J’offre des tirages de tarot pour Samhain!

Cadeau: des tirages de tarot à l’écrit dans un format (plus ou moins) poétique pour ma communauté en cette période de Samhain, de vénération des ancêtres et de charnière vers la partie la plus sombre de l’année (l’ambiance du moment, mais les tirages ne doivent pas forcément porter sur ces thématiques)!!!

Comme je l’avais fait lors du Solstice d’été en vidéo et précédemment à l’écrit ici ou sur les réseaux sociaux, je propose gratuitement des tirages personnalisés et anonymisés qui seront partagés en ligne, ici sur mon site, pour qu’ils puissent faire résonnance chez d’autres personnes.

Incorrigible, je vais abuser des parenthèses (milléniale ringarde) et partager trop de détails dans la suite de l’article. Promis cependant: ce n’est pas compliqué de recevoir un tirage de tarot gratuit 🙂

Les étapes à suivre pour recevoir un tirage

1. Lire ma charte pour savoir le type de tirage que je pratique!

2. M’envoyer un mail (cathoutarot () gmail.com) ou poster un commentaire ci-dessous avec:

  • un mot-clé: ça peut être un mot aléatoire qui te permettra d’identifier ton tirage lors de sa publication, ou bien un mot ou une expression en lien avec ton thème pour ce tirage)
  • tes préférences pour genrer les adjectifs lors du tirage (par exemple: féminin, masculin, neutre, alternance du féminin et du masculin)
  • facultatif: toute info complémentaire que tu jugeras utile pour obtenir une lecture de tarot plus précise (ta situation, un thème, une question, dis-moi tout!).
  • attention: pas de question fermée ou axée sur du prédictif.

3. Inscriptions jusqu’au 3 novembre à minuit (mais je fais facilement des exceptions pour les retardataires qui ne sont pas rivé.es aux écrans 😉 ).
Bon à savoir: je ne réponds pas souvent aux mails (la loose t’sais), mais je prendrai bien en compte vos inscriptions.

4. « Ceci n’est pas un concours mais… ». Je copierai toutes les participations sur des petits papiers que je tirerai au sort dans un panier. En principe, toustes les participant.es reçoivent un tirage de tarot et seul l’ordre des lectures est déterminé par tirage au sort. Mais si je reçois des dizaiiines de participations et/ou si ma maladie chronique imprévisible me coince, je ne pourrai tirer au sort qu’une partie des mots-clés.

5. Cette offre est gratuite. Cependant, à la réception de votre tirage, je vous encourage VIVEMENT (vraiment) à soutenir cette cagnotte de soutien communautaire dans la bande de Gaza: Bridge of Solidarity, aide mutuelle anticapitaliste pour et par des Gazaoui.es à Gaza ou leur projet spécifique Nous refusons de mourir dans le froid de l’hiver à Gaza. Toute contribution, même modeste, compte!

S’il vous reste quelques deniers, vous pouvez aussi m’aider à acheter un nouveau disque dur externe. Faute d’espace, je galère grave à finaliser la version audio/vidéo de mon recueil dévotionnel dédié au territoire à paraître gratuitement prochainement.

Format des tirages

Je publierai une/des photos des cartes tirées et un texte (plutôt poétique). Je ne peux pas dire à l’avance quelle sera la longueur des textes. Un mini poème de quelques lignes ou une interprétation détaillée de 600 mots? Ce sera au feeling!

Si des ressentis ou des pistes d’interprétations supplémentaires se dégagent, je vous les partagerai en privé (pas sur le blog, juste pour vous, par mail) au format audio. Vous pouvez bien sûr m’indiquer si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas recevoir ces éventuelles infos complémentaires à l’oral. Je les livrerai alors par écrit dans la mesure où mes douleurs chroniques me permettent de passer davantage de temps sur ordi.

Encore quelques infos

Misère, je n’arrive plus à communiquer en ligne donc je partage en vrac des infos et redites que je ne sais pas où mettre 😀

Thème. Je propose ces consultations pour Samhain, mais cela n’influence pas forcément le thème des tirages (seulement le moment de cette brève incursion hors de ma tanière).

Timing. Réalisation et publication des tirages dans les prochains jours voire, au pire, dans le courant du mois de novembre (en fonction de ma santé). J’indiquerai clairement ici quand les lectures sont clôturées (pour que personne n’attende en vain un hypothétique tirage).

Visibilité: vos tirages anonymisés seront publiés avec leur mot-clé publiquement dans un ou des articles sur le blog (c’est ici ça) et éventuellement relayés ailleurs (sous l’onglet communauté de ma chaîne).

Les tarots et oracles utilisés en illustration sont: Wild Unknown Tarot (FR: tarot des mondes inconnus et sauvages), Fifth Spirit Tarot (FR: Tarot inclusif), Living Altar Oracle, Slow Holler Tarot (épuisé), Anatomy of a Witch Oracle, Tarot de la Dévotion (épuisé), Oracle de la sagesse des sorcières (VO: Compendium of witches). Pas représentatif de ce que j’utiliserai pour les tirages (à l’intuition).

Attention: je ne réalise pas de consultations de tarot en dehors des offres communautaires ponctuelles.

C’est bon, c’est tout! Merci les grobidoux et n’hésitez pas à participer même si je communique d’une manière chelou 🙂 ❤

La terre et les pentacles: écriture libre sur l’élément et sur la suite

Des associations que j’emporte dans mon panier pour nourrir mes interprétations de la suite des pentacles / deniers.

La terre, au-delà des pentacles, c’est la vie. Et la mort. C’est le sol. Et la matière. Ce sont les interconnexions du vivant. Le mycélium sous le pied. Et le pied. C’est la forme de mon corps. C’est l’intérieur de mes intestins. Le compost. Et la pollution.

La terre, du tarot et de l’astro, c’est aussi l’apprentissage et le savoir. C’est la fabrication. L’engagement dans le sens des liens qu’on cultive. C’est la cultivation. C’est ce qui est sauvage. Et le ré-ensauvagement. C’est l’absence de démarcation entre les catégories. Ce sont les catégories.

C’est le processus. Le tissage. La composition. La transformation. La sensualité. Le plaisir. La beauté. La nuit. Les ténèbres. Le ventre. La régénération. Le sommeil. Les racines. Les pierres. Les ancêtres. La loyauté. La dévotion. Le quotidien. Les routines. Les rituels. La prière. Les ritournelles. La durabilité. Le temps long. Le sous-sol. Les arbres. La stabilité. L’endurance. La solidité. La confiance. La persistance. La résistance. Les traditions. Le corps. La santé. Le corps. Les limites. Le handicap. La beauté. L’obsession. La persévérance. La répétition. Le renouveau. Les rites funéraires. Les processions. La marche. La lenteur. La récréation. La Création. Le divin. Les lieux de culte. Les sanctuaires. Les autels. L’érudition. La responsabilité. L’excès. L’abondance. La générosité. La réciprocité. Les échanges. Le don. Les cadeaux. L’alimentation. Se nourrir. Tout ce qui nourrit. Les repas. Les offrandes. La révérence. Le respect. Le silence. Le temps. L’excellence. La désexcellence. Les règles. La désobéissance. La défense du vivant. Les pavés dans la propriété privée. Les cailloux. Rendre à la terre. Le respect. La beauté — encore la beauté. La douceurs. Les matières. Les textures. Les fibres. Le textile. Filer. Rassembler. Honorer. Converger. Les verges, les jardins, les forêts, les friches. Les semences. Les « mauvaises » herbes. La persistance — encore. La montagne. Ce qui est inébranlable.


Photos: le vieux tilleul à petites feuilles de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose (il aurait été planté il y a plus de 140 ans pour le cinquantenaire de la Belgique), les pavés de porphyre, une pierre créée dans les cheminées de volcans, extrait dans les carrières locales, les versions de poche du Wild Unknown Tarot et du Next World Tarot, et un chêne brodé par mon amoureuse.

Le feu comme élément, les bâtons dans le tarot: exploration

Des extraits de mon journal.


Février 2025. Ecriture libre inspirée par un rêve et par les célébrations à venir des Krakelingen et Tonnekensbrand qui marquent la fin de l’hiver et l’appel du printemps.

Danser dans la nuit. Fertiliser la terre. Danser avec les nuages. Voler vers eux. Retomber. Ensemencer la terre. Craquelins qui font le tour du monde et le tour de la vie. Gourmandise de l’infini, ode aux cycles. Tournoient dans le ciel bleu. S’allument dans le ciel gris. La vie s’annonce fructueuse. Les désastres s’annoncent fracassants. Retombent sur le sol. Divination sur jet de craquelins. Offrandes à la rivière pour apaiser les prophéties. La mare est noire, la mare est sang. Elle absorbe le vin. La saison s’annonce catastrophique. Les récoltes mitigées. Mais la vie continue. Les craquelins dansent dans les airs. Les masques pour éloigner le mauvais œil. Les mascarades pour déjouer le mauvais sort. Et le feu de protection pour rallier les forces. S’unir pour ne pas périr. S’unir quand les promesses pourrissent. S’unir pour faire face.

S’unir pour ne pas périr.
S’unir pour périr dignement.
La mare rougeoie du sang de nos ancêtres.
D’ici nous venons. Disette nous connaissons.
On regarde flamber le feu.
On se rappelle notre puissance
la décadence aussi
la torture et les souffrances

On rend hommage au feu.
A sa puissance.
Et on se rappelle de notre place.

Notre place humaine n’est pas de dominer
Aux dieux je demande un peu de paix
A la montagne, un peu de courage
Au feu, la capacité de tenir sans m’effondrer
Je pleure avec eux. Je leur offre mes larmes.
Je chante leurs louanges.
S’unir pour ne pas périr.


Ici, la douceur
Et ici, l'enjeu de tout ce qui brûle dans le feu

Les offrandes à l'hiver, à ce que l'on laisse derrière soi
De la gratitude et puis les laisser flamber
Walmke, walmke brand. Signifier aux environs que nous changeons, que nous nous engageons dans une nouvelle voie. Les inviter à se transformer eux aussi. Appeler de nos vœux collectifs des jours meilleurs. Appeler de nos vœux collectifs le succès.
Ça me déchire le cœur.
Il n'y aura pas de jours meilleurs pour nous. Alors agissons comme les ancêtres que nous sommes; nous incarnons aujourd'hui les jours meilleurs que nous souhaitons à notre kinship de demain, notre descendance sous toutes ses formes, pas seulement humaine. Au sommet de la colline, nous sommes le feu qui éclaire à travers le temps. La perspective de demains plus harmonieux. La force pour nos ancêtres brûlées en exemple (1). Il faut que nous soyons le feu.
Il faut que nous soyons le feu.

Après cette écriture libre, je me demande…
Pourquoi soudain l’importance du feu?
Pourquoi l’incarner?
Pourquoi le transmettre?
Est-ce une valeur?

Et je pense…

aux torches d’Hécate. Elles nous montrent la ou les voies quand la confusion règne. Quand la terreur domine la nuit, elle est tourmentée par les apparitions dont les zombies se saississent. Les torches nous aident à réclamer (reclaim) la nuit. Elles nous aident à habiter la nuit. Elles nous apaisent lorsqu’on n’entrevoit aucune issue. Tout comme aux côtés de Perséphone remontant des Profondeurs, elles nous accompagnent quand nous nous engageons. Quand, à l’automne, nous retournons infiltrer les domaines mortifères, elles nous donnent le courage.

Pourquoi le feu?

Parce que l’activisme. Le courage. La force de ne pas avoir peur de mourir, de sacrifier, de se sacrifier, de se radicaliser, de disséminer, de se tenir maladroite sur les barricades, de s’échapper, de résister.

La force de se vider, de s’effondrer, de tout donner pour ce en quoi l’on croit. La force de persévérer. Ne jamais se résigner.

La force d’être les descendantes des sorcières qu’on a brûlées.
Et de ne pas craindre le bûcher.
La force de répliquer: vous aller voir comment *insérer une facette* sait mourir. (2)


Le feu, c’est la passion. Ce qui ne se résigne pas. Ce qui est prêt à tout perdre, à tout donner. Sans demi-mesure.

C’est la passion. Et la foi.
l’énergie, la persévérance.

C’est le signal sur la colline
C’est l’âme du foyer
C’est l’âme du monde, l’anima mundi, l’irrésistible force qui nous unit et qui nous détruit. Qui donne la vie. Et qui la reprend.

C’est le courage et c’est la témérité.

Ce sont nos entrailles. Nos tripes. Nos convictions. La rébellion.

C’est notre insoumission.
Effrontément frondeux·ses
Et par-dessus tout, c’est le courage dont nous manquons parfois.
C’est la radicalité inévitable pour combattre les extrêmes-droites
pour faire face à la haine
et à la déshumanisation

C’est la passion et l’engagement contre l’indifférence


Ici, au sommet de la Vieille Montagne, qu’est-ce que le feu du Tonnekensbrand? Quel est son sens en 2025? Qui est le feu?

Elle brûle, solaire, pour dissiper les brumes de l’hiver. Elle s’élève. Elle se réveille, la colline.

*reprendre son souffle*

et comme nous dansons
et comme nous nous éteignons
les cultes oubliés s'animent dans nos cœurs
et les Esprit du Lieu s'incarnent
comme nous dansons
et comme nous chantons

Mai 2025. Ecriture libre inspirée par le cours Wild Imagination. Exploring creative ecology.

Le Feu: la passion, le mysticisme, le travail énergétique ou sorcier, le cœur ouvert, ardent, engagé, vibrant. A la base, je le considère comme l’élément le plus flippant. Entre le concept de la rose mystique et l’énergie solaire de lieux que j’affectionne, je m’en rapproche, j’essaie de me trouver à l’aise avec cet éléments et d’allumer mon feu intérieur (d’autant que les signes de feu sont dans mes maisons 4, 8 et 12 dans mon thème natal). En fonction des transits astrologiques, le feu me soutient. Depuis le feux de tonneau pour célébrer la fin de l’hiver au sommet de la colline, je sens sa force.

Lire la suite « Le feu comme élément, les bâtons dans le tarot: exploration »

Ancêtre. Rétrécir / prendre de l’ampleur.

En période prémenstruelle et de lune sombre, je partage des notes prises dans mon carnet en mai.

La fatigue prémenstruelle s’installe. Je ralentis. 
Je me blottis en moi-même. Je n’ai pas attrapé les rêves au réveil. 

Je rétrécis pendant la période prémenstruelle. 
Plus vulnérable, je rétrécis mon environnement. Je me réduis afin de ne pas m’échapper. Ne pas m’écorcher. Ne pas m’emporter. 
Je me retiens. Tout est dans l’équilibre, dans le dosage.
Mais comment doser lorsque tu te dissous?
Il faut retrouver un peu de grâce. Revenir à l’essentiel. A l’échelle de ce qui est petit.

Je me rétracte sans me retrouver seule dans ce monde miniature. 
Je considère les distances que les ancêtres pouvaient parcourir à pied. Je suis à 15 km de la ferme à W. A 17 km du village O. 
Je sais… ne pas savoir… tempérer pour mieux me recentrer. 
J’essaie d’être au plus juste. 
C’est une question de justesse. 

Je cherche à me retrouver. Je ne fais que me diluer. Donne-moi un nom. Donne-moi un visage. Je suis dérangée. En dérangement. Évacuée. Donne-moi des idéaux. J’ai rêvé de cette contrée il y a 10 vies. Elle m’a accouchée aujourd’hui. Je me liquéfie. Rattrape-moi sur le rivage de la Dendre…
C’est la nuit. Les moyens-ducs dans le saule pleureur. Le sol pleure. Retiens-moi. Que je ne m’efface pas avec mes chagrins. 

Il y a des jours où tout est trop. Et je n’ai toujours pas récupéré mon visage. Je pratique l’écriture automatique car c’est là que l’on perd ma trace pour retrouver mes traces. En suivant mes empreintes, on me recompose. Je ne suis jamais seule. Je suis toujours multiple. On ne sait jamais qui est le je, qui est le tout, mais on sait que tout cela cache un nous. 
On se dérobe aux compréhensions. On s’exalte dans le désordre.
On est les empreintes, celleux qui les suivent, celleux qui les ont laissées, les vents et les pluies qui les emporteront, les océans qui les avaleront. 

De ces vies qui s’écoulent encore, dans les ruisseaux alimentés par les sources, dans les caniveaux nourris par les urines, dans mes veines,
De ces vies qui s’écoulent encore, 
Je préserve les sons
Je préserve les sens
Mon adn s’éteindra avec moi. Mais rien de tout ça n’est stérile. Je serai l’ancêtre bienveillante. Queer. Je ne serai dans le sol que tu fouleras. Peut-être la fourmi. Peut-être le rosier. 
Je serai et tu sauras me retrouver.
Comme nous le faisons depuis des siècles, depuis des millénaires
Comme nous nous aimons
Comme nous nous ensablons
Comme nous nous érodons
Et nous nous rassemblons pour former des abris
Des lieux refuges
Du répit et de la bienveillance
De la force et de la persévérance

Nous sommes les ancêtres révolutionnaires
Par choix pour par nécessité
Les ancêtres libérées
Les porteuses de Libération
Les semeuses d’espoir
Les récolteuses d’insoumission
Nous sommes les rêveuses et les porteuses
Inarrêtables, persévérantes, 
et toujours, toujours, 
bienveillantes!

As d’épée. Ecrire d’un jet

1er mai. Ace of blades, as de lames du Liberation Tarot.

Mettre ses mots
Au service de quelque chose
C’est accepter leur imperfection
Et l’imperfection de leurs assemblages

C’est célébrer un langage
Sans vocation littéraire
Mais toujours élémentaire

Des mots virevoltant au vent
Des mots brûlants
Des mots coulants
Des mots enracinés

Un langage sans prétention linéaire
Et appelant/résonnant/vibrant le divin

Mettre ses mots au service de quelque chose
C’est les laisser s’échapper
Et revenir
Et se revenir, se souvenir
S’activer

Activer nos myriades de liens
Se donner et parfois s’abandonner à ce qui nous relie

Conclusion: je n’écris pas pour sublimer 😉


12 avril. Un message d’un lieu (que j’aime, qui reste anonyme): l’as d’épées du Tarot Ultraviolet.te

ici, clarté
sonnettes silencieuses
annoncent sans bruit
la puissance de la magie
ici, clarté
ici, lucidité
le parfum subtil des
jacinthes des bois

ici, laisser la quête de vérité
renoncer à LA vérité
ici, les clochettes bleues
comme un chant féérique
un incantation silencieuse

les portes s’ouvrent
on ne se précipite pas


10 de bâtons. extinction/résilience

Edit:

Pour une version lue de ce poème, c’est à la fin de cette vidéo (suivre le chapitrage).

Extinction

Chargée du poids
Des responsabilités
Dépitée
La route s’allonge avec 
Chaque pas
Mes enjambées ramollissent

Dégoûtée des échecs qu’on me prie
D’assumer
Comme si je devais porter aussi
La culpabilité de la précarité

Ereintée
Parce qu’il faut continuer
Se battre pour se mettre à l’abri
Ratatinée
Par le mépris plus que l’effort
Égratignée, entravée par les ronces, 
Je renonce à lutter pour
la dignité, l’équité, la solidarité

Fatiguée, fatiguée

Vaincue, je ne pointe pas la triche
Les dés pipés, l’injustice

Lasse, je me débarrasse
De ma flamme

Si je croule
Sous ce fardeau
Si ma demeure faite d’allumettes
Coule
Si je prends la flotte
Et mes rêves avec moi
Et ma créativité, et ma niaque, et mes espoirs 
Mes espoirs…
Si je m’écroule
Laissez-moi

Laissez-moi
Que j’abandonne ce monde qui n’aura pas
Voulu de moi

Lâchez-moi
Lâchez-moi la grappe avec
Le courage, la ténacité
Lâchez-moi la trappe à la gueule
Laissez-moi sous les planches
Sous le plafond devenu parquet
Bouffé par la moisissure
Bousillée à l’usure
Lâchez-moi, je m’en tape
J’en m’en tape de tout ce qui est réduit en lambeau
Faute de chaleur

Ne me demandez plus jamais de briller
La défaite est là, irrévocable
Je suis défaite, je suis détruite

Résilience

De la boue. 
      La sensation d’humidité me réveille
      L’odeur de la terre me rappelle
      Mon corps se ressaisit
Lentement.
      Derrière mes paupières
      Le brouillard cérébral s’épaissit
Puis, lentement, se dissipe

Je suis en vie. Je suis en vie.

J’émerge de sous les branchages
      Lentement, douloureusement, vaillamment, 
            Je vois le jour.

Mes muscles froissés par la rosée, mes pupilles caressées par les scintillements de l’aube, 

Je vois le jour.

Les bâtons jonchent le sol, le tribut des combats que je n’ai pas gagnés, les trophées des batailles que j’ai menées. Fierté.
Je n’ai pas baissé les bras. Ni elleux avec moi. 
J’ai tenu. J’ai tenu. 
Quand l’humidité a éteint progressivement toutes mes réserves, tous mes sourires,
Quand elle a réduit à néant ce qui me procurait de la joie
            Et de la force,

Je me suis effondrée
Mon fagot dans les bras
Je me suis laissée aller à la fin de cycle 
Je me suis donnée 
Au néant

Il m’a accueillie dans sa force régénératrice
Je me suis reposée

Vaincue certes
Mais non sans gloire

Je suis retournée à la terre
Pour que l’espoir
Revienne à ma sève

J’ai laissé mes bâtons à la moisissure
Mes clés au lichen
Et ma maison à la froidure

J’ai accepté de ne pas tout sauver, de ne pas revenir intacte, de laisser les lambeaux de moi à la tourbe
(décomposition / préservation)
Je n’ai pas pleuré
Ça demandait trop d’énergie
Je me suis laissée aller
Je me suis abandonnée

Résilience

      Je suis en vie
         Je suis pleine d’envies
             Tant pis pour le bois qui ne brûlera pas

Ou tant mieux
            Bois mort, bois salvateur
            Garant des écosystèmes
            Résurrecteur de forêts

Adieu, les envies ravagées par l’humidité
Je suis envies

Je m’en vais rassembler du bois pour fabriquer une torche 
A la fin de l’hiver, je l’allumerai 
Au bûcher du feu de joie

Walmke, walmke brand

Renaît ma flamme
Revient ma joie
Reprend ma créativité

Brûle, ma rage
Ravage, mon espoir
Ravage les forteresses
Les murs qui nous coupent de nos vies
Les seigneurs qui nous arrachent à la sécurité
Ravage ce qui nous arnaque
Ravage les dominations
Allume-nous

Allume-nous!

Lire la suite « 10 de bâtons. extinction/résilience »

Parcours divinatoire pour l’équinoxe d’automne

Ah, l’équinoxe! Ses lumières, ses odeurs, ses couleurs! Et cet instant suspendu où la durée du jour et de la nuit sont en équilibre. Ce tournant avant que l’obscurité domine nos journées pour 6 mois. Cette entrée dans une saison sombre jusqu’à ce que les jours rallongent progressivement à partir du solstice d’hiver.

J’adore les équinoxes pour cette harmonie conjuguée à un basculement. L’automne m’émerveille parce que l’hiver me pèse. Il m’est impératif de profiter, d’accueillir, d’ouvrir, de célébrer. Et de célébrer avec vous évidemment! Pour le Solstice d’été, j’avais proposé des mini-tirages personnalisé sur insta. Cette fois, c’est en version écrite ici et en vidéo sur youtube et dans un format plus généraliste. Après la lecture des cartes d’introduction, je vous invite à piocher dans les interprétations en fonction des positions qui vous intéressent.

3 tarots m’ont accompagnée au Parc Tournay-Solvay, aux étangs de Boitsfort et en Forêt de Soignes pour ces tirages: le Gentle Tarot, le Slow Holler (épuisé) et le Fifth Spirit Tarot.

NB: Je retranscris mes textes par saisie vocale. Des fautes échappent à ma vigilance.

Le thème de ce tirage

Sur le seuil, au bord de l’automne, tu te sens t’étendre. Tu te sens des envies. Tu es traversé.e de désirs frétillants. Tes rêves dansent avec tes idées.

Sur le seuil, la tentation est forte de se (con)tenir, fasciné.e par les possibilités, transfiguré.e par ce qui pourrait se développer. Ou peut-être es-tu animé.e par la tentation de te propulser de toutes tes forces vers demain, de te donner tout.e entièr.e à l’énergie de création.

Le 2 de bâtons suggère cependant de prendre encore un peu de hauteur. Il invite à gravir la colline pour profiter du point de vue le plus porteur. Tu auras besoin de la vision à 360° pour balayer du regard autant ce qui verra le jour que ce qui t’a amené.e ici, ce parcours sinueux, ces aides précieuse, ces ornières douloureuses.

Le 2 de bâtons te demande d’être présent.e pour le seuil en tant que portail merveilleux capable d’élargir ta vision. Avec le 8, il te demande de faire de la place à tes impulsions et à ton envie d’agir rapidement, sans toutefois y céder, de les comprendre sans les laisser t’incendier. Avec le 5 de bâtons, il te demande aussi de créer de l’espace pour tes réticences –  pas par autosabotage mais parce qu’elle gronde pour une raison. (Par exemple, prendre le temps de t’assurer que tu pourras te chauffer cet hiver, ce n’est pas de l’autosabotage). C’est le moment d’investiguer tes errances, tes dispersions, et aussi ta colère. Quels sont leurs messages ? Faut-il les libérer ou en faire des alliés puisqu’elles sont là pour durer ?

À l’équinoxe, l’équilibre magique du jour et de la nuit nous rappelle de prendre le temps de regarder et de tester nos balances et nos réservoirs d’énergie pour la saison. Le 2 de bâtons confirme la beauté des temps d’arrêt en période d’expansion. Profite de la vue ! Sur le seuil, tu es entre deux étapes, ni tout à fait dans l’une, ni tout à fait dans l’autre.

L’équilibre magique de la transformation…

Pour honorer cet instant de recueillement et d’ouverture, on va poursuivre avec les positions de tirage suivantes: 

Le message de ton impulsivité

Visionnaire de branches (slow holler)

Oh oui, ta vision est belle
Oui elle scintille de mille feux
Oh bien sûr, elle t’emballe
Evidemment, tu aurais envie de la suivre jusqu’au bout du monde

Mais c’est un projet au long cours

Non seulement tu auras besoin de ressources au-delà de la passion initiale,
Mais également ces branches doivent encore pousser
Elles doivent aussi se dévêtir pour l’hiver
Revenir à leur essence pour mieux s’ouvrir.

Tu vas grandir avec ta vision

Ta branche va s’ouvrir jusqu’à t’emmener vers des arborescences inattendues. La sève va parcourir ses ramifications au rythme de ton cœur.

En prévision du voyage à venir, la précipitation serait une perte d’énergie. Garde ta vigueur ! Enchante-la!

Et garde aussi une trace de l’excitation qui te parcourt, de tes envies débridées. 

Ne pas forcément les suivre mais les retranscrire pour mieux les voir évoluer.

Le message de tes réticences

Roi de bâtons et 7 de bâtons (Fifth Spirit Tarot)

Lire la suite « Parcours divinatoire pour l’équinoxe d’automne »

L’errance hivernale

Un texte écrit/canalisé l’année passée m’est venu à l’esprit en commençant à rédiger ma première newsletter.

Son partage (brut, comme il est sorti en écriture automatique) est aussi un prétexte pour t’inviter à rejoindre mes courriers, ça se passe par ici.

Chandeleur… Avec Cérès/Déméter

2 février 2021

Le chant des anciennes me parvient.
Maigre consolation 

Je murmure ton nom comme on enchaîne les soupirs.
A peine intelligibles.
J’ai oublié ton nom, mais pas de te chercher.

L’absence est gravée dans ma mémoire
Dans mes articulations
Elle est mon devoir

Chercher, chercher et chercher encore

Le chant des anciennes, je l’identifie
Je n’ai plus de contact
Je n’ai pas de véhicule pour la traversée
Mais je les entends
Je sais qu’elles sont là

Ainsi, je poursuis

Lire la suite « L’errance hivernale »

Au croisement. L’instant avant 2022.

Je me glisse dans la fente entre les âges, terreuse et cuivrée. Je traîne mes doigts le long de ses parois lubrifiées comme des lèvres humides. Elle me laisse me faufiler.

Tout frissonne de désir
d’anticipation
de craintes.

L’air devient tranchant, la respiration difficile. Retenir mon souffle. Freiner l’avancée. 

Sur le seuil, il faut s’exécuter. Des offrandes font office de sacrifice. Ici, donner ce qui m’était cher. Sur le seuil, je dois abandonner ce qui entraverait mon voyage.
L’offrir au passage. 

Je suspends les médailles dont je pourrais m’enorgueillir. Je contemple ces victoires dont je me détache. Leurs reflets éclairent mon regard.
Miroirs des possibilités. 
Je conserve la fierté, non l’orgueil. 
La force des étapes, le refus des destinations. 

Je m’accroupis pour creuser le sol. L’humus sert d’écrin pour mes brouillons. Je me recueille auprès de ce cercueil. Ci-gisent les pages des projets inachevés, toutes les idées qui ont eu le mérite de l’inspiration sans les serments de longévité.
Rien ne se perd. Le tintinnabulement des mobiles fraîchement accrochés réveille déjà d’autres envies créatives, d’autres pistes, d’autres chapitres. 

Je manipule la matière. Je malaxe mes regrets. Je recouvre les déceptions.
Il y en aura d’autres.

Il faut que je me déleste.

Sereine survivante, je poursuis la traversée.
L’interstice entre les années, le temple de la non-linéarité, se pare de scintillements. Le bruit des vagues me régale. 

Il me reste à passer le feu purificateur. 
Il me reste à conter mes vœux aux flots prometteurs.
J’emplis mes poumons d’air frais. 
Mes pieds peuvent se reposer sur le sol ferme. 

Un instant. 

Suivre les feux d’artifice. 
Me laisser guider par les clapotis
L’initiation liminale continue.

Reine de Coupes. Ondulations

Dans les ondes azur de mes rêves Ondées estivales sur ma peau fatiguée Revigorantes pour mes muscles
Je fais venir la douceur Je fais venir les vagues dans mon corps Le mouvement dans mes canaux
Entière, je vibre d’éternité Et de présence de cet instant – éphémère

Je n’ai besoin que de moi Pas besoin d’être à l’endroit Mais l’attachement à cet endroit M’anime des chants de la source Ses ondes, ses frissons
La colline est née des sédiments laissés par le retrait de la mer Un grain de sable L’échelle de l’humanité Et celle de l’éternité

Je me plonge dans ce corps Celui de ma juste place Ni exubérante ni insignifiante Juste
Cet instant Les temps immémoriaux La mémoire de la terre Les courants de l’eau Les ondées
J’ondule