7 de coupes. Soigner par le rêve

il y a
comme
de la mélancolie
à soigner par le rêve
à
transformer en conte

Mélanger, lui donner une chance de
coller un peu
puis
la laisser
s'évaporer
la mélancolie




C'est normal de se sentir
SUBmergé.e
quand tout semble se désagréger

C'est normal de prendre la flotte
de peiner
à garder la tête hors de l'eau

Mais....
après avoir regardé les issues rêvées se miroitant à la surface de l'eau
le 7 de coupe demande un engagement envers
la moins glamour des options
celle qui tire de l'état de choc
sans solution parfaite
à problème complexe
celle qui crée du lien

Moins de dissociation, plus de modestes contributions

Il ne faut pas que ce soit parfait
Il faut que ça existe

4 de bâton / 8 de bâton / 4 de denier | Contemplations avec le Tarot Flamand

Dans les archives de mes canalisations quotidiennes avec le Tarot Vandenborre

17/07 – 4 de bâton

Que se passe-t-il lorsque ton cœur est safe? De quelle type de stabilité ton cœur a-t-il besoin pour exprimer ce à quoi il aspire, ce pour quoi il bat? En l’absence de cette stabilité, comment cultiver la joie et l’appartenance qui ont la capacité d’adoucir les épines? Quelles épines entravent les battements de ton cœur? Et lesquelles les protègent? 

Ton cœur est safe: 
qu’est-ce qui pousse?


 18/07 – 8 de bâton

Tu suis tes envies. Tu réponds aux appels. Quitte à être un peu trop impulsive. Tu crois que ton enthousiasme peut décupler tes forces. Tu vois des signes. Les synchronicités sont apparentes et lisibles. Tu te sens pousser des ailes. Tu suis tes envies. 

Points d’attention: rester dans la rationalité // garder un peu d’espace pour le doute et la réflexion // ne pas chercher à être partout à la fois (malgré les sandales ailées) // mettre des apps ou des conversations en sourdine // ne pas répondre aux appels jusqu’à en perdre toute concentration et à n’en tirer plus aucun plaisir. 


19/07 – 4 de denier

Souveraineté. Appartenance. Territoire. Fierté. Autonomie. 

Pratique l’art d’être ici, dans l’instant présent. Contemple l’enchaînement des saisons et leurs perturbations. 

Étudie ce qui fait le “chez-soi”, même par temps d’incertitude. Relie-toi à ce corps dont il est aisé d’oublier qu’il est toujours là. 

Réfléchis à ce qui te rend forte, aux multitudes de choses, d’êtres, d’esprits qui s’entremêlent à toi. Retrouve les fils qui vous relient. Qu’est-ce qu’ils impliquent? Qu’est-ce qui pourrait être dénoué? Qu’est-ce qui s’éloigne? Qu’est-ce qui demande à être raccommodé? 

Tu es poreuse.
Lorsque la tour de garde du 4 de denier t’appelle, tu viens te poser à la porte. Tu ne te caches pas derrière les hauts murs de l’enceinte. 

Aujourd’hui, tu as la responsabilité de choisir ce qui rentre, ce qui sort, ce qui est banni, ce qui est recalé et la valeur accordée au passage. 

Aujourd’hui, tu passes en revue la valeur des relations et tu exerces ton pouvoir de décision. 


Au sujet des contemplations…

J’ai eu la chance de mettre la main sur une copie vintage du tarot flamand cet été. Plus accoutumée aux tarots inspirés du système du Waite-Smith qu’aux anciens tarots européens, j’ai décidé de l’approcher d’une manière intuitive, via la canalisation de messages au quotidien. C’est un mélange d’observation de la carte (les dessins, la numérologie, les symboles, l’état de l’élément de la suite, etc) provoquant de l’écriture libre, de réception de messages de mes guides et allié.es et d’éclats d’interprétation provenant de mon intégration du tarot (plutôt Waite-Smith).

Je développe davantage le processus dans mes vlogs mensuels si vous voulez en savoir plus.

Avec quelques mois de recul, je partage progressivements ces écrits canalisés quotidiens.

Avenir du site. Du changement?

Il existe depuis plus de 8 ans, mais il s’apprête à changer de visage. A moins que vous le souteniez…

Le jour du renouvellement de mon site sur wordpress approche! Mais… Avec le déménagement vers un logement en location « classique » après des années d’occupation temporaire précaire peu chère, le budget loisir diminue. Impossible de continuer à payer pour partager mes textes!

Bien sûr, ça me rend triste. Je suis attachée à ce blog. Il représente un volet de mes « pratiques » poétiques, artistiques, divinatoires, tarologiques, militantes… Clairement, c’est pas non plus la fin du monde. Ou ce n’est pas si grave de « perdre » un blog pendant qu’une partie du monde s’effondre.

Avant de plonger dans les détails autour de ce que je ressens, de ce que deviendra le blog si je ne paie pas son hébergement et autres dilemmes éditoriaux,

J’ose tout de même partager une petite cagnotte!

Si mes écrits vous ont plu ou qu’ils vous ont été utiles et que vous voulez m’aider à continuer à faire vivre ce site, tout don, aussi modeste soit-il, pourrait participer à atteindre la somme nécessaire pour continuer à l’alimenter (charges comprises, on approche les 90 euros).


Si je ne réunis pas une somme suffisante pour sauver le site, ce n’est pas si grave. Le contenu existant restera accessible (bon, faut le dire honnêtement, avec le SED je ne tiens pas de longues heures devant un écran donc le site ne ressemble pas à grand-chose de toute manière ^^). S’il reste accessible dans son intégralité, c’est-à-dire avec les photos qui accompagnent chaque article, je ne pourrai plus rien ajouter à ma bibliothèque de médias car j’aurai largement dépassé le giga de stockage autorisé dans la version gratuite. Je pourrai toujours partager, mais sans illus. Me restent deux options pour publier des textes illustrés de photos: soit héberger ces nouvelles images ailleurs (c’est pas la mort, mais ça me complique la tâche alors que je veux passer un minimum d’énergie dans ces aspects techniques) soit supprimer la grande majorité des illus déjà postées sur le site (vous me direz que je pourrais aussi réduire leur résolution mais, ma réponse est là même: pas d’énergie à mettre la dedans). Dans ce dernier cas, privé de la majorité de ses illustrations, c’est une version parcellaire du blog qui sera encore accessible. Il y a près de 700 articles sur le site. La gestion des archives représente une quantité de travail que je ne peux pas assurer physiquement et mentalement. Mais oui! Vous savez quoi? les « malades de longue durée » ne vivent pas dans la précarité pour le plaisir! Trêve de parenthèses cyniques, c’est un autre sujet déjà traité ici.


Concrètement, j’en viendrai probablement à publier mes futurs articles sur Substack. Après plus de 20 ans de bloguing, peut-être qu’il est temps de tourner la page? Pourtant, j’aime bloguer. J’aime ce format parce qu’il est plus slow, moins stimulant, moins exigeant que les réseaux sociaux (ou que des plateformes comme substack qui évoluent très rapidement afin d’intégrer des fonctionnalités propres aux réseaux sociaux). J’aime ce format parce qu’il y a de la place pour traiter de l’intime en toute intimité, sans qu’elle soit rentabilisée ou détournée par Meta et co. En même temps, depuis que l’IA s’approprie tout ce qui est publié en ligne, avec ou sans autorisation, la lassitude s’est installée. Il y a 8 ans, j’ai commencé à partager mes écrits sur le tarot avec la conviction qu’il fallait du contenu gratuit et accessible. Héritage de la culture zine. Importance des communs. Gratuité du savoir. Tout a été pillé depuis lors. Parallèlement, de plus en plus de « contenus » sont enclos derrière des murailles de paiement (des paywalls quoi).

J’ai délaissé les réseaux sociaux. Et mon blog aussi dans une moindre mesure. Avec les années (et l’évolution du syndrome d’ehlers-danlos), je me suis trouvée plus à l’aise dans le format vidéo. Ok, c’est autant en amatrice que sur le blog. Pas franchement plus léché. Peut-être un peu plus cosy. Et en tout cas, physiquement et mentalement plus accessible. Je peux filmer plus rapidement avant d’être rattrapée par le brouillard mental.


En début d’année, je me suis appliquée à nourrir davantage le blog, principalement en recopiant et en publiant des analyses tarologiques sommeillant jusque là dans mes carnets. C’est que pendant toutes ces années, j’ai eu plusieurs projets de publications. Certains sont devenus des zines à télécharger sur le site, d’autres des séries d’articles (rarement terminées), telles que Apprendre le tarot, Le tarot en mots-clés, qui ont parfois continué en vidéos dans Le tarot carte par carte, etc. Une partie de ces projets ne s’est jamais matérialisée. Ou les séries ont été abandonnées car entretemps ma pratique du tarot ne cessait d’évoluer. Je n’ai pas de regrets. Je ne suis pas une personne ambitieuse. Je préfère la flexibilité. Peut-être que c’est la mutabilité d’une ascendant vierge, soleil en gémeaux.

Par contre, je chéris les archives et les traces de l’évolution. Même si le site est complétement désordonnée, il y a des pages où l’on peut trouver tout ce que j’ai écrit sur certains sujets. La cartographie du tarot, aussi peu attirante soit-elle visuellement, reprend la liste de tous les articles publiés sur chacune des cartes du tarot. Quand j’ai fermé mon tumblr, j’ai aussi rapatrié ici mes articles et zines sur la grosseur et le fat activism. En ce qui concerne la poésie, les textes canalisés ou les réflexions polythéistes et animistes, il faut se perdre sur le site pour les trouver. Et c’est juste bien comme ça. ça ne se classe pas.

Finalement, j’ai ralenti un peu partout cette année. Mes projets? Des pèlerinages païens arpentant le territoire. Rien qui ait une forme propice à être partagée en ligne. J’ai même limité mes vidéos principalement à des vlogs (blogs not dead) mensuels. Mais l’hiver approche! Probablement que je serai, cette année encore, plus présente sur le blog (ou ailleurs si je ne récolte pas de quoi continuer à l’alimenter) et surtout en vidéo. Quand l’obscurité et les conditions climatiques plus rudes s’installent, je me pose dans le bureau et certaines expériences se prêtent à des formes propices au partage en ligne.

J’arrête ici. L’énergie s’est affaiblie. Le flux de pensées s’est rompu.


En bref?

Vous pouvez participer à ma cagnotte pour permettre au blog de continuer à fonctionner comme il le fait depuis 8 ans via un petit don par ici: https://ko-fi.com/cathou

Si le blog est archivé, vous pourrez continuer à me lire ailleurs. Substack est mon premier choix mais… affaire à suivre! Mon médium préféré reste les vidéos, avec un cadre et un montage 100% sans prétention, mais une manière de développer des idées plus adaptée.

Et puis, on verra hein?! 🙂 Merci de me suivre et de me soutenir, les grobidoux! A bientôt!

Jeux sur les photos: Tarot des paysages intérieurs, Awakening Tarot, Witches’ Wisdom Tarot (édition FR: Tarot de la sagesse des sorcières), Earthbound Oracle, Liberation Tarot

Le niveau local (inspirée par les Valets)

Extrait de mon journal. Juin 2024. 

Je suis épuisée. Tout me coûte. Tant d’efforts. Est-ce à cause du SED que je suis redevenue étudiante / valet / page? Pas que ce soit une mauvaise chose… Avant, quand j’étais coordinatrice d’une association et militante dans des collectifs, ou du moins pendant quelques années tandis que je portais ces casquettes, j’étais une experte sur certaines questions, capable d’informer, d’expliquer, de sensibiliser. Maintenant, je bidouille avec tous les sujets qui m’intéressent. Je ne me sens pas novatrice. Juste bordélique. Je crois que c’est ok. Je ne crois pas être destinée à être une pionnière, quelqu’une qui articule, une personne qui comprend plein de choses. Les brouillards cérébraux m’ont apporté l’humilité. Les idées partent aussi vite qu’elles sont arrivées et je n’en fais pas grand-chose.

Tout n’est pas fini pour autant. Qui sait? Peut-être que je commence mes “initiations” à zéro dans plein de domaines et que je finirai par être une visionnaire. Par être claire. Par… (je suis interrompue)


J’ai changé d’échelle. J’arrive à un niveau que je ne connaissais pas et auquel je suis bien moins importante. Le niveau du territoire. 

Je me remémore ces discussions d’il y a 10 ans. Sur les micropolitiques, tout ce bazar. Et les groupes de parole. On était dénigré.es par celleux qui jugeaient nos activités de proximité et de rassemblement pas assez révolutionnaires. Pourtant, nos activités dans nos petits collectifs ont généré de la transformation radicale à leur niveau. Je n’ai jamais été à l’aise avec les échelles trop larges, trop englobantes, trop généralisantes et surtout étouffantes. 

Se focaliser sur le local comme niveau d’action, de changement, de connexion, ça bouscule profondément ta perspective. Tu ne peux pas rester dans la théorie. Ni dans le défaitisme. Tu dois impérativement appliquer. Et t’appliquer. Dans une économie de l’attention (whatever that means), c’est un changement d’échelle et de rythme radical. Tu ne te fermes pas parce que tu n’es pas constamment en train de scroller et de réagir. 

Lire la suite « Le niveau local (inspirée par les Valets) »

L’appartenance avec le 4 de bâtons

Extrait d’un courrier à lire intégralement sur mon substack où vous avez aussi la possibilité d’écouter le texte!

Enracinement

31 août

Ah, l’appartenance! J’ai poussé lentement. Mes racines se sont étalées à la recherche de plus de proximité avec le sol, développant ainsi la stabilité si chère aux 4 dans le tarot. Doucement, mes feuilles se sont défroissées. J’ai repris de la couleur. De l’espoir. Et même de la foi. Puis, je me suis épanouie brusquement après des mois d’évolution timide. J’étais chez-moi. 

36 heures après avoir commencé ce texte, ce que j’aurais pu écrire sur le 4 de bâtons est teinté de tristesse. L’appartenance ne vient pas sans la perte. La vie sans la douleur. Le renouveau sans l’automne. Le courant d’air effleure délicatement ma nuque. Mon cerveau traduit cette caresse en attaque. Mes muscles se crispent. Je tourne la tête vers le vent malgré ces tensions. De l’autre côté de la rue, les branches de l’érable se balancent. Sans le bruit des voitures, j’entendrais peut-être ses feuilles qui se crispent. Elles tomberont. Et moi aussi. Même si j’aspire à plus de stabilité dans un monde capitaliste où la précarité et l’exclusion tuent, je sais, comme l’érable, qu’il faut perdre et que mes racines sont fortes, étendues, reliées. 

Les choucas sautent de branche en branche. Avec le 4 de bâtons et l’arbre de l’autre côté de la rue et les enchevêtrements joyeux du vivant, je me rappelle que je ne suis pas seule, pas si seule, même s’il est aisé de l’oublier, et ce n’est pas l’araignée en attente sur la fenêtre qui dirait le contraire. Les choucas sautent de branche en branche. L’une d’elle se pose dans une gouttière pour boire. Je me rappelle l’importance du jeu et de la légèreté. Même dans les moments de détresse, ils nous hydratent. Les muscles du trapèze contractés, je reviens donc à l’essentiel: le mouvement, hydrater mes tissus fragiles, boire un verre d’eau, cesser d’écrire, m’approcher de la fenêtre et observer la vie. Toutes ces vies que je ne peux plus ignorer. L’araignée, les choucas, les ramiers, l’érable, les sapins, le lierre, les fouines, les gens en vélo vers le marché circuit court et ceux qui klaxonnent pour se dire au revoir et ceux qui accélèrent pour effrayer les enfants sur le passage pour piétons et l’épilobe, l’achillée, le millepertuis, les sureaux, les saules, et aussi les soucis, les cosmos et les bleuets que j’ai plantés et les vers qui se régalent du corps en décomposition de mon chat au pied du sureau et l’esprit de Dièse et puis mes deux chats qui font la sieste et mon amoureuse qui fait de la broderie en attendant que ses bouffées de chaleur se calment. Je reviens à l’essentiel avec le 4 de bâtons: une pause auprès de celles que j’aime.


Nous sommes allées au potager urbain. Des oreilles attentives. Les mains dans la terre. Des couronnes de fleurs. Des fruits et légumes encouragés par les soins collectifs désormais prêts pour la récolte et généreusement partagés.

Sur ces terres nourricières – bien qu’elles ne soient pas particulièrement fertiles – je place ma confiance dans le “via via”, une expression néerlandophone qui fait référence au réseau de relations pas forcément visibles grâce (via) lesquelles on reçoit une information, un objet ou… un appartement en location! Expression plus poétique que “le bouche-à-oreille”. Que de voie en voie, de lien en lien, cet Endroit continue de nous tenir! 


1er septembre

Ma colère est passée. J’ai douté de ma relation au Lieu et à ses Esprits. Je me suis sentie conne d’espérer qu’une relation entraîne forcément la protection. Désormais, les murmures me parviennent à nouveau. Les voix, les signes et les rêves se font rassurants. Il y a du sacrifice à venir. Des choix qui ressembleront davantage à des déchirements. Il y a aussi de l’espoir dans l’air, des promesses dans les graines de bouleau retenues par la toile d’araignée, des voyages enchantés avec les fruits d’érable prêts à décoller. Autant de nouvelles vies qui s’étaient attachées à moi sans que je les remarque. Alors c’est comme si je m’étais préparée sans m’en rendre compte. Et maintenant, je ne suis pas tant sur le seuil que déjà dans l’inconnu. Entre deux rives, dans une barque portée par des eaux calmes, telles les silhouettes sur le 6 d’épée. L’initiation continue. La colère est passée. Je reste tranquille malgré l’inconfort. 


Pour lire la suite (et le début) de ce texte, rendez-vous sur ma page substack (et abonnez-vous si le coeur vous en dit!)

Les Amoureuxses. Croquer la vie à pleines dents

L’air des Gémeaux inspire les Amoureuses (au pluriel comme ce signe double) à prendre leur envol.

Si on suit les cartes “dans l’ordre”, après avoir tourné autour du savoir, on s’en empare avec les Amoureuxses, quel qu’en soit le prix. Dans un élan que rien ne semble pouvoir arrêter, on choisit ses propres expériences. On opte pour la vie qu’on a envie de mener. On s’efforce de faire péter les carcans. quitte à ce que l’effort soit un peu trop forcé. on teste ses limites. on aura largement le temps de recalibrer plus tard (si on suit les cartes en ordre linéaire : à partir de la Force).

on se laisse porter par le vent de fraîcheur des Amoureuxses. on assume. on revendique. on se libère de tout préformatage.

on fait de la place – et s’il n’y en a pas assez on en libère davantage : à qui on aime, à ce qui nous passionne, à de la nouveauté, à une nouvelle spiritualité, une autre formation,…  c’est pas pour se la jouer rebelle. c’est un impératif. on s’efforce de vivre notre vie d’une manière qui fait sens pour nous. on s’écoute. on s’épouse.

L’Empereur et L’Hiérophante nous ont fait réfléchir à notre structure. Le Chariot nous fera ajuster notre armure et considérer notre endurance. Entre elleux, un vent de liberté souffle sur les Amoureuxses. on prend le risque de s’engager dans la voie qui nous appelle.

on retrouve l’air du Fou avec cette carte. on se sent pousser des ailes. on fait un pacte avec nos envies. impossible de résister à notre curiosité. il faut qu’on les suive! on les laisse nous titiller. on leur prend la main. on devient.

Lire la suite « Les Amoureuxses. Croquer la vie à pleines dents »

Ancêtre. Rétrécir / prendre de l’ampleur.

En période prémenstruelle et de lune sombre, je partage des notes prises dans mon carnet en mai.

La fatigue prémenstruelle s’installe. Je ralentis. 
Je me blottis en moi-même. Je n’ai pas attrapé les rêves au réveil. 

Je rétrécis pendant la période prémenstruelle. 
Plus vulnérable, je rétrécis mon environnement. Je me réduis afin de ne pas m’échapper. Ne pas m’écorcher. Ne pas m’emporter. 
Je me retiens. Tout est dans l’équilibre, dans le dosage.
Mais comment doser lorsque tu te dissous?
Il faut retrouver un peu de grâce. Revenir à l’essentiel. A l’échelle de ce qui est petit.

Je me rétracte sans me retrouver seule dans ce monde miniature. 
Je considère les distances que les ancêtres pouvaient parcourir à pied. Je suis à 15 km de la ferme à W. A 17 km du village O. 
Je sais… ne pas savoir… tempérer pour mieux me recentrer. 
J’essaie d’être au plus juste. 
C’est une question de justesse. 

Je cherche à me retrouver. Je ne fais que me diluer. Donne-moi un nom. Donne-moi un visage. Je suis dérangée. En dérangement. Évacuée. Donne-moi des idéaux. J’ai rêvé de cette contrée il y a 10 vies. Elle m’a accouchée aujourd’hui. Je me liquéfie. Rattrape-moi sur le rivage de la Dendre…
C’est la nuit. Les moyens-ducs dans le saule pleureur. Le sol pleure. Retiens-moi. Que je ne m’efface pas avec mes chagrins. 

Il y a des jours où tout est trop. Et je n’ai toujours pas récupéré mon visage. Je pratique l’écriture automatique car c’est là que l’on perd ma trace pour retrouver mes traces. En suivant mes empreintes, on me recompose. Je ne suis jamais seule. Je suis toujours multiple. On ne sait jamais qui est le je, qui est le tout, mais on sait que tout cela cache un nous. 
On se dérobe aux compréhensions. On s’exalte dans le désordre.
On est les empreintes, celleux qui les suivent, celleux qui les ont laissées, les vents et les pluies qui les emporteront, les océans qui les avaleront. 

De ces vies qui s’écoulent encore, dans les ruisseaux alimentés par les sources, dans les caniveaux nourris par les urines, dans mes veines,
De ces vies qui s’écoulent encore, 
Je préserve les sons
Je préserve les sens
Mon adn s’éteindra avec moi. Mais rien de tout ça n’est stérile. Je serai l’ancêtre bienveillante. Queer. Je ne serai dans le sol que tu fouleras. Peut-être la fourmi. Peut-être le rosier. 
Je serai et tu sauras me retrouver.
Comme nous le faisons depuis des siècles, depuis des millénaires
Comme nous nous aimons
Comme nous nous ensablons
Comme nous nous érodons
Et nous nous rassemblons pour former des abris
Des lieux refuges
Du répit et de la bienveillance
De la force et de la persévérance

Nous sommes les ancêtres révolutionnaires
Par choix pour par nécessité
Les ancêtres libérées
Les porteuses de Libération
Les semeuses d’espoir
Les récolteuses d’insoumission
Nous sommes les rêveuses et les porteuses
Inarrêtables, persévérantes, 
et toujours, toujours, 
bienveillantes!

Perspectives de libération handie sur le contexte politique actuel

Pourquoi l’amour semble demander beaucoup plus d’efforts que la haine? Et pourquoi poser cette question toute en dichotomie? 

Parce que je ne sais plus par où commencer… éreintée et, logiquement en conséquence, peu inspirée. Éteinte peut-être. Mais je me mets à écrire pour les autres personnes qui se sentiraient éteintes. Pour allumer quelque chose. Quelque chose d’aussi simple que de l’espoir? Ou d’aussi vital que du lien? J’étends mes filaments. Je tends la main. En hyperextension, toujours, par la magie d’une maladie du tissu conjonctif. 

Ça sonne juste de commencer ici. Un acte protecteur: je réclame la maladie comme magie. Qu’il en soit ainsi. Je me donne cette force. Je reconnais la puissance de mon corps faillible. Cet acte performatif me protège, le temps de la rédaction, des attaques sociétales et politiques envers nos existences malades, nos existences handies et, plus largement, toutes les existences non-productives selon des standards capitalistes. Magie apotropaïque; bouclier contre les hiérarchies. 

Pause le temps d’ouvrir un onglet pour vérifier l’orthographe du terme “apotropaïque”. La maladie chronique fait ça aussi. Les mots ne restent pas sagement dans une définition ni dans une prononciation. Ils dépassent leurs limites. Ils s’interchangent. Ils se polluent mutuellement. Il n’y a pas de pureté dans la maladie. Cela participe probablement à la rendre si terrifiante pour les suprémacistes de tout bord. Repousser les malades et les handies ne les protègera pourtant pas de leurs faiblesses, ni de l’effondrement de leurs propres corps face aux machines de guerre de toutes sortes. Quand leur tour viendra, il n’y aura plus rien pour les protéger de leurs douleurs. J’essaie de ne pas souhaiter la maladie aux gens qui souhaitent se débarrasser de nous. Je sais que les corps valides sont transitoires. Je n’ai pas besoin de verser dans la haine. Mais je dois me le rappeler. Ne pas répondre à celleux qui mettront tout en œuvre pour nous anéantir par les mêmes méthodes qu’elleux. 

Je suis venue à l’ordi avec cette grande question: les méthodes, l’organisation, le rassemblement, la résistance, l’émergence… Il me faut encore m’agiter autour de cette question pendant quelques paragraphes avant de tenter de l’approcher. 

C’est bizarre d’écrire pour le blog. Depuis quelques années, j’y reviens sporadiquement: soit pour partager des écrits récents, soit pour publier certains des textes entassés dans mes carnets. C’est qu’avec le temps, je ne ressens plus de satisfaction à publier instantanément. Les réseaux sociaux ont fini par briser la fertilité de ce processus. De sorte qu’écrire pour publier devient mortifère. Cet acte porte en lui son extinction. Je ne serai pas la curatrice de mes pensées, ni de mes textes canalisés, ni des riches toiles de relations qui m’emmêlent au territoire. A l’heure des réseaux sociaux, je n’ai plus rien à offrir qui pourrait dans le même temps nourrir les grandes entreprises entretenant la haine. Mon dernier avatar sur les RS, un compte public sur instagram, est en pause depuis des mois. 

Depuis quelques semaines, je n’ai plus envie de publier des vidéos non plus. C’est comme ça. Je vais et je viens. Mais aussi… c’est plus profond que d’habitude. Déjà par conviction antifasciste. Pendant toute la campagne électorale en Belgique, j’ai vu les pubs du Vlaams Belang s’afficher en amorce de presque toutes les vidéos que je regardais. Le parti d’extrême-droite flamand, le deuxième parti du pays. On s’attendait à ce qu’il remporte haut-la-main les élections en Flandre. Victoire de la haine. Finalement, c’est un moindre mal qui l’a emporté, un parti nationaliste séparatiste lui aussi mais plus néolibéral, pratiquant des politiques d’austérité, anti-sociales et largement racistes. Il ne se dit pas d’extrême-droite malgré l’ambiguïté de bon nombre des politiques menées. Il ne se dit pas d’extrême-droite parce qu’il respecte la démocratie.

Voilà, on s’approche de la question ou du fil rouge: les systèmes dit démocratiques s’effondrent. Les murs s’écroulent sur nos gueules. Les pierres atteignent d’abord les plus précarisé.es: les personnes non-blanches, les personnes pauvres et celleux qui ne peuvent pas courir pour se mettre à l’abri, les malades et les handi.es. L’écocide commis n’a connu aucun précédent. Celleux qui pensent se mettre à l’abri à court-terme seront rattrapé.es par l’effondrement. Iels ont oublié qu’iels appartenaient elleux aussi au Vivant. Iels ont cru que la destruction à laquelle iels participaient les épargneraient


Trêve de prophéties scatologiques. On n’a pas besoin de rajouter du drama à nos situtations. Le drama est une fuite. Nos cerveaux connaissent bien cette réaction post-traumatique. Je prends quelques respirations profondes pour revenir dans le présent au lieu d’imaginer le pire. Je vais bouger et boire un grand verre d’eau. Avec le SED, le corps a besoin de mouvements doux pour tenir. Le processus d’écriture est incompatible avec la condition avec laquelle je vis. Mais je n’oublie pas qu’elle est magique. Dans le cas présent, l’obligation de bouger, d’hydrater mes tissus, empêche mon esprit de faire des boucles narratives au sujet des pires scénarios. Elle est magique car elle me sauve. Je ne peux ni stagner, ni foncer. L’équilibre est une nécessité à ma survie. D’une manière plus accrue que pour d’autres; il m’est impossible de l’ignorer. En général, les récits de la maladie comme super pouvoir servent socialement à distinguer les “bons handies” des mauvaises – du genre les athlètes qui “dépasseraient” leurs conditions des autres, médiocres et indignes de vie, indignes de droits. Ils ont aussi pour fonction de masquer les douleurs, et les maltraitances médicales, et les obstacles dans l’accessibilité à l’espace public. Ils idéalisent au lieu de rendre compte de nos vies en somme. En général, on n’a pas besoin de ce genre de discours sur nos corps. Mais c’est différent aujourd’hui. La magie de mon corps agit comme un cercle sacré afin de rédiger ce texte. Elle est le rempart à l’eugénisme sous-jacent dans les prises de décisions contre “les malades de longue durée” et autres groupes sociaux et/administratifs considérés comme des tares.

Cette pause, j’ai dû la passer à câliner mon chat, Babelutte. L’enchevêtrement du vivant. Le soin. La douceur. Nos vies sont inextricables. Nous sommes co-responsables d’autres vies que la nôtre, dans une grande toile d’interconnexion. Pause dans la rédaction de cet “article” fouillis. Retour pour expliquer la pause de la création de vidéos. En fait, il y a toujours une ramification de causes d’importances diverses et plus ou moins personnelles. Je voudrais parler surtout de celles qui sont liées au contexte politique actuel. 

Lire la suite « Perspectives de libération handie sur le contexte politique actuel »

Lecture de Beltaine: prendre soin de ce qui pousse et qui s’épanouit

Dans la vidéo du jour, un « vlog » amenant à une lecture de tarot sur le thème ce qui est en train de pousser, de fleurir, de s’épanouir pour le moment.

J’ai tiré deux cartes d’oracles pour illustrer les questions qui peuvent apparaître lorsque nous traversons des phases d’expansion ou de croissance.

Voici les questions soulevées par chacune. Pour des pistes de réponses, je vous invite à regarder la vidéo (dans l’attente d’une possible retranscription plus tard).

La Vigilance du Tarot de la Dévotion

Comment peux-tu faire preuve de discernement et garder pour toi (ou pour ta/tes « communautés ») ce qui est le plus précieux pour le moment?
Pour que tout ce qui fleurit puisse porter ses fruits, cette carte suggère qu’il faut garder l’entrée du verger. Il ne s’agit pas de rejeter toute collaboration. Bien au contraire! La pollinisation est indispensable! Il s’agit en revanche d’éviter ce qui pourrait mettre à mal d’une manière ou d’une autre ce qui est en train de pousser.

Le Self-care du Vessel Oracle

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As d’épée. Ecrire d’un jet

1er mai. Ace of blades, as de lames du Liberation Tarot.

Mettre ses mots
Au service de quelque chose
C’est accepter leur imperfection
Et l’imperfection de leurs assemblages

C’est célébrer un langage
Sans vocation littéraire
Mais toujours élémentaire

Des mots virevoltant au vent
Des mots brûlants
Des mots coulants
Des mots enracinés

Un langage sans prétention linéaire
Et appelant/résonnant/vibrant le divin

Mettre ses mots au service de quelque chose
C’est les laisser s’échapper
Et revenir
Et se revenir, se souvenir
S’activer

Activer nos myriades de liens
Se donner et parfois s’abandonner à ce qui nous relie

Conclusion: je n’écris pas pour sublimer 😉


12 avril. Un message d’un lieu (que j’aime, qui reste anonyme): l’as d’épées du Tarot Ultraviolet.te

ici, clarté
sonnettes silencieuses
annoncent sans bruit
la puissance de la magie
ici, clarté
ici, lucidité
le parfum subtil des
jacinthes des bois

ici, laisser la quête de vérité
renoncer à LA vérité
ici, les clochettes bleues
comme un chant féérique
un incantation silencieuse

les portes s’ouvrent
on ne se précipite pas