Encore un tirage de tarot de Samhain. Il répond à un mot-clé. C’est un tirage personnalisé pour la personne qui l’a soumis, que je partage comme prévu dans l’offre de tirages communautaires dans l’espoir qu’il trouve écho chez d’autres.
Pour la suite, je désactiverai la fonction d’envoi par mail aux abonné·es pour chaque tirage (ça y est, j’ai trouvé la fonction! 😉 ). Mais tous les tirages seront rassemblés sous un tag pour celleux qui ne voudraient rien louper!
Liens
Les cartes
2 de bâtons, 9 de bâtons (Hollow Valley Tarot) / Travel (earthbound oracle) / Hiérophante, cavalier de pentacles (Hollow Valley)
passé: voyageur de branches (cavalier de bâtons)
présent: 8 de couteaux
futur: architecte de cailloux (roi de pentacles)
Aïe, ça coince. Aïe, ça se déchire.
Les liens qui se déchirent Ont le potentiel d’une délivrance
Alors pourquoi, t’appliques-tu à les essayer de les raccommoder?
Tu te retrouves emmêlé dans des projets qui ne sont pas les tiens Des histoires que tu n’as pas à raconter Des secrets que tu n’as pas à porter Des loyautés qui ne reflètent pas ta valeur
A force de liens, tu as perdu ton feu A force de chercher ton feu, tu ne sais plus comment nouer des liens
Extrait d’un courrier à lire intégralement sur mon substack où vous avez aussi la possibilité d’écouter le texte!
Enracinement
31 août
Ah, l’appartenance! J’ai poussé lentement. Mes racines se sont étalées à la recherche de plus de proximité avec le sol, développant ainsi la stabilité si chère aux 4 dans le tarot. Doucement, mes feuilles se sont défroissées. J’ai repris de la couleur. De l’espoir. Et même de la foi. Puis, je me suis épanouie brusquement après des mois d’évolution timide. J’étais chez-moi.
36 heures après avoir commencé ce texte, ce que j’aurais pu écrire sur le 4 de bâtons est teinté de tristesse. L’appartenance ne vient pas sans la perte. La vie sans la douleur. Le renouveau sans l’automne. Le courant d’air effleure délicatement ma nuque. Mon cerveau traduit cette caresse en attaque. Mes muscles se crispent. Je tourne la tête vers le vent malgré ces tensions. De l’autre côté de la rue, les branches de l’érable se balancent. Sans le bruit des voitures, j’entendrais peut-être ses feuilles qui se crispent. Elles tomberont. Et moi aussi. Même si j’aspire à plus de stabilité dans un monde capitaliste où la précarité et l’exclusion tuent, je sais, comme l’érable, qu’il faut perdre et que mes racines sont fortes, étendues, reliées.
Les choucas sautent de branche en branche. Avec le 4 de bâtons et l’arbre de l’autre côté de la rue et les enchevêtrements joyeux du vivant, je me rappelle que je ne suis pas seule, pas si seule, même s’il est aisé de l’oublier, et ce n’est pas l’araignée en attente sur la fenêtre qui dirait le contraire. Les choucas sautent de branche en branche. L’une d’elle se pose dans une gouttière pour boire. Je me rappelle l’importance du jeu et de la légèreté. Même dans les moments de détresse, ils nous hydratent. Les muscles du trapèze contractés, je reviens donc à l’essentiel: le mouvement, hydrater mes tissus fragiles, boire un verre d’eau, cesser d’écrire, m’approcher de la fenêtre et observer la vie. Toutes ces vies que je ne peux plus ignorer. L’araignée, les choucas, les ramiers, l’érable, les sapins, le lierre, les fouines, les gens en vélo vers le marché circuit court et ceux qui klaxonnent pour se dire au revoir et ceux qui accélèrent pour effrayer les enfants sur le passage pour piétons et l’épilobe, l’achillée, le millepertuis, les sureaux, les saules, et aussi les soucis, les cosmos et les bleuets que j’ai plantés et les vers qui se régalent du corps en décomposition de mon chat au pied du sureau et l’esprit de Dièse et puis mes deux chats qui font la sieste et mon amoureuse qui fait de la broderie en attendant que ses bouffées de chaleur se calment. Je reviens à l’essentiel avec le 4 de bâtons: une pause auprès de celles que j’aime.
Nous sommes allées au potager urbain. Des oreilles attentives. Les mains dans la terre. Des couronnes de fleurs. Des fruits et légumes encouragés par les soins collectifs désormais prêts pour la récolte et généreusement partagés.
Sur ces terres nourricières – bien qu’elles ne soient pas particulièrement fertiles – je place ma confiance dans le “via via”, une expression néerlandophone qui fait référence au réseau de relations pas forcément visibles grâce (via) lesquelles on reçoit une information, un objet ou… un appartement en location! Expression plus poétique que “le bouche-à-oreille”. Que de voie en voie, de lien en lien, cet Endroit continue de nous tenir!
1er septembre
Ma colère est passée. J’ai douté de ma relation au Lieu et à ses Esprits. Je me suis sentie conne d’espérer qu’une relation entraîne forcément la protection. Désormais, les murmures me parviennent à nouveau. Les voix, les signes et les rêves se font rassurants. Il y a du sacrifice à venir. Des choix qui ressembleront davantage à des déchirements. Il y a aussi de l’espoir dans l’air, des promesses dans les graines de bouleau retenues par la toile d’araignée, des voyages enchantés avec les fruits d’érable prêts à décoller. Autant de nouvelles vies qui s’étaient attachées à moi sans que je les remarque. Alors c’est comme si je m’étais préparée sans m’en rendre compte. Et maintenant, je ne suis pas tant sur le seuil que déjà dans l’inconnu. Entre deux rives, dans une barque portée par des eaux calmes, telles les silhouettes sur le 6 d’épée. L’initiation continue. La colère est passée. Je reste tranquille malgré l’inconfort.
6 de branche Jupiter en Lion ce que l’on accomplit mérite d’être célébré. nos victoires méritent qu’on s’y attarde. nos succès ne doivent pas être déterminés par des conventions ou des injonctions pour recevoir le statut d’ “accomplissement”. au contraire ! le 6 de bâton nous invite à établir et à honorer ce qui compte pour nous (personnellement ou collectivement).
il peut s’agir de grandes étape de la vie ou de réussites au quotidien qui retiennent notre attention. On entraîne alors notre attention à se fixer sur ces victoires souvent jugé indignes de célébration : J’ai sorti les poubelles ! j’ai écrit quelques pages tous les jours cette semaine. j’ai arrêté de procrastiner pour une tâche administrative. j’ai dessiné pour la première fois depuis longtemps.
Il peut s’agir de glorifier des identités marginalisées. on peut avoir envie de fêtes communautaires pour rejeter la honte. le 6 de bâton nous aide à créer ou à instaurer de l’espace et du temps d’auto-appréciation. Ce ne sont ni les podiums ni les promotions, aucune forme de compétition ou de productivisme qui déterminent ce qui vaut la peine d’être fêté.
PS2. Je fais le tri dans mes archives de textes non-publiés. J’ai renoncé à les éditer et à les améliorer. Pas évident pour la perfectionniste mais… Leur place est ici, où ils pourront servir. Pas dans des carnets où ils pourraient pourrir.
Je publie ces interprétations tarot-poétiques en état, c’est-à-dire souvent un premier jet manuscrit que je me suis contentée de retranscrire – parfois à l’aide de la saisie vocale, ce qui explique les erreurs de mise en page, de ponctuation, etc.
Par rapport à des articles conçus pour le blog, ces archives seront aussi moins richement illustrées. Puissent-elles néanmoins trouver écho et vous servir!
Pour lire toutes les interprétations des cartes de tarot publiées depuis 2016 sur le blog, rendez-vous dans la section Cartographie du tarot.
Je veux que tu saches que tu peux le faire, que d’autres l’ont fait avant toi. Je veux que tu saches que tu peux contrôler la distribution de tes mots: tu as le droit de les garder pour toi, tu ne les dois à personne. Quand tu le peux, honore ceux qui méritent d’être entendus, puissamment légitimes et vitaux, ceux qui doivent trouver écoute. Auxquels tu dois qu’ils servent à d’autres comme ils t’ont servi à toi.
Cultive la conscience de tes limites dans la distribution de ta parole. Prends confiance en ce que tu as à exprimer. Ainsi qu’en ta capacité à discerner l’expression à partager et celle à garder confinée. Et puis aussi dans le choix de la forme, du ton, de la diffusion.
Je veux que tu te saches sage. Avec tant à apprendre, tant à comprendre. D’une sagesse qui t’est unique, ici et aujourd’hui. Mouvante. Présente. Source de liens.
Tu es capable d’unir grâce aux fils que tu tisses. Les éléments disparates que tu rassembles: des gens, des ancêtres, des objets, des idées… Tu relies.
Tu détiens le pouvoir d’unir, de séparer, de trier, de compiler. Sois certain.e que tu peux en faire bon usage.
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Ecouter les ancêtres (y compris celleux qu’on a été et qu’on sera, y compris l’enfant qu’on a été). Les croire, se croire. amplifier les signaux. faire partie d’une chaîne. transmettre transmettre transmettre. faire confiance en la sagesse. ma sagesse.
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Que vivent les connaissances! Qu’elles s’émancipent! Que mon expérience serve! Que la mémoire de nos histoires que j’ai conservées ne se fane pas.
Ou bien… qu’on la laisse faner lorsque son cycle est terminé avant que monte en graines notre histoire. Que les semences volent au vent! Que nos paroles les transportent!
PS.
Je fais le tri dans mes archives de textes non-publiés. J’ai renoncé à les éditer et à les améliorer. Pas évident pour la perfectionniste mais… Leur place est ici, où ils pourront servir. Pas dans des carnets où ils pourraient pourrir.
Je publie ces interprétations tarot-poétiques en état, c’est-à-dire souvent un premier jet manuscrit que je me suis contentée de retranscrire – parfois à l’aide de la saisie vocale, ce qui explique les erreurs de mise en page, de ponctuation, etc.
Par rapport à des articles conçus pour le blog, ces archives seront aussi moins richement illustrées. Puissent-elles néanmoins trouver écho et vous servir!
Pour lire toutes les interprétations des cartes de tarot publiées depuis 2016 sur le blog, rendez-vous dans la section Cartographie du tarot.
« Cesse de bouder: entre en contact avec les autres ».
j’devrais, je le sais, mais je me débats avec l’idée. j’ai perdu l’envie. j’ai beau sonder ma psyché, je ne la retrouve plus. je redoute le jugement des autres. je ne me retrouve plus dans ce qui les amuse. je ne reconnais plus ce qui les unit. j’ai tourné le dos à nos points communs.
ça me déprime ! je me sens seul.e!
dans la solitude, j’entre en contact avec moi-même. je retrouve la boussole que j’avais paumée en courant avec ou derrière les potes. je plonge mes lèvres au jet de la fontaine. le goût de moi-même est divin !
divin… pourtant, je me reconnais à moitié. peut-être que j’ai pris l’habitude de me diluer. le goût de moi… je vais le réapprivoiser.
il faut que je rétablisse un sens de qui je suis et de ce dont j’ai envie avant de savoir ce que j’ai à offrir et à qui.
il faut que je remplisse ma coupe, que je goûte les différentes saveurs de mes sentiments avant de déterminer ce que j’ai à partager, ce que j’ai envie d’offrir et à qui.
Chargée du poids Des responsabilités Dépitée La route s’allonge avec Chaque pas Mes enjambées ramollissent
Dégoûtée des échecs qu’on me prie D’assumer Comme si je devais porter aussi La culpabilité de la précarité
Ereintée Parce qu’il faut continuer Se battre pour se mettre à l’abri Ratatinée Par le mépris plus que l’effort Égratignée, entravée par les ronces, Je renonce à lutter pour la dignité, l’équité, la solidarité
Fatiguée, fatiguée
Vaincue, je ne pointe pas la triche Les dés pipés, l’injustice
Lasse, je me débarrasse De ma flamme
Si je croule Sous ce fardeau Si ma demeure faite d’allumettes Coule Si je prends la flotte Et mes rêves avec moi Et ma créativité, et ma niaque, et mes espoirs Mes espoirs… Si je m’écroule Laissez-moi
Laissez-moi Que j’abandonne ce monde qui n’aura pas Voulu de moi
Lâchez-moi Lâchez-moi la grappe avec Le courage, la ténacité Lâchez-moi la trappe à la gueule Laissez-moi sous les planches Sous le plafond devenu parquet Bouffé par la moisissure Bousillée à l’usure Lâchez-moi, je m’en tape J’en m’en tape de tout ce qui est réduit en lambeau Faute de chaleur
Ne me demandez plus jamais de briller La défaite est là, irrévocable Je suis défaite, je suis détruite
Résilience
De la boue. La sensation d’humidité me réveille L’odeur de la terre me rappelle Mon corps se ressaisit Lentement. Derrière mes paupières Le brouillard cérébral s’épaissit Puis, lentement, se dissipe
Je suis en vie. Je suis en vie.
J’émerge de sous les branchages Lentement, douloureusement, vaillamment, Je vois le jour.
Mes muscles froissés par la rosée, mes pupilles caressées par les scintillements de l’aube,
Je vois le jour.
Les bâtons jonchent le sol, le tribut des combats que je n’ai pas gagnés, les trophées des batailles que j’ai menées. Fierté. Je n’ai pas baissé les bras. Ni elleux avec moi. J’ai tenu. J’ai tenu. Quand l’humidité a éteint progressivement toutes mes réserves, tous mes sourires, Quand elle a réduit à néant ce qui me procurait de la joie Et de la force,
Je me suis effondrée Mon fagot dans les bras Je me suis laissée aller à la fin de cycle Je me suis donnée Au néant
Il m’a accueillie dans sa force régénératrice Je me suis reposée
Vaincue certes Mais non sans gloire
Je suis retournée à la terre Pour que l’espoir Revienne à ma sève
J’ai laissé mes bâtons à la moisissure Mes clés au lichen Et ma maison à la froidure
J’ai accepté de ne pas tout sauver, de ne pas revenir intacte, de laisser les lambeaux de moi à la tourbe (décomposition / préservation) Je n’ai pas pleuré Ça demandait trop d’énergie Je me suis laissée aller Je me suis abandonnée
Résilience
Je suis en vie Je suis pleine d’envies Tant pis pour le bois qui ne brûlera pas
Ou tant mieux Bois mort, bois salvateur Garant des écosystèmes Résurrecteur de forêts
Adieu, les envies ravagées par l’humidité Je suis envies
Je m’en vais rassembler du bois pour fabriquer une torche A la fin de l’hiver, je l’allumerai Au bûcher du feu de joie
Walmke, walmke brand
Renaît ma flamme Revient ma joie Reprend ma créativité
Brûle, ma rage Ravage, mon espoir Ravage les forteresses Les murs qui nous coupent de nos vies Les seigneurs qui nous arrachent à la sécurité Ravage ce qui nous arnaque Ravage les dominations Allume-nous
Dimanche, pleine lune en lion. Prétexte pour faire la lecture de mon dernier texte sur La Force et le partager en vidéo. Toujours sympa pour les personnes qui, comme moi, préfèrent écouter que lire. Ou ne peuvent pas faire autrement. Puis, c’est une direction que j’aimerais donner à ma chaîne YouTube. Qu’elle mette en valeur mes textes poétiques. Qu’elle soit plus orientée sur la divination comme art et moins sur les vidéos qui marchent mieux, genre les revues de jeux et autres top 10.
Il fait gris. J’ai un œdème à la joue après une intervention d’endodontie. J’oscille entre la peur d’un retour de l’abcès et le fatalisme: avec les tissus fragiles du SED, on ne peut pas paniquer dès que le corps réagit bizarrement. Je laisse vagabonder mes pensées pour éviter qu’elles fassent des boucles. Un ciel si gris. Même si j’ai filmé une lecture matinale de La Force, c’est Le Soleil qui me revient sans cesse à l’esprit. Pas en boucle, pour le coup. En éclats.
Je cède à l’appel du pied de la carte. Elle entre en dialogue avec Le Jugement, la carte 20, l’atout suivant, que j’avais tirée plus tôt encore. Je saisis les notes qui me viennent.
Et je les recopie ici en les altérant à peine (faute d’énergie). Brutes. Faillibles.
De La Force au Soleil… Vers le Jugement.
Passer de la carte du Lion, la Force, à celle du luminaire à demeure chez le Lion, Le Soleil.
Divergences: Le Soleil relie tandis que La Force est concentrée plus sur elle-même que sur ses liens avec d’autres.
Intrépide, La Force s’aventure dans les profondeurs, auprès de ce qui est caché. Elle va chercher les peurs pour les accompagner. Elle côtoie la “nature” sauvage. C’est à force d’efforts et de pratique qu’elle parvient à rester sereine.
Le Soleil se pose en pleine lumière. Rien à cacher. Il expose. Il libère. Il respire l’air frais sans effort. Il ne problématise pas. Il assume. Sans artifices, sans parures, sans masque, il se montre. Sa voix est limpide. Elle porte. Il est capable d’exprimer clairement ce qu’il veut et pourquoi. Il a quelque chose à affirmer. Comme une vérité (aussi fugace soit-elle). Un énoncé qui a besoin de rayonner. Un corps qui s’étire.
Le Soleil. Un rapport à l’espace. Un désir d’être pleinement, déconfinée, dans un espace investi ressenti.
Jeux d’ombres et lumière
Derrière cette facette visible voire surexposée du Soleil, il y a aussi toutes les ambiguïtés des grands mots qu’il affiche:
s’affirmer, la vérité, prendre de l’espace, s’assumer
Ou leur revers. Prétendre figer des choses en mutation. Prétendre que l’individu est roi.
Nous sommes submergé.e.s dans les eaux du mysticisme. Nous ne faisons qu’un.e avec les profondeurs, avec le cosmos, avec les déités, avec les monstres, avec les rêves. Tout fusionne dans l’océan des Poissons. Malgré l’envie de nager dans cet idéal nous devons rester vigilant.e.s. Cette belle hyper connexion nous leurre. Malgré la magie de La Lune, tout ici n’est pas conforme à son apparence.
Quand l’obscurité de La Lune nous appelle à notre meute, à nos instincts, à notre imagination, on a envie de courir, débridé.e.s, sans laisse, sans garde-fou, sans réserve, sans garde-loup. On répond spontanément à l’appel. Une mémoire profonde, engloutie, oubliée jaillit à la surface. On est persuadé.e.s qu’elle ne peut pas nous tromper. Elle semble trop évidente pour s’en méfier.
Pourtant, il est facile de s’égarer au clair de lune, méprenant la fiabilité de son éclairage pour celle du jour ou d’une lampe. Beaucoup trop facile de se perdre dans les méandres de l’infini, d’y perdre un peu trop de sa raison, de louper le dernier train.
Avec La Lune, on se retrouve semblant de rien à errer. Déboussolé.e.s. On perd le Nord. On a l’impression de perdre la boule. L’appel de l’Inconnu peut céder sa place aux tourments de l’indéfini, aux jeux d’illusions.
Incontournable, La Lune fait partie de nos existences. Elle nous offre des expériences profondes, totales, émouvantes. Elle nous aide à ne pas prendre pour acquis un rationalisme exacerbé. Elle nous connecte à la magie. Elle est un enchantement. Une vision qui nous marquera à vie. Un rite de passage induit par un état de conscience modifié. Elle est vitale. Elle nous sort de nos limites. Elle nous dissout. Elle nous nourrit. Elle est inévitable. Rechercher des itinéraires alternatifs ne ferait que prolonger l’expérience. ça la rendrait plus douloureuse. Plus dangereuse.
Mieux vaut toutefois ne pas s’aventurer sans équipement dans son univers sans frontière. Quel est notre fils d’Ariane ? Les miettes de Petit Poucet sont-elles stockées dans nos poches? Les pacte signés avec Ursula ne valent pas ici. Ils sont rencontrés par un rire odieux. Il nous faut des outils. De la ruse dans ce monde à l’envers. Des robustes limites personnelles et/ou collectives.
Bénéficie-t-on d’un soutien thérapeutique? Si non, ne pourrait-ce pas nous stabiliser pendant notre immersion dans les fonds marins ou pendant notre voyage spatial intergalactique ?
Quels sont nos réseaux de soutien? Nos bouées ont-elles besoin de rustines?
Ah, l’équinoxe! Ses lumières, ses odeurs, ses couleurs! Et cet instant suspendu où la durée du jour et de la nuit sont en équilibre. Ce tournant avant que l’obscurité domine nos journées pour 6 mois. Cette entrée dans une saison sombre jusqu’à ce que les jours rallongent progressivement à partir du solstice d’hiver.
J’adore les équinoxes pour cette harmonie conjuguée à un basculement. L’automne m’émerveille parce que l’hiver me pèse. Il m’est impératif de profiter, d’accueillir, d’ouvrir, de célébrer. Et de célébrer avec vous évidemment! Pour le Solstice d’été, j’avais proposé des mini-tirages personnalisé sur insta. Cette fois, c’est en version écrite ici et en vidéo sur youtube et dans un format plus généraliste. Après la lecture des cartes d’introduction, je vous invite à piocher dans les interprétations en fonction des positions qui vous intéressent.
3 tarots m’ont accompagnée au Parc Tournay-Solvay, aux étangs de Boitsfort et en Forêt de Soignes pour ces tirages: le Gentle Tarot, le Slow Holler (épuisé) et le Fifth Spirit Tarot.
NB: Je retranscris mes textes par saisie vocale. Des fautes échappent à ma vigilance.
Le thème de ce tirage
Sur le seuil, au bord de l’automne, tu te sens t’étendre. Tu te sens des envies. Tu es traversé.e de désirs frétillants. Tes rêves dansent avec tes idées.
Sur le seuil, la tentation est forte de se (con)tenir, fasciné.e par les possibilités, transfiguré.e par ce qui pourrait se développer. Ou peut-être es-tu animé.e par la tentation de te propulser de toutes tes forces vers demain, de te donner tout.e entièr.e à l’énergie de création.
Le 2 de bâtons suggère cependant de prendre encore un peu de hauteur. Il invite à gravir la colline pour profiter du point de vue le plus porteur. Tu auras besoin de la vision à 360° pour balayer du regard autant ce qui verra le jour que ce qui t’a amené.e ici, ce parcours sinueux, ces aides précieuse, ces ornières douloureuses.
Le 2 de bâtons te demande d’être présent.e pour le seuil en tant que portail merveilleux capable d’élargir ta vision. Avec le 8, il te demande de faire de la place à tes impulsions et à ton envie d’agir rapidement, sans toutefois y céder, de les comprendre sans les laisser t’incendier. Avec le 5 de bâtons, il te demande aussi de créer de l’espace pour tes réticences – pas par autosabotage mais parce qu’elle gronde pour une raison. (Par exemple, prendre le temps de t’assurer que tu pourras te chauffer cet hiver, ce n’est pas de l’autosabotage). C’est le moment d’investiguer tes errances, tes dispersions, et aussi ta colère. Quels sont leurs messages ? Faut-il les libérer ou en faire des alliés puisqu’elles sont là pour durer ?
À l’équinoxe, l’équilibre magique du jour et de la nuit nous rappelle de prendre le temps de regarder et de tester nos balances et nos réservoirs d’énergie pour la saison. Le 2 de bâtons confirme la beauté des temps d’arrêt en période d’expansion. Profite de la vue ! Sur le seuil, tu es entre deux étapes, ni tout à fait dans l’une, ni tout à fait dans l’autre.
L’équilibre magique de la transformation…
Pour honorer cet instant de recueillement et d’ouverture, on va poursuivre avec les positions de tirage suivantes:
Oh oui, ta vision est belle Oui elle scintille de mille feux Oh bien sûr, elle t’emballe Evidemment, tu aurais envie de la suivre jusqu’au bout du monde
Mais c’est un projet au long cours
Non seulement tu auras besoin de ressources au-delà de la passion initiale, Mais également ces branches doivent encore pousser Elles doivent aussi se dévêtir pour l’hiver Revenir à leur essence pour mieux s’ouvrir.
Tu vas grandir avec ta vision
Ta branche va s’ouvrir jusqu’à t’emmener vers des arborescences inattendues. La sève va parcourir ses ramifications au rythme de ton cœur.
En prévision du voyage à venir, la précipitation serait une perte d’énergie. Garde ta vigueur ! Enchante-la!
Et garde aussi une trace de l’excitation qui te parcourt, de tes envies débridées.
Ne pas forcément les suivre mais les retranscrire pour mieux les voir évoluer.
Je suis cachée. Je suis ton ombre. Je suis tes silences. Je suis entre chacune de tes lignes. Mon souffle entre chacun de tes mots.
Je suis quand ton intuition précède tes pensées, quand elle donne forme à tes phrases, quand tes mains son le récipient du sens, quand tes mains sont la prolongation des racines, tes cheveux du mycélium, ta sueur de la pluie, tes pupilles de la nuit sombre, ton hémoglobine des astéroïdes.
Je suis quand tu te mets en retrait pour devenir plus vibrante, plus habitée, moins véhémente, moins anthropocentrée, la part d’un ensemble.
Je vibre parce que je ne suis jamais seule. Ma solitude n’est pas solitaire. Elle est fertile. Elle est ramifiée.
Je suis la quête qui frétille perpétuellement dans tes cellules, qui agite ton être. Je suis le sens et le refus du sens Le questionnement qui ne doit avoir ni début ni fin La dévotion comme art de vivre. Le dévouement envers l’infime, le minuscule, l’insignifiant, les déchets, l’inconsidéré.
Je suis la magie de l’invisible L’invisible qui ne l’est que parce qu’il est ignoré Non parce qu’il est caché L’imperceptible répondant à la perception
Il n’y a rien d’occulte Je ne suis ni une sage ni une alchimiste. Je suis la pèlerin du quotidien, la périphérie dans chaque mouvement.
Je suis l’empreinte dans le humus La bestiole, le pétrichor, la subtilité entêtante, l’ignorée qui chante.
Je suis ta compagne, ta lanterne, ton bâton.
Il est tard. Je n’ai pas la notion du temps présentement. Si elle est au-dessus de l’horizon, la lune est cachée par le brouillard. Je sais qu’il est tard justement parce qu’il est devenu compliqué de s’accrocher au temps. Alors j’agrippe fermement mon bâton pour fendre les ténèbres. Pas à pas.
La neige tombe en épais flocons. Ou bien sont-ce des feuilles mortes? Ça sent la décomposition en tout cas. J’avance avec ce qui est là directement autour de moi. Je n’ai pas une vision infrarouge.
Pas plus que l’obscurité, je ne perce les mystères de l’avenir. Je n’ai aucun complexe d’omniscience. Je peux toujours me raconter le passé, ça n’en reste pas moins une histoire. Ce récit d’humain.e s’étiole rapidement quand je passe mes doigts dans la terre humide et que les vers de terre les engluent. Je m’efforce d’accorder toute mon attention à ce qui se déroule ici. Mon attention capte en retour celle de ce qui est là. On s’élance probablement plus qu’on avance. On s’enlace. On s’interroge. On se ressent.
Le désir de rencontrer l’obscurité dans sa totalité me meut. Dès lors que mon Oeuvre est impossible, je vis sur le mode interrogatif. Réflexif. Est-ce que je me regarde le nombril? Pourquoi pas? Les milliards de bactéries vivant dans mes intestins grouillent avec une complexité capable de me captiver pendant des décennies. Ça sent la décomposition.
Les nécessités de l’Ermite
C’est qu’il faut sombrer. C’est qu’il faut s’ignorer. C’est qu’il faut rapetisser. C’est qu’il faut descendre de son piédestal – de son trône – de ses certitudes Descendre dans les souterrains Où l’on perd ses repères C’est qu’il faut se remettre en question C’est qu’il faut se métamorphoser C’est qu’il faut traverser les mondes Il faut se détériorer Il faut sentir ses cellules qui se recomposent C’est qu’il faut quitter sa position, la laisser derrière soi, dire au revoir aux regards, laisser les grades au placard.
C’est qu’il faut faire l’expérience de la marge, des frontières, des confins. Sentir les compressions, l’effet centrifuge, la gravité. Il faut visiter les cavités, les galeries, les labyrinthes sous la surface. Il faut voyager Du centre aux bordures au centre aux bordures.