 

La mousse s’attache à mes semelles. L’humidité ne m’affecte plus comme avant. Elle assure la fertilité de l’existence souterraine. L’obscurité ne m’effraie plus. Mes sens ont pris l’habitude de ne plus tout trier, tout savoir, tout comprendre. Je ressens. C’est déjà bien assez!

Pose-toi sur la roche sans troubler les stalactites ni te heurter aux stalagmites. Regarde-moi. 

Je suis là depuis si longtemps. Nous co-existons depuis si longtemps. Tu connais pourtant bien peu de moi. Tu me sens à peine respirer. Il t’est loisible de m’oublier. 

Regarde-moi de temps en temps. 

trempe tes doigts dans l’eau des profondeurs
dirige ton regard vers le croissant de lune
laisse l’ineffable t’hypnotiser
ta mémoire ancestrale te revenir
tes réflexes animaux te conduire
tes connexions se rétablir
l’Invisible t’emplir
l’intuition te nourrir

Tourne-toi de temps en temps vers tes instincts sachants
vers ton puits de connaissance que rien ne valide, rien n’invalide à part la certitude intuitive de ton corps, de tes sens et de ce qui passe leur filtre
ce qui frôle, qui s’appuie, qui coule
Reste là le temps de sentir la puissance
le temps de te sentir changé.e
chargé.e

Comprendre La Grande Prêtresse

Impassible? Passive? Insensible? Au contraire!

La Grande Prêtresse est assurément calme. Mais derrière sa mine imperturbable? Tout comme derrière le rideau tendu derrière elle: tumultueux!

Comme carte associée à la Lune, c’est inéluctable: la Prêtresse est une carte de changement! Nous observons tout un cycle de ce satellite en 29 jours. Les émotions fluctuent. La Lune, corps céleste humide, leur trouve du liant. Elle les mélange. Elle colle avec ses fluides les faces et les phases morcelées. 

Si la Grande Prêtresse paraît austère, c’est qu’il y a fort à faire. Si iel est inactif.ve, c’est qu’iel est connecté.e à des fréquences, des mondes, des profondeurs qui exigent un état de concentration absolue. Iel n’est pas en retrait de ce monde. Sa connaissance des fils qui relient les différents mondes lae rend très présent.e. Iel prend son temps parce qu’iel ne laisse pas l’urgence des humain.e.s et leurs pendules capitalistes dicter son rythme. On lae taxe d’indifférent.e. Iel vibre au rythme des secrets. 

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0. Le Fou. Analyse

Vivre Le Fou

Perchée, au sommet du monde, ou au bord du précipice, tu prends une respiration. Tu sens l’air te parcourir toute entière. Et si c’était ça, l’effet d’un premier souffle? Te sentir t’activer. Te sentir prête. Tu expires. Tu chasses l’air en dehors de toi. C’est comme si le zéro de la carte se désemplissait, se donnait intégralement au monde. Ton diaphragme se relâche. Puis, il rebondit tel un tremplin. 

Et toi? Tu bondis!

Tu te jettes à l’Inconnu dans un moment d’insouciance totale.

“Quelle inconscience totale!”
Les murmures effarés te parviennent à peine. 

Il faut changer. C’est inconfortable. Mais la position précédente l’était davantage. Sclérosante. 

Il faut éclore.
Il faut prendre le risque.
Le sens du danger se mêle à l’euphorie. 

Tu ne resteras pas là où on t’attendait. Ni telle que tu te voyais. Ni bien rangée. Ni convenable. Tu n’accepteras plus rien sans broncher. 

Tu as sauté. Pour l’instant, il n’existe que cette chute. Et ton cri. Tu rugis.
Qu’advienne que pourra!
Tu frémis.
Tu te fiches de dissocier la terreur de l’excitation.
Tu as bondi!

Ton élan ouvre le champ des possibles.

Analyser le Fou

Joker du tarot, la Folle représente la puissance qui nous propulse dans le vide pour un nouveau voyage. 

Qu’est-ce qui est à l’origine de ce plongeon? Reçoit-on une tape de l’univers dans le dos, un condensé de l’énergie des As?
Est-on poussé par un élan venu des tripes?
Nos compagnons, à l’image du chien souvent représenté, incarnent-iels le soutien? Ou le confort qu’on laisse derrière soi?
Le baluchon est-il aussi léger qu’il le paraît? S’avèrera-t-il rempli tel le sac de Mary Poppins? 

Peu importe pour la Folle! Elle tient une fleur symbolisant l’innocence. Son parfum l’enivre. Peu importe car la carte zéro contient toutes les possibilités. Ainsi que ce qui est indéterminé. Puisque rien n’est saisisable dans l’oeuf qu’est le zéro, la carte de tous les possibles est aussi celle du néant. Plus qu’un saut dans le vide! Une célébration de l’Inconnu! 

Le joker du tarot, à la fois dehors et dedans, partout et nulle part, est fondamental pour les 78 cartes. Il assume un rôle comme aucune autre. Il assure la circulation. Il opère comme une activatrice. Il a pour fonction de nous secouer, de nous surprendre, de nous aider à nous élancer. Iel nous accompagne dans les grandes étapes de la vie. Iel nous encourage dans notre exploration du tarot.


Dans le système de l’Ordre Hermétique de la Golden Dawn, la Folle est associé à l’élément air. C’est le vide du précipice. Le vent qui nous portera. C’est l’inspiration au moment où on entame quelque chose de signifiant pour soi. Au niveau des correspondances ésotériques, l’air est l’Est, le point où le soleil se lève, le commencement.

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Interpréter le 5 de bâtons. Pistes

  1. Intrapersonnel

Plus t’es épuisé.e, plus t’as tendance à t’éparpiller. Après la structure du 3 et du 4, tout ce que tu as construit est au bord de l’effondrement. Il faut redresser la barre. Il faut arrêter de te mettre des bâtons dans les roues.

Examine tes voies de sortie! Surtout si tu te sens vidé.e au point de faire de la merde parce que tu te sens obligé.e de persister. Ne pourrais-tu pas prendre un peu de recul le temps de récupérer.

2. Interpersonnel

Les 5 font référence à des crises, voire à des conflits. Sur les réseaux sociaux, on voit facilement le 5 de bâtons à l’oeuvre. Des divergences d’opinion gonflent les égos. C’est à qui parlera le plus fort. A qui diffusera le plus d’infos. A qui saura convaincre. Dans ce combat total, c’est aussi à qui saura vaincre. Il faut démolir lae porteur.se d’avis divergents devenu.e adversaire. Il faut invalider toute sa vie. Il n’est plus question d’une publication. Il faut contacter ses proches pour les enjoindre à choisir entre une personne « problématique » et le consensus émergeant contre cette cible. Ce consensus devient la « vérité ».

Y a-t-il une autre résolution au 5 de bâtons que la désescalade?
Ne pas réagir. Prendre le temps de répondre. Sortir de l’immédiateté.

3. C’est tendu

Avec le 5 de bâtons, quelque chose est gonflé à bloc. En grand danger d’imploser. Quand ce n’est pas le moment de l’implosion qui est symbolisé par cette carte.
Gonflés: l’égo, l’agenda, les ambitions, la messagerie, les tâches, les plans (cul, amicaux, conversations simultanées sur discord,…).

Il faut que tout ça se désemplisse. Il faut éviter d’en rajouter. Ne pas ajouter à la pression.
Ou ramasser les bâtons éparpillés sur le sol et recommencer avec un agencement moins tendu.

4. Parce que aucune carte n’est exclusivement « positive » ou « négative »

L’énergie combattive du 5 de bâtons a du bon quand elle est maîtrisée, orientée et, surtout, quand elle ne se trompe pas d’objectif, quand elle ne cherche pas une cible.

Voilà! C’était un avant-goût de mes réflexions sur cette carte. La suite très bientôt en vidéo pour ma série « Le tarot carte par carte »!

A part ça, si le tarot d’illustration te plaît, je t’invite à découvrir ce superbe Queer Tarot: